Édouard Philippe ne faillit pas à la règle lorsqu’il évoque ses lectures dans un quotidien. La littérature va souvent de paire avec la politique en France, ce que je trouve positif. En outre le premier-ministre est le coauteur de romans policiers. Il s’est avéré exact que l’écriture est un très bon moyen de rassembler ses idées et de les mettre sur le ballant. C’est en se creusant les méninges sur telle ou telle formulation, qu’il est possible d’affiner des idées et de les présenter comme un outil de travail. Tous postes de responsabilité sont étroitement liés à des remises en question. C’est en écrivant qu’on est en mesure de jauger les décisions à prendre, de les filtrer. L’art de gouverner réside dans le fait de se faire subir constamment un exercice intellectuel, permettant d’opérer des choix. Il est, comme nous le savons, dangereux d’agir trop spontanément lorsqu’il s’agit du destin de toute une nation. Les Présidents écrivains ne sont pas rares. Le premier qui me vient à l’esprit est Charles de Gaulle. Dans ses mémoires il apporte beaucoup de talent dans la manière d’utiliser la langue pour transporter ses pensées. Il va un pas plus loin en ayant les capacités à l’aide de ses écrits de brosser des paysages, comme celui de Colombey-les-deux-églises par exemple, où se trouve la demeure familiale. La littérature fait partie intégrante de sa personnalité et lui permet de se faire comprendre. Georges Pompidou, quant à lui, à été l’initiateur d’une anthologie poétique, où il avait rassemblé les poèmes qui le touchaient le plus. La philosophie a été placée sur un piédestal par François Mitterrand, dans le cadre des ses entretiens avec Elie Wiesel. Je ne vais pas continuer à énumérer les chefs d’État s’intéressant à autre chose que la politique. Certains textes évoquant la marche des nations, ont rejoint l’Olympe des œuvres d’art universelles. Weiterlesen

François de Rugy a été élu au perchoir de l’Assemblée Nationale. C’est ancien militant écologiste, appartenant à la famille de gauche et aujourd’hui membre de « La République en marche », n’a pas été seulement élu parce qu’il avait une certaine expérience parlementaire, bien plus parce qu’il représente un mouvement de pensée étroitement lié à l’écologie. Logiquement la position de Nicolas Hulot devrait s’en trouver renforcée. Il paraît être évident qu’au sein de la population on ait pris conscience de ce que représente la défense de notre milieu vital. Tout devrait se baser, malgré les voltes-faces plus ou moins ridicules de Donald Trump, sur des mesures propices à la sauvegarde de notre espèce. Que nous le voulions ou non, nous en sommes arrivés là. Mêmes des personnes, ayant peut-être ressenti l’écologie comme étant un frein à l’expansion économique, doivent aujourd’hui faire amende-honorable afin de trouver de nouvelles voies en ce qui concerne notre avenir. Emmanuel Macron ne faisait sûrement pas partie des adeptes d’une philosophie macro-biologique, mais aujourd’hui il a pris conscience que nous tous irions à la catastrophe en gaspillant à un tel point les ressources qui nous sont confiées. En demandant à Nicolas Hulot d’être à ses côtés, il a voulu prouver que dans ce domaine il avait tout à apprendre. Le nouveau président de l’Assemblée Nationale, François de Rugy abondera dans ce sens. Je suis certain que les nouveaux députés du LREM suivent un tel mouvement de pensée. Comme Daniel Cohn-Bendit l’a prouvé depuis des décennies, il s’agira dans bien des cas de faire acte de résistance. Ce qui est demandé est un engagement accru pour la nature. J’ose espérer que nombre d’initiatives viendront du sein du parlement. Le grand défi sera d’être d’un côté respectueux du legs qui nous a été confié ; de l’autre de développer les revenus afin d’assurer un meilleur équilibre social. Il s’agira de motiver l’industrie d’agir dans ce sens. Weiterlesen

L‘œil rivé sur les statistiques du chômage… Il y a de quoi devenir dingue ! Sans boulot, dodo, c’est ce que doit se dire, Mireille, Ahmed ou Georges, Malgré la relance économique, cela n’a pas encore d’incidence sur le marché de l’emploi. C’était à prévoir avant les décrets du travail. Quel entrepreneur prendrait des risques avant d’avoir cartes sur table. Et pour tout arranger, on entre en pleine de période de vacances. Soyez-donc honnête, auriez-vous pris dans de telles conditions de tels engagements ? Comme on le souffle dans les milieux économiques, l’effet Macron commencera à être perceptible au début de l’automne. Puis il y a encore une chose. Si j’avais des allégements en tant que patron en ce qui concerne le licenciement de mes employés, j’essayerais de réfléchir, où je pourrais éventuellement rationaliser. Car dans l’état des choses actuelles, tout est probablement gelé. Un exemple : j’ai un magasiner de trop dans mon entrepôt. Grâce à mon nouveau programme informatique il peut gérer le stock bien plus aisément. Tout ce qui sort et entre est automatiquement enregistré par scanner. Les commandes de pièces détachées se font dès qu’une cote est atteinte sans une intervention manuelle. Donc je paie un employé de plus, où je n’en ai pas besoin. Par contre il me manque un manutentionnaire dont le rôle est de charger et de décharger les camions. Vous me direz, pourquoi ne demande t-il pas au magasinier de faire ce job ? Premier obstacle, il faut être jeune et en bonne constitution. Le deuxième : un manutentionnaire est moins payé. Je serais parfaitement débile de me précipiter et d’embaucher sans plus de précisions. Je pense que je touche là à un problème qui pourrait se multiplier ces prochains temps. Certains patrons essayent de se débarrasser de collaborateurs plus âgés car ils coûtent plus, ayant souvent touché des primes d’ancienneté et d’autre part parce qu’un être usé n’est plus si fiable. Weiterlesen

