Forger une nouvelle majorité n’est pas une sinécure. François Bayrou a eu un coup de sang, lorsqu’il a appris qui avait été nommé par la commission des candidatures. Au lieu des 120 circonscriptions qu’il souhaitait, il n’en reste que 35. Une fois de plus il s’avère que les politiciens de la vieille école ont énormément de mal à s’adapter à une nouvelle marche à suivre. Ils restent ancrés dans les combines du passé et n’arrivent pas à se faire à l’idée que tout peut se dérouler autrement. 24 anciens députés ont été nommés pour l’instant sur 577 que compte l’Assemblée National. 149 noms restent encore à trouver. Que penser de tout cela ? Les partis traditionnels se présenteront indépendamment de la nouvelle donne. Il y aura, comme c’est normal dans une démocratie, plusieurs groupes parlementaires. « En marche la République » devra après le verdict du premier tour, mettre de l’eau dans son vin et chercher à signer des accords avec les autres partis, qui seraient d’accord de soutenir le nouveau président. On nomme cela la cohabitation. C’est bon pour la démocratie, mais il y a aussi un risque : celui de retomber dans les affres de la IV République, où les majorités étaient si mouvantes, qu’il n’était guère possible de gouverner. Pour ma part je trouve bon que ce soit l’électeur, qui au premier tour, donne spontanément son aval aux candidats de son choix, plutôt un coup de cœur qu’un vote tactique. Il en sera autrement pour le deuxième tour, où la tactique joue un rôle bien plus essentiel. Pour tous ceux qui comme moi soutiennent Emmanuel Macron, il s’agira de voir quelles formations sont prêtes à le soutenir. Afin de ne pas édulcorer son programme, je souhaiterais que le maximum de députés soient issus du mouvement. Je pars du principe qu’ils n’auront pas la majorité à l’Assemblée, Nationale mais qu’ils devraient avoir assez de poids pour ne pas subir la loi du plus fort. Je pense que ce sera son rôle de faire bien comprendre l’enjeu aux citoyens, sans pour autant claquer les portes derrière soi.

Comme on le voit ce sera un grand écart, mais si on l’aborde avec quiétude, il pourrait donner à la France un nouvel outil : celui d’une représentation populaire obligée de se concentrer bien plus sur les options politiques de tel ou tel projet, que de se soumettre à une majorité du type autoritaire, où tout est plus ou moins entériné sans grande résistance. Une assemblée du type Macron donnerait plus de liberté aux députés et les obligeraient de convaincre, afin de s’assurer d’une majorité. Je pense que cela ferait du bien au pays. Cela obligerait la politique d’être moins dogmatique. Tout ce que j’évoque-là serait à mes yeux dans la logique présidentielle, celle de l’ouverture. Mais il y aura encore beaucoup de pédagogie à faire pour démontrer l’enjeu que cela peut représenter. Mais il y aussi danger. Tous les électeurs qui se sentiront déstabilisés, pourraient aller rejoindre le FN ou la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, car ce sont des formations de type autoritaire, pour qui le dialogue n’est souvent que du bavardage. Il faut espérer que le peuple donne un verdict de fin de non recevoir au adeptes « de l’ancien régime ».

pm

http://www.lemonde.fr/elections-legislatives-2017/article/2017/05/11/legislatives-428-candidats-investis-par-la-republique-en-marche-dont-52-issus-de-la-societe-civile_5126300_5076653.html

Pierre Mathias

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