Que vient faire Marine Le Pen en Corse ? Veut-elle réussir l’impossible, convaincre les indépendantistes de rejoindre ses rangs et de d’abandonner leur combat ? Bien que les sondages lui donnent 29% sur Île de Beauté, des militants antifrançais sont venus chahuter son meeting. Ils ont été expulsés brutalement par les forces de l’ordre. Cela n’a pas empêché le FN d’adresser des reproches au préfet, l’accusant de laxisme. Il est probable que les tensions augmenteront si Madame Le Pen faisait un beau score. C’est probablement les pieds noirs qui lui donneront leurs voix. Je connais assez bien le problème corse pour y avoir tourné deux films dans la clandestinité. J’ai rencontré les leaders du FLNC et ait pu me rendre compte à quel point l’équilibre est difficile à maintenir en Corse. Il y a bien une internationale des mouvements de libération, mais ils sont sur le déclin. Que se soit en Irlande du Nord ou dans le Pays basque, où il y a eu dépôt des armes et un retour à une opposition légale. Mais il est évident que toutes ces évolutions sont encore très fragiles. Bien que l’ETA a aujourd’hui livré son arsenal, ce n’est pas une garantie pour l’avenir. Le FN ne pourra pas s’établir à long terme sur l’île, car il est totalement opposé à plus d’autonomie. Il est néanmoins étonnant que Marine Le Pen cherche à séduire les habitants. Elle est jacobine dans l’âme et ne pourra pas admettre une fracture de l’unité nationale. Ses idées ne correspondent aucunement avec l’esprit d’indépendance de la Corse,. Alors pourquoi ce clientélisme ? Peut-être pour rassembler l’extrême-droite pour un futur combat. Weiterlesen
Kategorie: Pierre´s Meinungen
Une douche froide !
Entre l’attentat de Stockholm hier après-midi à 15 heures, l’attaque américaine la nuit dernière sur un aéroport militaire syrien, sur fond d’armes chimiques, un conseil de sécurité à New York qui ne fait que patauger, cela donne un cocktail difficile à avaler. Comme c’est le cas pour cette boisson il faut veiller à ce que le mélange soit consommable. Ce n’est vraiment pas le cas en ce qui concerne la semaine politique. Lundi l’explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg a démontré que les fondamentalistes n’étaient pas prêts à baisser les bras. De même en Suède. La preuve que nous sommes complètement démunis face à ces combattants de l’ombre, qui n’hésitent pas à se scarifier pour une cause perdue. Peut-être que les bombes au gaz larguées sur une petite ville de la province syrienne sont une réponse à l’EI par voies interposées. J’ai l’impression de me trouver face à une vendetta. Un système où la vengeance ne peut qu’arriver à son terme, lorsque faute de protagonistes, il y a cessé-le-feu. Très souvent on ne sait pas pourquoi les hostilités ont commencé. Les belligérants s’enfoncent de plus en plus dans le bourbier et ne savent pas comment s’en échapper. Dans de telles conditions la diplomatie dérape, n’arrive plus à s’agripper. Tout le monde exprime son horreur, se déclare être solidaire, mais en fin de compte ne bouge pas. Une cérémonie funéraire l’une après l’autre, des homélies vides de sens, car elles sont impuissantes par rapport à la haine. « Donnez-vous la main en signe de paix ! » Une exercice souvent contraignant par ce qu’il ne part pas du cœur. Du pain sur la planche pour les pompes funèbres. Weiterlesen
Présider, ne pas gouverner?
