Comme il m’est permis sur Facebook de donner mon grain de sel, je ne vais pas hésiter de le faire ce soir dans une affaire qui me touche affectivement. Comme vous le savez j’ai donné mon soutien au mouvement « La République en marche » et continuerai à le faire. Sylvie Goulard, ministre des armées, Modem, ne sera plus membre du nouveau gouvernement qui est en train de se former. Elle veut assurer sa défense dans l’affaire des assistants parlementaires des députés européens. Comme c’est aussi le cas du FN, l’argent alloué par Bruxelles a été probablement « dévié » pour des tâches partisanes n’ayant aucun rapport avec l’UE. Elle n’est pas la seule concernée. Son départ ainsi que celui de l’ex-socialiste Richard Ferrand, pour une affaire de financement et de loyer, mettent Marielle de Sarnez, chargée des questions européenne, et finalement aussi le garde des sceaux, François Bayrou., dans une situation délicate. Si on suit l’option d’Emmanuel Macron qui réclame de ses ministres l’exemplarité, les deux derniers nommés devraient aussi prendre le large, car ils portent une responsabilité politique étant à la tête du Modem. C’est bien là qu’on voit qu’il est plus aisé de promulguer des règles d’éthique que de les appliquer. Mettons-nous en tête, un politicien est malgré tout qu’un homme avec toutes ses qualités et ses défauts. Si on passe au crible toutes les existences, il sera rare de tomber sur des gens sans tares. Il est bon d’être stricte, mais il ne faut pas que cela devienne un dogme. Dans tous ces cas se sera à la justice de trancher. Avant un verdict il y a présomption d’innocence. Et comme nous l’apprenons dans le Nouveau Testament, il faut aussi savoir pardonner. Il est évident que si on exige que la moindre suspicion puisse remettre en cause la participation à un gouvernement, il faut agir, même si cela fait mal. C’est une logique impitoyable mais elle est conséquente.
Le danger dans l’application stricte de la morale, c’est la délation, la chasse aux sorcières. Il est toujours possible de salir quelqu’un, de semer le doute. À une époque, où les médias sont avides de sensations, tout on-dit prend des proportions énormes. Souvent des fake-news, une expression à la mode et pour cause. Il faut bien sûr lutter contre la corruption, contre le détournement de biens publics, mais il faut le faire d’une manière méthodique. Au lieu de lâcher des bruits à tous vents, il faut étayer les arguments avec des recherches approfondies. Comme journaliste j’ai toujours fait très attention de ne publier que ce que je ressentais comme étant exacte. Cela n’empêche pas de faire des erreurs, moi aussi j’en ai faites. Mais revenons au remaniement gouvernemental. Je trouve positif que telles défections n’aient pas lieu dans l’exercice du pouvoir. François Bayrou sera obligé de faire un examen de conscience. Madame de Sarnez à quant à elle déclaré qu’elle ne s’agripperait pas à son poste. Si l’État doit montrer l’exemple, il doit procéder ainsi. Mais si nous voulons être juste, il faut qu’un tel procédé se déroule à tous les niveaux de l’administration et aussi dans le privé. On peut craindre que les tribunaux ploieront sous la quantité des affaires. Sommes-nous pris au piège en voulant faire mieux ?
pm