Le nouveau gouvernement Édouard Philippe vient d’être nommé. Après le départ de François Bayrou, de Sylvie Goulard et de Marielle de Sarnez, il y avait de quoi se demander ce qui en serait du Modem. Il n’a pas été évincé, au contraire. Personne ne peut se plaindre au centre. Du côté de la gauche il y a eu de nouvelles arrivées ce qui rééquilibrera un peu l’exécutif. Les commentateurs ont fait remarquer que c’était probablement le Président de la République qui a été le moteur de ce remaniement, qui n’a pas été technique, ce qu’on aurait pu supposer avant le coup de grisou du Modem. Un fait remarquable : il y a plus de femmes ministres que d’hommes. Une nouveauté dans la Cinquième République. Ce que je trouve comme observateur remarquable, c’est qu’Emmanuel Macron ait pu par sa profonde sensibilité éviter toute casse, au contraire. Je pense qu’une autre personne aurait très mal digéré un tel plat. Cela démontre aussi une grande force de caractère. Que nous le voulions ou pas, nous avons vraiment affaire à un chef. D’habitude je ne les aime pas trop, car je crains toujours qu’ils perdent tous repaires et qu’ils se prennent pour irremplaçables, des êtres imbus d’eux-même. Mais ce qui s’est passé aujourd’hui est un prodige de diplomatie. Puis il y a encore quelque chose. Les personnes qui l’entourent sont très compétentes. Ce ne sont pas les combines politiques qui les ont marqué. Weiterlesen
Schlagwort: Bayrou
Pris au piège !
Comme il m’est permis sur Facebook de donner mon grain de sel, je ne vais pas hésiter de le faire ce soir dans une affaire qui me touche affectivement. Comme vous le savez j’ai donné mon soutien au mouvement « La République en marche » et continuerai à le faire. Sylvie Goulard, ministre des armées, Modem, ne sera plus membre du nouveau gouvernement qui est en train de se former. Elle veut assurer sa défense dans l’affaire des assistants parlementaires des députés européens. Comme c’est aussi le cas du FN, l’argent alloué par Bruxelles a été probablement « dévié » pour des tâches partisanes n’ayant aucun rapport avec l’UE. Elle n’est pas la seule concernée. Son départ ainsi que celui de l’ex-socialiste Richard Ferrand, pour une affaire de financement et de loyer, mettent Marielle de Sarnez, chargée des questions européenne, et finalement aussi le garde des sceaux, François Bayrou., dans une situation délicate. Si on suit l’option d’Emmanuel Macron qui réclame de ses ministres l’exemplarité, les deux derniers nommés devraient aussi prendre le large, car ils portent une responsabilité politique étant à la tête du Modem. C’est bien là qu’on voit qu’il est plus aisé de promulguer des règles d’éthique que de les appliquer. Mettons-nous en tête, un politicien est malgré tout qu’un homme avec toutes ses qualités et ses défauts. Si on passe au crible toutes les existences, il sera rare de tomber sur des gens sans tares. Il est bon d’être stricte, mais il ne faut pas que cela devienne un dogme. Dans tous ces cas se sera à la justice de trancher. Avant un verdict il y a présomption d’innocence. Et comme nous l’apprenons dans le Nouveau Testament, il faut aussi savoir pardonner. Il est évident que si on exige que la moindre suspicion puisse remettre en cause la participation à un gouvernement, il faut agir, même si cela fait mal. C’est une logique impitoyable mais elle est conséquente. Weiterlesen
La France recomposée
Il est permis d’avoir des doutes, si l’ancien député LR, Édouard Philippe, pourra être l’homme de la synthèse entre la gauche et la droite. C’est ce soir, lorsque le secrétaire général de la présidence annoncera la liste des ministres, qu’il sera possible de voir plus clair. Sa nomination a causé des remous dans les rangs de la droite démocratique. Pour beaucoup elle est considérée comme un moyen de diviser les rangs au sein de ses formations. Son mentor, Alain Juppé, tout en se réjouissant de l’honneur accordé à Édouard Philippe, ne tournera pas le dos au LR. Certains lui reproche sa versatilité. N’a-t-il pas été au cours de sa jeunesse rocardien ? Pendant un certain temps il était encarté au PS. Puis il a rejoint ensuite la droite modérée. Il aura la tâche difficile de rassembler la droite et la gauche sous la bannière « La République en marche ! ». Le président sait qu’avec ce premier-ministre il pourra concrétiser la recomposition de l’échiquier politique, tout au moins il l’espère et ceci avant les législatives. Beaucoup aurait souhaité qu’il se soumette au verdict du peuple, soit de voter pour sa formation et puis ensuite mettre sur les rails une coalition gouvernementale. Emmanuel Macron sait parfaitement que ce n’est pas dans la tradition de la Cinquième République de préconiser un tel modèle. C’est pourquoi il cherche, avec les candidats de sa formation, d’attirer le plus d’hommes et de femmes ayant appartenu à d’autres partis. Ce qu’il doit à tout prix éviter, c’est une cohabitation. Elle lui lierait les mains et l’empêcherait de réaliser son programme. Quelques militants importants du parti d’Édouard Philippe ont d‘ hors et déjà déclaré qu’ils saisiraient la main que leur tend le nouveau président et qu’ils seraient volontiers ministres. Weiterlesen
La logique présidentielle
