Il est étonnant que le débat sur BFM-TV et Cnews ait été malgré les onze candidats cohérent. Ils avaient un temps assez limité pour s’exprimer. La présence de ceux à qui les sondages n’accordent aucune chance, ont ravivé le dialogue. Lady first : Marine Le Pen a évoqué son programme, qui reste inamovible. Il en ressort la politique étouffante de l’isolationnisme qui n’apporte pas, comme je l’ai ressenti, de solutions d’avenir. Elle n’a ni parlé de la dette que la France doit rembourser, ni de l’essor économique qu’elle veut donner. Le tout sur la défensive, étayé sur des bases, qui son fausses, telles que celle de croire qu’un franc puisse nous aider. Il y eut des moments où elle fut agressive, comme ceux ou on lui reprocha de narguer la justice en ce qui concerne ses affaires. Elle essaya de nous faire comprendre qu’il était tout à fait légitime qu’avec de l’argent du parlement européen elle se donne les moyens de détruire l’UE. En se qui concerne les combines, François Fillon sembla être très las. Il exposa certes le principe de la présomption d’innocence, mais n’arriva pas à se départir du poids de ses affaires. Il sembla incarner le type-même de ceux qui ont profité de la fiabilité d’un système érodé. Il ne put tenir face par rapports aux attaques que lui ont prodigué les autres candidats. Beaucoup de lassitude ! Benoît Hamon a bien essayé de défendre ses vues, mais on les sentait sur un terrain perdu face à un Jean-Luc Mélenchon, souverain de lui-même. Malgré le refus de soutenir ses vues qui ne me semblent pas réalisables, je dois avouer qu’il y a bien des points que je pouvais suivre intellectuellement. Il était vraiment plaisant de l’entendre. Quant à Emmanuel Macron, je pense qu’il s’est bien sorti d’affaire, ce qui est aussi de l’avis de certains commentateurs. Ce n’était pas une mince affaire, parce qu’il était l’homme à abattre. Ses explications de texte ont été très claires. Je pense qu’il s’est déchargé du flou qu’on lui reprochait de toutes parts. Que ce soit la volonté de faire des économies pour réduire la dette ou sa conception de l’administration, où il ne veut pas remplacer près de 120000 postes lorsque ceux deviendront vacants à la prises de retraite.

C’était un des seuls sur le plateau qui donna le sentiment qu’il était encore possible de croire à la France. Au lieu de se complaire dans la sinistrose, il donna un signe d’espoir. Une chose est certaine que sans se cracher dans les mains et de se mettre à l’ouvrage, la France tombera dans la léthargie, qui mène au coma. Ce qui ressort de ce débat est l’évocation d’un bilan désastreux de gouvernance, et ceci depuis des décennies. Malgré les grandes difficultés que connaît le pays, je trouve cette description de la situation trop négative. Le signe que bien des gens ont été sciemment plongés dans le doute. Il est évident que dans la déprime générale il y aura encore plus de dérapages. Seul un revirement diamétral des états d’âme pourra remettre la France sur le droit-chemin. Ce n’est qu’en faisant appel à la société civile, comme le fait Emmanuel Macron, qu’il sera possible de redresser la nation. Un défi que le mouvement « En marche ! » se s’est fixé.

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/05/debat-presidentiel-des-candidats-contraints-a-parler-fort-vite-et-a-caricaturer-leurs-propos_5105997_4854003.html

Pierre Mathias

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