Les sociaux-démocrates allemands n’ont pas la vie facile. Les contraintes gouvernementales les ont mis pour ainsi dire en quarantaine. Il est difficile de casser du sucre sur le dos de son adversaire, lorsqu’il se nomme Angela Merkel. Toutes critiques semblent couler dans le néant, car elle ne réagit pas. Impassible, elle laisse faire. Depuis longtemps elle a remarqué que le manque de réaction lui est bénéfique. Peut-être le seul moyen de paralyser son adversaire qu’est le SPD. Martin Schulz a critiqué son attitude qui d’après ses dires est peu démocratique, car elle ne laisse pas place au débat politique. Il a martelé sa frustration à ce sujet au début de son discours devant les délégués du congrès de son parti à Dortmund. Pendant près d’une heure vingt, il a énuméré ses thèses d’une manière convaincante. Son programme se base sur le respect. Sur celui par rapport aux plus démunis, qui dans une société gavée comme celle de la République fédérale, doivent retrouver leur dignité, par rapport aux femmes qui sont encore toujours soumises à la discrimination, sans oublier les retraités qui à ses yeux, doivent pouvoir s’assumer avec l’argent qu’ils perçoivent. C’est dans le cadre de la politique fiscale qu’un observateur peut se rendre compte, que le SPD vire de plus en plus à gauche. Ce sera le seul moyen de se démarquer par rapport à la chancelière. Sa priorité était de stabiliser les dépenses en faisant des économies. Dans un tel contexte il s’avère aujourd’hui que bien de ses mesures vont au détriment des plus nécessiteux, sans parler de la vétusté grandissante des infrastructures. Bien des écoles ne sont plus salubres, les ponts sur les autoroutes s’effritent. Sans parler des retards dans le domaine du numérique. Bien des régions n’ont pas le grand débit, comme il serait de mise pour éviter le déclin de la campagne. Weiterlesen

Ce n’est pas évident de se retrouver député à l’Assemblée nationale sans aucune expérience politique. C’est le cas d’une majorité de membres du groupe parlementaire du mouvement « La République en marche ». C’est certes rafraîchissant, mais tout reste à faire. Il est évident que le Président de la République n’attend pas d’eux, qu’ils soient seulement une machine à voter oui. Il est impératif que de nouvelles idées émergent parmi eux et qu’elles soient développées. Qui veut réformer les institutions attend qu’à tous les niveaux du système politique une remise en question se fasse. J’attends des actions intéressantes au sein des commissions. Peu à peu le professionnalisme prendra ses lettres de noblesse. Mais ceci peut aussi être un danger lorsque tout se transforme en routine. C’est justement ce qu’il faut à tout prix éviter. Ce sera le rôle de Richard Ferrand, le chef de file des Macronistes, à faire en sorte, qu’il y ait toujours du dynamisme. Il devra continuer ce qu’il a fait au sein du mouvement, être constamment en marche. Je pense qu’il a ici sa place. Le maroquin d’un ministère, aussi flatteur que cela puisse être, aurait à la longue freiné son action, qui est de donner de la vie au futur parti présidentiel. Certes il y a l’affaire des Mutuelles de Bretagne, mais elles ne sont pas si gravissimes pour justifier un retrait de Ferrand de la vie politique. Il ne faut pas oublier que sans lui Emmanuel Macron n’aurais pas pu en arriver là. Il a des compétence exceptionnelles dont on ne devrait pas se passer. La chasse aux sorcières, comme cela été le cas chez Dominique Strauss-Kahn, est impitoyable lorsqu’il s’agit de personnes dans les feux de la rampe. Cela l’a cassé pour une affaire qui semblait montée de toutes pièces. Je suis satisfait que le Président n’ait pas demandé à son plus proche lieutenant de jeter l’éponge, d’autant plus que les faits qu’on lui reproche, ne sont pas franchement passibles de poursuites. Weiterlesen

Des militants socialistes autour d’Arnaud Montebourg ont émis le souhait que le PS fasse cap à gauche et qu’il rejette toutes dérives libérales. Il veulent faire revivre les « vrais valeurs » de leur engagement, qui se base avant tout sur plus de bien-être pour le peuple. De choisir sans hésiter une option sociale. En soi une démarche logique historiquement, mais elle risque d’être très difficile à réaliser, car avec le mouvement « La France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon occupe plus ou moins cette place. Les gens veulent entendre une certaine dialectique. Il s’agit d’un langage anticapitaliste qui ne souffre aucun compromis. Je ne vois pas trop où un nouveau PS pourrait s’y faire une place ? Et toujours le même dilemme qui est la cause des malheurs du socialisme démocratique . Pour assurer une couverture sociale efficace, il faut avoir des revenus. L’économie doit fonctionner tout en étant sociale, un exercice plus qu’ardu. C’est-ce qu’a prouvé l’ère Hollande. On ne pas être revendicateur et patron à la fois. Montebolurg sait parfaitement bien, comme ancien ministre de l’économie, quels écueils sont sur le chemin, lorsqu’on veut remplir les deux conditions essentielles à la réussite. D’une part assurer à tous les Français plus de décence sociale, de l’autre faire en sorte que les entreprises ne soient pas étouffées par les charges. C’est justement dans ce domaine bien particulier que je vois l’échec du PS. Ses militants ont ou rejoint les rangs de « La République en marche ! » ou se sont faits séduire par les sirènes de Jean-Luc Mélenchon. Pour l’instant je ne vois pas « géographiquement » où les socialistes iraient se placer ? Ne nous faisons pas d’illusions, ils seraient laminés par ces deux groupes. Et pourtant il ne peut pas sombrer comme cela a été le cas ces derniers temps. Weiterlesen

De 1872 à 1994, l’article 175 sévissait en Allemagne. L’homosexualité et des rapports contre-nature, tels des ébats amoureux avec des animaux, étaient passibles de prison. Hier le Bundestag a décidé de réhabiliter 50.000 hommes qui avaient été condamnés et de leurs accorder des indemnités. Qu’on essaie un peu de s’imaginer ce qui s’est passé après la seconde guerre mondiale. Les nazis avaient poursuivis les homosexuels et avaient envoyé un grand nombre d’entre-eux dans les camps de concentration et n’avaient pas hésité de gazer un grand nombre d’entre-eux. Il aurait été normal que le § 175 soit rayé à la création de la République allemande en 1948, mais rien en a été. Les conservateurs se considérèrent comme les gardiens de la morale, comme Madame Boutin en France. Ils s’appuyèrent sur des préceptes édictés avant tout par l’Église catholique. C’était déjà à cette époque un secret de polichinelle que bien des ecclésiastiques pratiquaient « des relations sexuelles contre-nature « , mais on fermait les yeux. Bien des enfants en étaient les victimes ! Je trouve franchement scandaleux qu’il ait fallu attendre 2017 pour réparer de telles injustices. Cela démontre à quel point notre société est abjecte. Mieux vaut tard que jamais, me direz-vous. Je pense que si les enquêtes n’avaient pas démontré les excès sexuels exercés sur les enfants dans des internats religieux, on n’en serait pas là. Les conservateurs ont ainsi plus ou moins protégé les prêtres s’étant livré à de tels abus. Mais indépendamment de ces horreurs, je trouve qu’il était le plus grand temps que l’État prenne sa part de responsabilité quant à la discrimination de l’homosexualité. Lorsqu’on sait qu’elle est le plus souvent régie génétiquement, il est absurde d’en faire un péché mortel. Elle fait partie de la nature humaine et doit être considérée comme telle. Weiterlesen

Le nouveau gouvernement Édouard Philippe vient d’être nommé. Après le départ de François Bayrou, de Sylvie Goulard et de Marielle de Sarnez, il y avait de quoi se demander ce qui en serait du Modem. Il n’a pas été évincé, au contraire. Personne ne peut se plaindre au centre. Du côté de la gauche il y a eu de nouvelles arrivées ce qui rééquilibrera un peu l’exécutif. Les commentateurs ont fait remarquer que c’était probablement le Président de la République qui a été le moteur de ce remaniement, qui n’a pas été technique, ce qu’on aurait pu supposer avant le coup de grisou du Modem. Un fait remarquable : il y a plus de femmes ministres que d’hommes. Une nouveauté dans la Cinquième République. Ce que je trouve comme observateur remarquable, c’est qu’Emmanuel Macron ait pu par sa profonde sensibilité éviter toute casse, au contraire. Je pense qu’une autre personne aurait très mal digéré un tel plat. Cela démontre aussi une grande force de caractère. Que nous le voulions ou pas, nous avons vraiment affaire à un chef. D’habitude je ne les aime pas trop, car je crains toujours qu’ils perdent tous repaires et qu’ils se prennent pour irremplaçables, des êtres imbus d’eux-même. Mais ce qui s’est passé aujourd’hui est un prodige de diplomatie. Puis il y a encore quelque chose. Les personnes qui l’entourent sont très compétentes. Ce ne sont pas les combines politiques qui les ont marqué. Weiterlesen