J’ai suivi hier sur internet le congrès du SPD, où il serait décidé, s’il fallait ou pas entrer dans des pourparlers avec la CDU/CSU, afin de former un gouvernement de grande coalition. Pendant toute la semaine, les réticences étaient de plus en plus fortes. Les opposants semblaient gagner du terrain. Ils partaient du principe que leur parti devait tout d’abord se régénérer dans l’opposition avant de se lancer dans une telle aventure. Ils ne voulaient pas que les démocrates-sociaux servent de marche-pied à Madame Merkel, afin qu’elle redevienne chancelière. Il est vrai que malgré le très bon travail effectué par ses ministres, le parti n’en a pas profité. Pour une raison que j’ignore, son taux d’acceptation a dégringolé le 24 septembre dernier à 20,5 % des voix, c’était le plus mauvais score depuis la création de la République Fédérale en 1948. Angela Merkel a toujours réussi à tirer la couverture à elle et ceci sans aucun scrupule. Dans les échanges d’opinions qui ont eu lieu hier, qui étaient d’un bon niveau intellectuel, il était question de quelle manière faire accepter une politique sociale et économique, où la situation des plus dépourvus soient prise en compte. Contrairement à ce qui a eu lieu jusqu’à présent, il est d’une importance vitale de combattre avant tout la précarité, aussi celle des classes moyennes et d’éviter à tout prix que des enfants se rendent à l’école le ventre creux. Les uns prétendaient que seule une participation au gouvernement rendait possible de réaliser de telles prérogatives. Les autres étaient d’avis, qu’une opposition forte pourrait inciter un gouvernement minoritaire à prendre les mesures nécessaires. Ce qui m’a frappé c’est d’entendre que pour beaucoup d’orateurs, il en allait tout d’abord de l’état du parti. C’est ce que les adhérents du oui on fait remarquer. Weiterlesen

Angela Merkel était hier à Paris, où elle a rencontré le Président de la République. C’était à l’occasion du traité de l’Élysée qui a été signé le 22 janvier 1963, il y a 55 ans. Les deux chefs d’État et de gouvernement, Frank-Walter Steinmeier étant le président de la République fédérale, trépignent d’impatience d’arriver à leurs fins. Mais la chancelière, d’après les rapports de presse, était visiblement fatiguée, mais en même temps tendue. Son avenir, comme celui de Martin Schulz, le chef du SPD, tient au feu vert du congrès social-démocrate qui aura lieu demain. Sans une grande coalition, il y aura probablement de nouvelles élections en Allemagne, avec un résultat qui pour les deux grands partis pourrait être désastreux au cas d’un non ! On ne peut qu’espérer que la raison l’emporte. La chancelière a bien fait comprendre à Emmanuel Macron, que le point de mire d’un nouveau gouvernement sera l’Europe et évidemment les rapports d’amitiés entre les deux pays. Si la « Groko », la grande coalition, voyait jour, ce sera une priorité absolue. Le SPD veillera bien que le plan français pour l’UE, soit la nomination d’un ministre pour le budget, de plus de coopération dans le domaine politique et une réforme des institutions, soit accepté par le gouvernement allemand. Même si le Président ne veut pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un partenaire, il n’est dans ce cas-là pas possible de maintenir cette volonté, car si le gouvernement réussissait à se former, ce serait en partie grâce à lui. Cela voudrait-il dire que Madame Merkel est déplumée ? Tout dépendra de la force qu’exercera l’exécutif en Allemagne. Elle doit être bien consciente que la valse-hésitation qui se déroule en ce moment n’est pas propice à plus de stabilité. Je ferai trois croix, si Martin Schulz pouvait dès demain soir continuer les négociations. Un travail de fourmis pouvant prendre beaucoup de temps. Weiterlesen

Je ressens un sentiment de malaise quand je lis le communiqué de hier soir, lorsque Theresa May et Emmanuel Macron ont exprimé l’intention de signer un accord sur un traité afin de mieux contrôler l’immigration clandestine. La Grande-Bretagne allouera 50 millions d’euros de plus afin de mieux régler le sort des mineurs, qui se trouvent bloqués sans leurs parents à Calais. Il n’y aurait rien à redire, si ce n’était pas le racisme qui a amené le Royaume Uni à voter oui pour le Brexit. Je suis tout à fait d’accord, que nous ne soyons pas en mesure d’accueillir tous ceux qui vivent dans la misère. Mais je pense qu’il serait opportun de traiter de tels drames avec plus de doigté. J’aurais préféré que cette close fasse partie des accords de sortie de l’UE qui sont actuellement négociés entre Bruxelles et Londres. Cela aurait été un bon moyen de pression d’obliger les partisans du Brexit à montrer plus de sensibilité en ce qui concerne ces malheureux. Il serait à mon avis mieux de traiter de tels sujets avec plus de pondération. Qu’on se le dise, il faudra tout faire afin de trouver une marche à suivre européenne et parler d’une seule voix. Si Sebastian Kurz, dans la conversation qu’il a eu avec Angela Merkel, de renforcer les frontières extérieures de l’UE, ce serait une solution à discuter. Weiterlesen