Forger une nouvelle majorité n’est pas une sinécure. François Bayrou a eu un coup de sang, lorsqu’il a appris qui avait été nommé par la commission des candidatures. Au lieu des 120 circonscriptions qu’il souhaitait, il n’en reste que 35. Une fois de plus il s’avère que les politiciens de la vieille école ont énormément de mal à s’adapter à une nouvelle marche à suivre. Ils restent ancrés dans les combines du passé et n’arrivent pas à se faire à l’idée que tout peut se dérouler autrement. 24 anciens députés ont été nommés pour l’instant sur 577 que compte l’Assemblée National. 149 noms restent encore à trouver. Que penser de tout cela ? Les partis traditionnels se présenteront indépendamment de la nouvelle donne. Il y aura, comme c’est normal dans une démocratie, plusieurs groupes parlementaires. « En marche la République » devra après le verdict du premier tour, mettre de l’eau dans son vin et chercher à signer des accords avec les autres partis, qui seraient d’accord de soutenir le nouveau président. On nomme cela la cohabitation. C’est bon pour la démocratie, mais il y a aussi un risque : celui de retomber dans les affres de la IV République, où les majorités étaient si mouvantes, qu’il n’était guère possible de gouverner. Pour ma part je trouve bon que ce soit l’électeur, qui au premier tour, donne spontanément son aval aux candidats de son choix, plutôt un coup de cœur qu’un vote tactique. Il en sera autrement pour le deuxième tour, où la tactique joue un rôle bien plus essentiel. Pour tous ceux qui comme moi soutiennent Emmanuel Macron, il s’agira de voir quelles formations sont prêtes à le soutenir. Afin de ne pas édulcorer son programme, je souhaiterais que le maximum de députés soient issus du mouvement. Je pars du principe qu’ils n’auront pas la majorité à l’Assemblée, Nationale mais qu’ils devraient avoir assez de poids pour ne pas subir la loi du plus fort. Je pense que ce sera son rôle de faire bien comprendre l’enjeu aux citoyens, sans pour autant claquer les portes derrière soi. Weiterlesen
Un centre figé ?
Après des années de bipartisme, la tentation de se placer politiquement au centre est grande. Mais qu’est-ce le centre ? Pour l’instant une nébuleuse, un terrain mouvant qu’on ne peut pas définir exactement. C’est comme dans une centrifugeuse, où le chimiste essaye de séparer les éléments sans y arriver, car il n’y a pas de courant. Je pense que la dénomination « centre » est aussi galvaudée que le clivage gauche-droite et qu’il faudrait avoir le courage d’inventer autre chose. C’est la chance que pourrait saisir Emmanuel Macron, à condition qu’il permette à son mouvement de se former. Cela prendra du temps ! Il y a des évolutions qu’on ne peut pas forcer, car elles se développent d’elles-mêmes. Laisser aux jeunes la possibilité de se poser des questions, d’aller à la recherche d’une vérité, même si elle ne se définit pas, est en soi à mes yeux la plus grande qualité du rassemblement « En marche ! ». Dans un premier temps il est bon de converger vers une agora, où tous débats sont les bienvenus, afin de réussir à se retrouver. Cela concerne avant tous ceux qui se sentent plus ou moins orphelins, mal entendus, livrés à eux-mêmes. Un grand élan à la recherche d’une harmonie, d’un peu plus de solidarité. Il est absolument légitime, mais ne doit pas mener aux pays des chimères. L’homme est malheureusement fait de contradictions. Il est divisé en soi. Et qu’on se le dise, il ne peut pas être neutre, car la passion le dévore souvent, même si elle n’est pas forcément perceptible. Mais il arrivera un moment, où chacun se dévoilera. Il en est pas différemment en politique. Weiterlesen
L’UDI à la dérive
François Fillon met l’UDI dans l’embarras en maintenant sa candidature pour la présidentielle. Son ancrage à droite du parti LR ne présage rien de bon en ce qui concerne sa représentation au centre. Le spectre de Marine Le Pen a conduit cette formation à faire du clientélisme chez tous ceux qui menacent de faire le saut et s’allier au FN. C’est-ce qui a probablement amené la direction à se ranger derrière Fillon. Après la défection d’Alain Juppé, il ne lui restait rien d’autre à faire. L’ancien premier ministre a eu la lucidité de voir, où un engagement personnel pouvait mener. Il est humain qu’à son âge il ne veuille pas jouer au kamikaze. Puis il n’était pas sûr que s’il se lançait dans la bataille il pourrait ramener au bercail un résultat honorable au premier tour. Cela aurait été un sauve-qui-peut. Mais il est permis de se poser la question, si par fidélité à ses valeurs, il n’aurait pas dû sauter dans le brèche ? Ce qui se passe actuellement au LR reflète le malaise dans lequel il se trouve. Il provoque immanquablement une paralyse. Les dirigeants ont sûrement réfléchi par deux fois au sujet de l’attitude à adopter. Ils savent qu’avec le maintien à la candidature du gagnant de la primaire, ils se dirigent vers une Bérésina. Comment gagner le terrain perdu ? Cela semble être une opération des plus ardues. Seul l’intéressé lui-même aurait pu sortir ses amis de l’embarras en se retirant de lui-même, mais il ne l’a pas fait. Est-ce par orgueil ? Où parce qu’il ne se sent nullement responsable des faits qu’on lui reproche ? En principe j’aime assez les gens qui nagent à contre-courant, mais dans son cas je me demande pourquoi il prend le risque d’être nommé le fossoyeur de la droite modérée? Weiterlesen