Il est permis d’avoir des doutes, si l’ancien député LR, Édouard Philippe, pourra être l’homme de la synthèse entre la gauche et la droite. C’est ce soir, lorsque le secrétaire général de la présidence annoncera la liste des ministres, qu’il sera possible de voir plus clair. Sa nomination a causé des remous dans les rangs de la droite démocratique. Pour beaucoup elle est considérée comme un moyen de diviser les rangs au sein de ses formations. Son mentor, Alain Juppé, tout en se réjouissant de l’honneur accordé à Édouard Philippe, ne tournera pas le dos au LR. Certains lui reproche sa versatilité. N’a-t-il pas été au cours de sa jeunesse rocardien ? Pendant un certain temps il était encarté au PS. Puis il a rejoint ensuite la droite modérée. Il aura la tâche difficile de rassembler la droite et la gauche sous la bannière « La République en marche ! ». Le président sait qu’avec ce premier-ministre il pourra concrétiser la recomposition de l’échiquier politique, tout au moins il l’espère et ceci avant les législatives. Beaucoup aurait souhaité qu’il se soumette au verdict du peuple, soit de voter pour sa formation et puis ensuite mettre sur les rails une coalition gouvernementale. Emmanuel Macron sait parfaitement que ce n’est pas dans la tradition de la Cinquième République de préconiser un tel modèle. C’est pourquoi il cherche, avec les candidats de sa formation, d’attirer le plus d’hommes et de femmes ayant appartenu à d’autres partis. Ce qu’il doit à tout prix éviter, c’est une cohabitation. Elle lui lierait les mains et l’empêcherait de réaliser son programme. Quelques militants importants du parti d’Édouard Philippe ont d‘ hors et déjà déclaré qu’ils saisiraient la main que leur tend le nouveau président et qu’ils seraient volontiers ministres.

Et la gauche dans tout cela ? Il ressort de plus en plus qu’Emmanuel Macron, comme il l’a déclaré dans le passé, a sa sensibilité et est entouré de conseiller issus de l’ancienne majorité. Après l’effondrement du PS, il sait parfaitement bien qu’il est obligé d’élargir sa base. Il a tout d’abord attiré des personnalités de gauche dans ses rangs depuis le début, d’autre l’ont rallié par la suite. Avec François Bayrou il a pu gagner le centre. Tout le monde attend, en France comme à l’étranger, avec impatience de voir comment le président pourra compter sur une majorité à l’Assemblée Nationale. Au cours de la conférence de presse qu’il a tenu hier en début de soirée à Berlin, en compagnie d’Angela Merkel, Il a dit qu’il suivrait son objectif de mettre un terme au clivage gauche-droite. Bien sûr il aimerait que son mouvement devienne le principal groupe parlementaire, mais il est assez réaliste pour ne pas rêver. Il sait bien que ce seront les négociations entre le premier et le second tour qui détermineront finalement qui le soutiendra au cours du quinquennat. Il est ressorti hier, qu’avant la constitution de la majorité présidentielle, il ne sera pas possible de prendre des décisions importantes. La Chancelière l’a fait savoir par voie interposée. Il est clair que les projets bilatéraux et ceux concernant l’Europe tout entière ne pourront que voir le jour qu’en ayant une forte assise au sein de l’Assemblée Nationale. Encore quelques heures de suspens et nous saurons où le navire se dirige.

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/05/15/edouard-philippe-le-maire-les-republicains-du-havre-nomme-premier-ministre_5127912_823448.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert