Voir le diable partout en Allemagne n’est pas non plus une solution. Il y a certes un problème du néonazisme, mais il est plutôt dû par une certaine passivité de nombre de citoyens. Ce n’est évidemment pas toujours le cas. Lorsque des militants du Pegida, parmi lesquels des extrémistes de droite se faufilent, ils sont fraîchement reçus par des adeptes du camp démocratique. La police est alors obligée de séparer les deux camps pour qu’il n’y ait pas de confrontations violentes. La télévision diffuse ces échauffourées, mais elles ne reproduisent pas une ambiance générale qui est souvent frileuse. Qu’il soit dit, une grande majorité de la population allemande condamne la montée des violences de l’extrême-droite, mais ne sait pas trop comment les affronter. La peur prend dans bien des villages ou des quartiers le dessus, ce qui amène les gens à regarder ailleurs lorsqu’il y a des actes répréhensibles. Ils ne sont probablement pas encore conscients du danger que cela représente pour les libertés démocratiques. Ils oublient souvent quels avantages la loi fondamentale leur apporte dans le quotidien. C’est ce replis qui m’inquiète le plus. Les statistiques un peu partout dans le monde chiffrent à peu près à un quart les gens ouverts à de telles idéologies. Il est plus que difficile de les convaincre qu’ils font fausse route. Le fanatisme les rend aveugle. Le vrai problème se situe ailleurs. Je pense que beaucoup de citoyens ne se rendent pas compte qu’ils ont un trésor à sauvegarder et qu’il faut se battre pour y arriver. Parfois j’émets des doutes quant à la probité de la police et de la justice. Weiterlesen