Le peuple en Italie a rejeté les vœux de changement constitutionnel émis par Matteo Renzi. Le premier ministre a vu trop gros. Il voulait avoir plus de pouvoir en allégeant les procédures démocratiques en Italie. Le mouvement populiste « Cinq étoiles » a été un des moteurs de la victoire du non, qui a réuni près de 60% de l’électorat. La réaction à ce désastre pour le gouvernement est la démission du jeune leader de la gauche démocratique. En début d’après-midi elle sera présentée au président de la république italienne, plongeant à nouveau le pays dans une période d’incertitude. Je ne sais pas ce qui a pu amener Matteo Renzi à jouer le tout ou rien ? Y-a-il eu un peu de mégalomanie dans cette démarche? Il aurait dû avoir plus de doigté et analyser ce qui est possible ou non. Le peuple à d’autres chats à fouetter que de se casser la tête avec des problèmes institutionnels. Il lui en va tout d’abord des graves problèmes économiques et de trésorerie. L’impression pour bon nombre de citoyens de se trouver à deux pas du gouffre, les paralyse. Mais sont-ils prêts à vouloir soutenir des mesures d’austérités ? C’est-là que le bât blesse. Ce sont toujours aux autres à se serrer la ceinture. Il est effectivement impossible de maintenir d’une part un haut niveau de la couverture sociale et de donner de l’autre à l’industrie les moyens de générer de nouveaux profits. C’est dans cette disparité que réside l’arme la plus menaçante du populisme qui promet monts et merveilles. À l’entendre il aurait la recette de réaliser la quadrature du cercle. Ce phénomène incohérent s’est étendu comme une traînée de poudre partout dans le monde. Le tout repose sur un tel mensonge. La preuve que le peuple n’est pas capable de réfléchir au-delà du bout de son nez.
C’est ce qu’il a fait plus ou moins hier dans la péninsule. Avoir le beurre et l’argent du beurre est une utopie, mais allez savoir pourquoi les gens y croient toujours. C’était une des raisons essentielles de l’échec de Matteo Renzi. Mais dans tout cela il y a quelque chose que j’ai de la peine à comprendre dans sa démarche. Qu’est-ce qui a pu le pousser à jouer à la roulette russe. Était-ce une soif de pouvoir comme c’est le cas chez un Recep Erdoğan ? Il est permis de se demander si nos dirigeants actuels ne perdent pas parfois toute mesure ? Est-ce la raison pour laquelle ils se lancent dans des aventures périlleuses comme celles de vouloir à tout prix changer des structures, certes souvent obsolètes, mais faisant partie d’une certaine identité. Vouloir amputer le Sénat d’une partie de se ses prérogatives et d’abaisser l’influence des régions au profit du pouvoir central, ne pouvait, après réflexion de ma part, pas aboutir au oui. De là à penser que le système politique italien correspond tout à fait à la mentalité ambiante qui ne veut pas se laisser imposer des recettes restrictives au niveau démocratique. Il est évident que Matteo Renzi s’est trompé en ce qui concerne la volonté de réformes de la part de ses concitoyens. Le pays tout entier en porte maintenant les conséquences. Que de casse inutile ! La situation actuelle en Europe n’appellerait-elle pas plus de pondération ? En voulant purger le patient, on risque le tuer n’est-ce pas ?
pm