Lorsque Emmanuel Macron a parlé hier soir du rôle qu’il jouerait s’il était élu président. Si je l’ai bien compris, il voudrait esquisser les grandes options de sa politique en donnant le soin au gouvernement de les mettre en pratique. Serait-ce la volonté de renforcer le pouvoir des ministres, qui devraient assumer personnellement les mesures qu’ils sont appelés à prendre ? Ce serait plus de coopération entre l’Élysée et Matignon que c’est le cas aujourd’hui. François Hollande a par ses hésitations freiné l’action des personnes qu’il a mis en place. Au lieu de s’emparer effectivement des problèmes à résoudre, le gouvernement a donné l’impression de faire du sur-place. Je pense que Macron en a pris la leçon. Il a dû faire une analyse sérieuse du quinquennat qui arrive à son terme. Sur le plateau de France 2 il a été plus précis qu’auparavant sur les mesures qu’il voulait prendre et du rôle qu’il serait appelé à jouer. Ce serait celui d’un timonier donnant un champ d’action élargi à ses officiers et finalement aussi aux matelots. Il a bien stipulé que le Président devait être une personne exceptionnelle et qu’il devait se montrer plus rarement au public que c’est le cas actuellement. Il ne voudrait en aucun cas provoquer un nombre accru de nouvelles n’ayant aucun rapport avec sa politique. L’impression prévalait hier soir que nous avions affaire à un homme déterminé, qui par une certaine poigne veut refaire l’avenir. Et c’est cela qu’il s’agit de pratiquer en premier lieu. Il est un homme qui semble être respectueux des gens qui l’entourent. Il dit vouloir appeler au gouvernement des personnes issues de la société civile, qui dans leur majorité ne sont pas liées au système traditionnel des partis. Auront-ils ainsi plus d’indépendance ? Il a présenté les premiers candidats qui se présenteront sous la dénomination « En marche ! » au législatives qui auront lieu après la nomination du nouveau président. Et ce sera là qu’il devra prouver si son mouvement est un feu de paille ou la base d’une nouvelle France ? Weiterlesen
Les travailleurs détachés
On peut être européen comme moi et vouloir corriger certaines directives. Je veux parler des travailleurs détachés, qui pour un temps limité peuvent être employés dans tous les pays de l’UE. Ceci en gardant la couverture sociale de leur nation d’origine. Dans la pratique cela veut dire que les cotisations des employeurs sont nettement moins élevées qu’en France, en Allemagne ou ailleurs. Il y a de notables différences en ce qui concerne les primes allouées aux assurances-maladies ou des taux moins élevés pour la retraite. Tout cela dépend du niveau de vie du pays de ces ressortissants. La libre-circulation des personnes au sein de l’UE devrait être équitable, tant au point de vue individuel que celui de l’offre et de l’emploi. Pour l’instant il y a un déséquilibre tant du point de vue social que de celui de la fiscalité. Il faut que l’UE fasse enfin les corrections nécessaires en les harmonisant. Et c’est justement la clef pour que l’Europe devienne un jour une terre, où l’égalité des chances serait de mise. Je le dis haut et fort, tant qu’ils y aura de telles différences, les arguments des opposants à l’UE ne seront pas vides de sens. Weiterlesen
La passe d’armes
Il est étonnant que le débat sur BFM-TV et Cnews ait été malgré les onze candidats cohérent. Ils avaient un temps assez limité pour s’exprimer. La présence de ceux à qui les sondages n’accordent aucune chance, ont ravivé le dialogue. Lady first : Marine Le Pen a évoqué son programme, qui reste inamovible. Il en ressort la politique étouffante de l’isolationnisme qui n’apporte pas, comme je l’ai ressenti, de solutions d’avenir. Elle n’a ni parlé de la dette que la France doit rembourser, ni de l’essor économique qu’elle veut donner. Le tout sur la défensive, étayé sur des bases, qui son fausses, telles que celle de croire qu’un franc puisse nous aider. Il y eut des moments où elle fut agressive, comme ceux ou on lui reprocha de narguer la justice en ce qui concerne ses affaires. Elle essaya de nous faire comprendre qu’il était tout à fait légitime qu’avec de l’argent du parlement européen elle se donne les moyens de détruire l’UE. En se qui concerne les combines, François Fillon sembla être très las. Il exposa certes le principe de la présomption d’innocence, mais n’arriva pas à se départir du poids de ses affaires. Il sembla incarner le type-même de ceux qui ont profité de la fiabilité d’un système érodé. Il ne put tenir face par rapports aux attaques que lui ont prodigué les autres candidats. Beaucoup de lassitude ! Benoît Hamon a bien essayé de défendre ses vues, mais on les sentait sur un terrain perdu face à un Jean-Luc Mélenchon, souverain de lui-même. Malgré le refus de soutenir ses vues qui ne me semblent pas réalisables, je dois avouer qu’il y a bien des points que je pouvais suivre intellectuellement. Il était vraiment plaisant de l’entendre. Quant à Emmanuel Macron, je pense qu’il s’est bien sorti d’affaire, ce qui est aussi de l’avis de certains commentateurs. Ce n’était pas une mince affaire, parce qu’il était l’homme à abattre. Ses explications de texte ont été très claires. Je pense qu’il s’est déchargé du flou qu’on lui reprochait de toutes parts. Que ce soit la volonté de faire des économies pour réduire la dette ou sa conception de l’administration, où il ne veut pas remplacer près de 120000 postes lorsque ceux deviendront vacants à la prises de retraite. Weiterlesen