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est l’ennui qui est en partie responsable de la montée de l’extrême-droite un peu partout en Europe. Depuis des années la démocratie s’est enlisée dans des conventions qui la paralyse. Dans un train-train, où tout semble être de la même facture, ce ne sont plus que les scandales qui font la une des journaux. Et les projets ? Où sont-ils restés ? Le tout est assez gris. Comme les hommes et les femmes veulent être divertis comme dans un show, ils n’ont qu’un certain plaisir lorsque un Trump par exemple, met ses pieds dans les plats. Ils attendent du spectacle et lorsqu’ils n’ont n’en pas, mettent les battons dans les roues en élisant des apprentis-sorciers, plutôt par défi, pour passer un bon moment. Et il y a une chose qu’ils adorent, c’est de croire aux sornettes qu’ils profèrent. Je veux être ici le plus clair possible. Nous les démocrates n’avons pas su les captiver, en voulant éviter de mettre trop de sel dans la soupe. Surtout ne pas choquer, être prudent jusqu’au point de se renier soi-même, c’est ce que nous leur servons. Où est passé l’esprit d’entreprise ? À la trappe sauf en France, où nous avons un président qui a envie de faire bouger les choses, qui a monté son propre appareil, afin de ne pas être étouffé par d’autres. Bravo ! À part cela nous avons à faire à de nombreux mollusques, qui attendent que les vagues les fasse voguer. Ils ont bien pris conscience, qu’il y a des repousses-poils qui perturbent leur sieste, comme cela se passe en Allemagne à l’heure actuelle. En énumérant constamment tout ce qui pourrait aller mal, ils nous énervent. Ils feraient mieux d’avoir un peu plus d’enthousiasme et donner l’impression qu’ils ont envie de forger des lendemains meilleurs. Weiterlesen

Trois Français sur quatre sont très pessimistes au sujet du PS. 53% d’entre-eux disent que ce parti n’est plus utile et qu’il doit disparaître. Je suis un ancien du PS et je l’ai quitté l’année dernière à la nomination de Benoît Hamon. J’ai rejoint un peu après la Réplique en marche, car je ne voyais pas d’autres alternatives. Cette démarche m’a été assez douloureuse, car je sais parfaitement ce que le PS a fait pour le peuple. Que ce soit sous un autre nom en 1936 ou pendant toutes les luttes sociales d’après-guerre. Sans lui il n’y aurait pas d’assurance chômage, de retraites assurées ou de sécurité sociale. Il est vrai qu’il se trouve dans une très mauvaise posture, mais s’il remettait tout à plat, j’insiste la dessus, il aurait des chances d’émerger un jour à nouveau. C’est le gros problème de la gauche, de ne pas avoir su adapter son langage à la situation d’aujourd’hui. Nous avons affaire à une autre société, à des problèmes dus à la mondialisation et en particulier un remue-ménage inquiétant au point de vue humain en ce qui concerne la robotique et l’intelligence artificielle. Ce n’est pas sans raisons que son pendant social-démocrate allemand, a voulu se refaire une santé dans l’opposition. Lui aussi est très conscient que sans une métamorphose complète de sa manière de communiquer, il risque lui aussi le naufrage. L’échec des négociations au sujet d’une coalition du type Jamaïque vient très mal à propos pour les enfants et petits-enfants de Willy Brandt. Ils seront obligés de négocier une nouvelle participation au gouvernement. Weiterlesen

Le fait que Martin Schulz, le patron du SPD en sursit, se soit rendu au palais présidentiel pour y rencontrer Angela Merkel et Horst Seehofer, tient du miracle. C’est bien parce que le président Frank-Walter Steinmeier a insisté auprès de son ancien parti, que la seule solution de sortir le pays du piège, où il s’est enferré, était de former une grande coalition. Cela a été hier la réunion des grands perdants des élections du 24 septembre 2017. Peut-être pour toutes les formations en présence, l’occasion de se régénérer. Mais pour que cela puisse avoir lieu, il faudrait avoir le courage de tout remettre à plat, de sortir des sentiers battus, où les ont mené la routine. Il faudrait et je n’y vais pas par quatre cuillères, avoir le courage d’envoyer aux calendes grecques bien des principes qui ont jusqu’à ce jour ont été la colonne vertébrale de ces partis. Il serait bon de se dire, qu’il s’agit de se réinventer en forgeant un programme dépourvu de toutes conventions. Il ne faudra pas faire que des compromis, mais de se dire plutôt qu’on va au devant d’une démarche commune ayant comme but de rénover tout le paysage politique de l’Allemagne, de ne pas choisir la solution de facilité en se référant aux clivages anciens, qui ont été rejetés par le peuple. Mais faire du Macron sans Macron n’est pas une démarche aisée. Je pense qu’il serait tentant de faire le pari de l’impossible, de se dire: « Allons-y. Que peut-il encore nous arriver ! » Il est évident que ces deux formations, qui constituaient l’épine dorsale de l’après-guerre, se doivent de reprendre du poil de la bête. Rien ne serait acquis en appelant à nouveau les électeurs aux urnes. Il serait à craindre, que les résultats soient encore pire pour le CDU-CSU et pour le SPD. Weiterlesen

