Ce n’est pas évident de se retrouver député à l’Assemblée nationale sans aucune expérience politique. C’est le cas d’une majorité de membres du groupe parlementaire du mouvement « La République en marche ». C’est certes rafraîchissant, mais tout reste à faire. Il est évident que le Président de la République n’attend pas d’eux, qu’ils soient seulement une machine à voter oui. Il est impératif que de nouvelles idées émergent parmi eux et qu’elles soient développées. Qui veut réformer les institutions attend qu’à tous les niveaux du système politique une remise en question se fasse. J’attends des actions intéressantes au sein des commissions. Peu à peu le professionnalisme prendra ses lettres de noblesse. Mais ceci peut aussi être un danger lorsque tout se transforme en routine. C’est justement ce qu’il faut à tout prix éviter. Ce sera le rôle de Richard Ferrand, le chef de file des Macronistes, à faire en sorte, qu’il y ait toujours du dynamisme. Il devra continuer ce qu’il a fait au sein du mouvement, être constamment en marche. Je pense qu’il a ici sa place. Le maroquin d’un ministère, aussi flatteur que cela puisse être, aurait à la longue freiné son action, qui est de donner de la vie au futur parti présidentiel. Certes il y a l’affaire des Mutuelles de Bretagne, mais elles ne sont pas si gravissimes pour justifier un retrait de Ferrand de la vie politique. Il ne faut pas oublier que sans lui Emmanuel Macron n’aurais pas pu en arriver là. Il a des compétence exceptionnelles dont on ne devrait pas se passer. La chasse aux sorcières, comme cela été le cas chez Dominique Strauss-Kahn, est impitoyable lorsqu’il s’agit de personnes dans les feux de la rampe. Cela l’a cassé pour une affaire qui semblait montée de toutes pièces. Je suis satisfait que le Président n’ait pas demandé à son plus proche lieutenant de jeter l’éponge, d’autant plus que les faits qu’on lui reproche, ne sont pas franchement passibles de poursuites. Weiterlesen

Le curé n’aura pas l’honneur de recevoir Richard Ferrand dans le confessionnal. Tout se dit publiquement. Les hommes et femmes politiques sont constamment soumis à un contrôle venant de la presse. Leur passé est épluché au mieux. La moindre escapade est citée, qu’elle soit juridiquement répréhensible ou non. Dans le cas du ministre, il s’agit d’une question de loyer entre l’organisation dont il était à la tête avant de devenir député, la Mutuelle de Bretagne, la propriétaire des locaux ayant été sa compagne. Lorsqu’on parle de la moralisation de la vie politique, le Président a raison. Mais il devrait aussi savoir que les personnes concernées sont de plus en plus vulnérables. Il est possible de semer des informations ayant pour but de causer du dommage aux uns ou aux autres. Le fake news est devenu monnaie-courant, ce qui rend les choses encore plus délicates. Avant même qu’une enquête ait pu être réalisée, ceux qu’on veut attaquer sont mis au pilori. Leur défense est fragilisée dès le début, ce qui pourrait être le cas du ministre. Dans son cas les faits sont clairs. Il y a eu amalgame entre la vie professionnelle et celle d’un politicien. Il est difficile dans bien des cas de séparer l’une de l’autre. La nouvelle loi sera très stricte à ce sujet. Il était temps de donner un code limpide aux représentants de l’État et du peuple. Il ne sera plus possible de danser dans deux bals à la fois. Mais si on applique ce principe aux politiciens, il faudrait l’étendre sur toute la population. Ce ne sera probablement pas possible, car cela créerait de la délation, qui à mes yeux est aussi grave que les faits qu’on puisse reprocher aux uns ou aux autres. Avec des médias à la recherche de nouvelles les plus corsées possible, le danger persiste que la société dans laquelle nous vivons, mette de plus en plus sous pression tous ceux qui voudraient jouer un certain rôle publique. Weiterlesen