Violences et contre-violences
Cette fois-ci c’est le tour de Saint-Pétersbourg. Dix personnes sont mortes dans un attentat qui a eu lieu vers 15 heures dans le métro. Une autre bombe a été déposée dans une station pas très loin de là, mais n’a heureusement pas éclatée. La preuve qu’il s’agit d’un attentat organisé. Par qui ? Est-ce vraiment important ? Probablement l’EI ou les dissidents caucasiens ? Non de tels crimes ne doivent pas devenir de la routine. Ils se répéteront de plus en plus, parce que la haine fait partie de l’homme quoiqu’en disent les religions. Je ressens ce soir une profonde tristesse, car je crois entendre des propos qui cherchent à justifier de tels actes. Les uns diront : Comment ce fait-il que la Sainte Russie orthodoxe puisse soutenir un dictateur comme Bachar el-Assad, qui n’hésite pas à tuer à l’aide d’armes chimiques des femmes et des enfants ? Comment des dirigeants qui prétendent être chrétiens peuvent-ils fermer les yeux ? Juste vengeance diront les autres. Les avions russes et américains n’ont-ils pas bombardés des écoles, des hôpitaux ? Et au milieu de tout cela, des innocents qui paient pour leurs dirigeants qui ont déclaré la guerre aux islamistes. Si un salafiste était à mes côtés pendant que j’écris ces lignes, il me dicterait que tous ceux qui crachent du venin sur Mohammed ne méritent pas autre chose que d’être punis. Et puis sur ces entrefaites l’intervention des populistes, qui crieraient qu’il faut trucider tous ceux qui ressemblent un tant soi peu à des marchands de tapis. Il y aurait de la ratonnade dans l’air. Et au milieu de ce beau monde, ce délicieux Monsieur Trump, qui se prendrait pour Saint Georges tuant le dragon. De la comédie humaine nauséabonde ! S’il y avait pas de victimes, on pourrait en rire. Mais ce qui se passe ici démontre à quel point nous sommes incapables de nous émanciper de la violence. Nous agissons dans l’optique de la vendetta, car personne est prêt à lâcher du lest. Weiterlesen
Ne jouez pas au poker menteur!
« Je suis de gauche ! » « Non tu ne l’es pas ! » « Et si je dis que je le suis ! ». Non, nous ne sommes pas dans la cour d’une école, mais sur la scène « nationale » des élections présidentielles. Benoît Hamon dit : « Il ne veut pas de moi ! ». Il est question de Jean-Luc Mélenchon qui n’apprécie pas que le candidat du PS lui fasse un appel du pied. Se mettre en ménage avec un fossoyeur de l’UE serait abandonner l’option européenne du socialisme démocratique. Ce serait faire le jeu de Marine Le Pen. Pour ne pas sombrer complètement, on semble prêt à tout, même de flirté avec quelqu’un qui jusque-là n’était pas très fréquentable. Lorsque j’entends cela, je frémis d’indignation. Le programme de Jean-Luc Mélenchon ne correspond en aucune manière aux buts que le PS s’est fixé depuis des années. Camarades, il serait temps de remettre les pieds sur terre. Même si je peux approuver les vues écologiques et la volonté de sortir du nucléaire évoqués par la « France insoumise », je retrouve dans d’autres domaines une marinade qui me fait penser à… Bref du populisme d’une gauche qui ne réalise pas, que les réformes sont aussi une question de sous. Tout autant qu’au FN, Mélenchon plane dans du délire. Celui d’une société issue du passé. Weiterlesen
Un centre figé ?
Après des années de bipartisme, la tentation de se placer politiquement au centre est grande. Mais qu’est-ce le centre ? Pour l’instant une nébuleuse, un terrain mouvant qu’on ne peut pas définir exactement. C’est comme dans une centrifugeuse, où le chimiste essaye de séparer les éléments sans y arriver, car il n’y a pas de courant. Je pense que la dénomination « centre » est aussi galvaudée que le clivage gauche-droite et qu’il faudrait avoir le courage d’inventer autre chose. C’est la chance que pourrait saisir Emmanuel Macron, à condition qu’il permette à son mouvement de se former. Cela prendra du temps ! Il y a des évolutions qu’on ne peut pas forcer, car elles se développent d’elles-mêmes. Laisser aux jeunes la possibilité de se poser des questions, d’aller à la recherche d’une vérité, même si elle ne se définit pas, est en soi à mes yeux la plus grande qualité du rassemblement « En marche ! ». Dans un premier temps il est bon de converger vers une agora, où tous débats sont les bienvenus, afin de réussir à se retrouver. Cela concerne avant tous ceux qui se sentent plus ou moins orphelins, mal entendus, livrés à eux-mêmes. Un grand élan à la recherche d’une harmonie, d’un peu plus de solidarité. Il est absolument légitime, mais ne doit pas mener aux pays des chimères. L’homme est malheureusement fait de contradictions. Il est divisé en soi. Et qu’on se le dise, il ne peut pas être neutre, car la passion le dévore souvent, même si elle n’est pas forcément perceptible. Mais il arrivera un moment, où chacun se dévoilera. Il en est pas différemment en politique. Weiterlesen