Le curé n’aura pas l’honneur de recevoir Richard Ferrand dans le confessionnal. Tout se dit publiquement. Les hommes et femmes politiques sont constamment soumis à un contrôle venant de la presse. Leur passé est épluché au mieux. La moindre escapade est citée, qu’elle soit juridiquement répréhensible ou non. Dans le cas du ministre, il s’agit d’une question de loyer entre l’organisation dont il était à la tête avant de devenir député, la Mutuelle de Bretagne, la propriétaire des locaux ayant été sa compagne. Lorsqu’on parle de la moralisation de la vie politique, le Président a raison. Mais il devrait aussi savoir que les personnes concernées sont de plus en plus vulnérables. Il est possible de semer des informations ayant pour but de causer du dommage aux uns ou aux autres. Le fake news est devenu monnaie-courant, ce qui rend les choses encore plus délicates. Avant même qu’une enquête ait pu être réalisée, ceux qu’on veut attaquer sont mis au pilori. Leur défense est fragilisée dès le début, ce qui pourrait être le cas du ministre. Dans son cas les faits sont clairs. Il y a eu amalgame entre la vie professionnelle et celle d’un politicien. Il est difficile dans bien des cas de séparer l’une de l’autre. La nouvelle loi sera très stricte à ce sujet. Il était temps de donner un code limpide aux représentants de l’État et du peuple. Il ne sera plus possible de danser dans deux bals à la fois. Mais si on applique ce principe aux politiciens, il faudrait l’étendre sur toute la population. Ce ne sera probablement pas possible, car cela créerait de la délation, qui à mes yeux est aussi grave que les faits qu’on puisse reprocher aux uns ou aux autres. Avec des médias à la recherche de nouvelles les plus corsées possible, le danger persiste que la société dans laquelle nous vivons, mette de plus en plus sous pression tous ceux qui voudraient jouer un certain rôle publique. Weiterlesen