Je ne vais pas reparler du glyphosate, mais plutôt de Madame Merkel et de son ministre de l’agriculture, Christian Schmidt (CSU). Ce dernier n’a pas respecté la tradition d’un gouvernement qui se veut être collégial. Il a pris la décision tout seul de dire oui au poison cancérogène, mais a tout même mis Horst Seehofer, son chef de parti, au courant de cette décision. Ce dernier n’aurait-il pas dû mettre un frein à une telle lès-majesté ? Mais non, il était trop heureux d’amadouer les paysans bavarois afin qu’ils n’aillent pas se fourvoyer du côté de l’AfD, le parti d’extrême-droite. C’est un sale coup porté à la chancelière, peut-être pour beaucoup la preuve qu’elle manque d’autorité. Et ceci d’autant plus qu’elle rencontrera ainsi que son compagnon bavarois, Martin Schulz demain chez Frank-Walter Steinmeier, le président de la république allemande. Elle sera sûrement confrontée à d’acerbes critiques de la part du SPD, pour avoir laissé passer une décision unilatérale sans être intervenue. Tout cela à une odeur de fronde qui ne prédit rien de bon pour l’avenir. Tout cela n’arrive pas au bon moment, loin de là. Il n’y aura pas d’autres solutions que d’essayer dès demain de reprendre la barre.
Mais comment sortir de cet imbroglio ? Je la vois mal remettre tout en question ou de renvoyer son ministre de l’agriculture, car elle indisposerait la tête de la CSU à Munich. Une fois de plus elle sourira des deux côtés, traitera l’événement de bagatelle. Mais elle sait aussi, que si elle veut faire revivre la grande coalition, qu’elle sera forcée de mettre de l’eau dans son vin. Une situation qu’elle a déjà connue, comme c’était le cas avec les réfugiés. Leur regroupement familial est encore sur le ballant, ce qui lui donnera bien du fil à retordre. Il est néanmoins certain qu’elle sera forcée d’attirer le SPD dans le gouvernement, quitte sans cela de prendre chapeau. Mais une chose est claire, elle veut encore être à la tête du gouvernement pendant quatre ans. C’est bien dans de telles affaires qu’il est possible de voir, qu’elle n’est plus sur la pente ascendante. Elle sera probablement le seul recours pour tous ceux qui se trouve au centre de l’échiquier politique. Bien des gens lui font le reproche de ne pas tenir compte de l’aile conservatrice de sa formation. Certains disent que c’est elle qui a donné des atouts à l’AfD. Alexander Gauland, un des deux chefs du groupe parlementaire, vient du CDU, comme beaucoup de ses membres. Ce n’est évidement pas du goût de la chancelière. Mais aussi le CSU qui digère très mal qu’il y ait un parti encore plus à droite que lui. Je suppose que la fronde du ministre de l’agriculture était une action concertée pour faire sentir à Angela Merkel, qu’elle seule n’avait pas droit au chapitre. Cela rendra les négociations probablement plus difficiles, ce qui ne dérangerait pas outre-meure Monsieur Seehofer, qui se trouve personnellement dans une situation précaire, étant donné que des amis politiques veulent le dégommer au plus vite. C’est eux qui le rendent responsable du score catastrophique du CSU. Comme vous le voyez actuellement, tout est calme dans ce pays.
pm