Le curé n’aura pas l’honneur de recevoir Richard Ferrand dans le confessionnal. Tout se dit publiquement. Les hommes et femmes politiques sont constamment soumis à un contrôle venant de la presse. Leur passé est épluché au mieux. La moindre escapade est citée, qu’elle soit juridiquement répréhensible ou non. Dans le cas du ministre, il s’agit d’une question de loyer entre l’organisation dont il était à la tête avant de devenir député, la Mutuelle de Bretagne, la propriétaire des locaux ayant été sa compagne. Lorsqu’on parle de la moralisation de la vie politique, le Président a raison. Mais il devrait aussi savoir que les personnes concernées sont de plus en plus vulnérables. Il est possible de semer des informations ayant pour but de causer du dommage aux uns ou aux autres. Le fake news est devenu monnaie-courant, ce qui rend les choses encore plus délicates. Avant même qu’une enquête ait pu être réalisée, ceux qu’on veut attaquer sont mis au pilori. Leur défense est fragilisée dès le début, ce qui pourrait être le cas du ministre. Dans son cas les faits sont clairs. Il y a eu amalgame entre la vie professionnelle et celle d’un politicien. Il est difficile dans bien des cas de séparer l’une de l’autre. La nouvelle loi sera très stricte à ce sujet. Il était temps de donner un code limpide aux représentants de l’État et du peuple. Il ne sera plus possible de danser dans deux bals à la fois. Mais si on applique ce principe aux politiciens, il faudrait l’étendre sur toute la population. Ce ne sera probablement pas possible, car cela créerait de la délation, qui à mes yeux est aussi grave que les faits qu’on puisse reprocher aux uns ou aux autres. Avec des médias à la recherche de nouvelles les plus corsées possible, le danger persiste que la société dans laquelle nous vivons, mette de plus en plus sous pression tous ceux qui voudraient jouer un certain rôle publique. Weiterlesen

La justice semble vouloir mettre François Fillon en examen à cause du Penelope-Gate. Elle ne fait que son travail. Lorsque le prévenu parle d’un assassinat politique, il la salit. Je peux comprendre sa colère, mais il ne peut que s’en prendre à lui-même. En voulant passer pour Monsieur Propre, il s’est mis dans une situation précaire à cause de son avidité. Lorsque nombre de Français ne savent pas comment boucler leurs fins de mois, un tel comportement ne peut pas susciter de la joie. Ce n’est pas en remettant en cause l’état-de-droit qu’il se forge une légitimité en ce qui concerne la présidence. La liberté de la justice fait partie intégrante de la démocratie. Même si ses décisions peuvent faire mal, il faut la respecter. Je peux bien comprendre son désarroi. Être attrapé ainsi la main dans le sac est douloureux. Mais il n’y a pas lieu de fustiger de telles actions en prétendant que les juges veulent influencer les élections. C’est le même langage que Marine Le Pen. Dans de telles conditions je me demande si son volontarisme de vouloir continuer sa campagne n’est pas un suicide ? Peut-être que je m’agripperais aussi, mais est-ce dans l’intérêt de la nation ? Ce qui est humainement compréhensible ne l’est pas forcément au niveau de la gouvernance d’un État. Le pardon en politique est une opération de longue haleine. Alain Juppé peut en dire un mot. Weiterlesen