Je ne vais pas reparler du glyphosate, mais plutôt de Madame Merkel et de son ministre de l’agriculture, Christian Schmidt (CSU). Ce dernier n’a pas respecté la tradition d’un gouvernement qui se veut être collégial. Il a pris la décision tout seul de dire oui au poison cancérogène, mais a tout même mis Horst Seehofer, son chef de parti, au courant de cette décision. Ce dernier n’aurait-il pas dû mettre un frein à une telle lès-majesté ? Mais non, il était trop heureux d’amadouer les paysans bavarois afin qu’ils n’aillent pas se fourvoyer du côté de l’AfD, le parti d’extrême-droite. C’est un sale coup porté à la chancelière, peut-être pour beaucoup la preuve qu’elle manque d’autorité. Et ceci d’autant plus qu’elle rencontrera ainsi que son compagnon bavarois, Martin Schulz demain chez Frank-Walter Steinmeier, le président de la république allemande. Elle sera sûrement confrontée à d’acerbes critiques de la part du SPD, pour avoir laissé passer une décision unilatérale sans être intervenue. Tout cela à une odeur de fronde qui ne prédit rien de bon pour l’avenir. Tout cela n’arrive pas au bon moment, loin de là. Il n’y aura pas d’autres solutions que d’essayer dès demain de reprendre la barre. Weiterlesen

Le glyphosate = glyphosale !

M’entendez-vous crier, jurer, traiter de vendus tous ceux qui n’en ont rien à foutre que le glyphosate puisse tuer ou pas ? Au lieu d’être empoisonnés pendant 10 ans, nous le serons que 5 ans, au grand regret de la Commission Européenne. Je ne peux que louer Emmanuel Macron de s’être engagé de l’interdire en France en moins de trois ans. Pas comme le gouvernement allemand, qui a cédé au grand détriment du SPD. Et ceci pour ne pas indisposer un ministre de l’agriculture, membre du CSU bavarois, un illustre inconnu portant le nom de Christian Schmidt ! Pardon je ne connais qu’un certain Helmut Schmidt ! Passons. Ce sont ses petits copains paysans qui ont réclamé cela du bonsaï qu’il est ? Il a fait des ronds de jambes, afin qu’ils continuent à voter pour lui et son parti. Il espère éviter ainsi une nouvelle raclée. Il suffit pour lui d’aller ensuite à confesse et de faire quelques signes de croix et tout sera réglé. Mais pas sans avoir donné le biberon rempli de bière à tous ceux, qui lorsqu’ils vont pisser, pisse du glyphosate ! C’est justement cela que je reproche à Angela Merkel. Comme chimiste elle sait parfaitement le mal que peut occasionner un tel herbicide, mas pour des raisons tactiques, elle cède. C’est une des raisons pour laquelle les sociaux-démocrates n’avaient pas envie de se la taper pendant quatre ans encore. Elle est parfaitement virtuose lorsqu’il s’agit de louvoyer. Mais quand la maison brûle, comme cela été le cas au cours des pourparlers au sujet de la Jamaïque, elle n’a pas su s’imposer. Les Allemands seront-ils les empoisonneurs de l’Europe ? Après le scandale du diesel, ils sont entrain de devenir des champions en la matière. C’est une des raisons pour laquelle je ne veux pas que les conservateurs gouvernent seuls. Mais le SPD devra s’imposer plus qu’il l’a fait jusqu’à présent. Et puis il y a autre chose, ils sont les alliés les plus proches d’Emmanuel Macron. Seulement avec eux je vois des chances, que ses projets européens pourront aller de l’avant. Même en ce qui concerne le glysophate, ils sont du même avis que lui. Il est tout de même étrange que d’un côté Madame Merkel dit haut et fort qu’elle sera conciliante au cours des négociations en vue, et presque d’une manière synchronisée, le peuple allemand apprend qu’elle a cédé au sujet de ce maudit herbicide. Il avait été prévu que son gouvernement s’abstienne, car il n’y avait pas d’unanimité au conseil des ministres. Il y a rupture de confiance, ceci à deux jours de la première rencontre entre les trois partis qui devraient former la grande coalition. C’est bien ce que Madame Nahles, la présidente du groupe parlementaire du SPD, a déclaré ce soir. Je constate avec satisfaction que la France est en train de changer de cap en ce qui concerne l’écologie. J’espère que cela ne sera qu’un début pour Nicolas Hulot. Il faudra le soutenir, car il y a encore beaucoup à faire, pour sauvegarder la nature. Il est évident que sans le glysophate, il y aura plus de travail pour les agriculteurs. Jusqu’à présent il n’existe sur le marché pas un produit aussi efficace. Il faudra leur apporter des aides financières pour compléter le manque à gagner, mais il est rassurant que tout au moins en France on considère la santé publique comme un des biens les plus précieux.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/11/27/la-commission-europeenne-autorise-l-utilisation-du-glyphosate-jusqu-en-2022_5221037_3214.html

Pierre Mathias