On peut être européen comme moi et vouloir corriger certaines directives. Je veux parler des travailleurs détachés, qui pour un temps limité peuvent être employés dans tous les pays de l’UE. Ceci en gardant la couverture sociale de leur nation d’origine. Dans la pratique cela veut dire que les cotisations des employeurs sont nettement moins élevées qu’en France, en Allemagne ou ailleurs. Il y a de notables différences en ce qui concerne les primes allouées aux assurances-maladies ou des taux moins élevés pour la retraite. Tout cela dépend du niveau de vie du pays de ces ressortissants. La libre-circulation des personnes au sein de l’UE devrait être équitable, tant au point de vue individuel que celui de l’offre et de l’emploi. Pour l’instant il y a un déséquilibre tant du point de vue social que de celui de la fiscalité. Il faut que l’UE fasse enfin les corrections nécessaires en les harmonisant. Et c’est justement la clef pour que l’Europe devienne un jour une terre, où l’égalité des chances serait de mise. Je le dis haut et fort, tant qu’ils y aura de telles différences, les arguments des opposants à l’UE ne seront pas vides de sens.

Je veux prendre l’exemple d’un travailleur détaché. Marek vient de l’Est de la Pologne. Il a une formation d’ingénieur en mécanique industrielle. Il a cherché du travail dans son pays, sans succès. Alors il a décidé d’aller voir ailleurs. Ayant des cousins vivant en Picardie, il y tente sa chance. Bien que ses diplômes aient été mis aux normes européennes, il n’a pas trouvé d’emploi en France dans son domaine. Par contre on pourrait l’accepter comme manœuvre dans une usine. Il y ferait un travail ne correspondant aucunement à ses qualifications, mais mieux cela que rien. Lorsqu’il se présente au bureau du personnel, le préposé lui dit que son entreprise travaille avec une agence de ressources humaines sise à Varsovie. La raison est que cette dernière peut pratiquer du dumping concernant les travailleurs intermittents, étant donné qu’ils continuent à être déclarés en Pologne. La principale victime est le travailleur qui gagne qu’une partie de la somme requise, le reste c’est l’agence qui se le fourre dans sa poche. Et l’employeur en France ? Il se frotte les mains, car un Polonais coûte moins cher qu’un Français. Marek se trouve au pied du mur. Il a une femme et un enfant qu’il faut nourrir. Il accepte ce deal à contre-cœur. En Allemagne une nouvelle loi exige que le temps d’un tel emploi soit limité à six mois et qu’ensuite, si on veut garder l’intermittent, il faut le mettre à la même enseigne que les autochtones, que se soit les salaires ou la couverture sociale. C’est une des raisons pour lesquelles il y a une grande fluctuation de personnel. Pour éviter ces faits inhumains, il faudrait mettre tout le monde au même régime. Ce n’est évidemment pas du goût des patrons qui ne pourraient plus faire de grands bénéfices sur le dos des moins nantis. Il est donc impératif de corriger ces comportements, qui encouragent l’exploitation des travailleurs à temps déterminé et qui génèrent du chômage dans les pays d’accueil. Même comme chaud partisan de l’Union Européenne, je ne peux pas fermer les yeux. Ce qui est injuste, l’est que l’on veuille ou non.

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170405.OBS7579/grand-debat-pourquoi-macron-est-le-seul-a-defendre-les-travailleurs-detaches.html

Pierre Mathias

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