Si les pronostiques sont bons, Manuel Valls sera candidat à la primaire du parti socialiste. Il n’est pas dit qu’il sorte vainqueur de ces joutes, car certaines de ses options n’ont pas été du goût de la gauche, comme la loi du travail par exemple. Aussi son libéralisme économique modéré ne plaît pas à tout le monde. Si comme il le dit, il défend l’action du président de la république, il ne pourra pas se démarquer des options qui ont été prises et dont le succès est plus que limité. Probablement pas la bonne recette pour gagner des voix auprès des militants. L’orgueil est une chose, le pragmatisme une autre. C’est ce que je vais m’efforcer d’analyser. Une chose est évidente, Manuel Valls n’a pas pu faire une réforme de fond, comme cela aurait été souhaitable. On ne change pas les mentalités avec un coup de manivelle. Je pense en particulier à une réforme complète des rapports entre les patrons et leurs employés. Le principe de la participation à l’entreprise, comme elle se déroule en Allemagne, aurait pu être un coup de fouet efficace pour forger un nouvel avenir. Imposer aux salariés des règles restrictives sans contrepartie a été une erreur fatale. Le principe des petites doses de réformes ne pouvait pas réussir. Dès le début du quinquennat il aurait fallu aller de l’avant. On ne peut pas imputer à Manuel Valls ce fait objectif, mais force est de reconnaître que par la suite il a été assez frileux en ce qui concerne une telle stratégie. Même s’il a assez de poigne à première vue, il sera difficile pour lui de revitaliser un parti en pleine déconfiture. Pour y arriver il faudrait remettre en cause tout et se demander, quelle forme de socialisme pourrait avoir une chance au 21ème siècle. Il ne peut pas ignorer que bien des électeurs qui votent Marine Le Pen viennent des rangs de la gauche. En faisant du clientélisme il obtiendra à mes yeux pas grand chose. Weiterlesen

Comme on le sait le programme de François Fillon est assez radical dans son intégrisme, que ce soit dans le domaine économique ou dans celui d’une société judéo-chrétienne. Je ne veux pas revenir sur ce que j’ai écrit cette semaine concernant son refus d’accepter un contexte multiculturel ou le dégraissage massif de l’administration. Devant de telles revendications et le danger que représente aussi Marine Le Pen et le FN, la gauche doit se réformer de fond en comble. Il est effectivement très tard pour le faire, mais sans une initiative réformatrice, ce pourrait être le naufrage absolu. Même comme il est à prévoir que les socialistes et leurs alliés se retrouvent dans l’opposition, ce serait fatal qu’il y ait une situation identique à celle de la Hongrie, où le gouvernement peut faire presque n’importe quoi. Tout d’abord il s’agira de rassembler tous ceux qui refusent de se soumettre au conservatisme, tel que le préconise le candidat du PR. Ce ne seront plus obligatoirement les ouvriers ou les petits employés, dont beaucoup d’entre-eux ont rejoint le Front National. Il sera plutôt question de tous ceux pour qui les valeurs sociales ne sont pas seulement un filet de retenue, mais une manière d’aborder la société, de lui donner des valeurs humaines. Parmi eux des intellectuels qui se rendent parfaitement compte des dangers qu’un revirement à droite peut engendrer. Le thème de la liberté de pensée se retrouvera au premier plan. Tous ceux qui refusent à se soumettre aux dogmes du capitalisme dur et pur, préféreront opter pour une solution intermédiaire et c’est justement là où le bât blesse. Les cinq dernières années ont démontré que le modèle socialiste était en fait rejeté par une majorité de la population. Des réformes courageuses n’ont pas pu être menées à bien, car il y aurait eu résistance. Weiterlesen

Manuel Valls n’a pas encore déclaré à Rouen s’il se présentait aux primaires de la gauche en janvier ou pas. Il attend la décision du président de la république, qui d’après les rumeurs voudrait bien y prendre part. S’il faisait le pas, le premier ministre se trouvera confronté à Emmanuel Macron qui s’est auto-nommé candidat. Il en ira aux présidentielles que l’on veuille ou non du néo-conservatisme. Il est presque certain que les Français s’opposeront dans leur majorité au progressisme. Ils essaieront de trouver leur bonheur dans l’immobilisme qui leur semble plus rassurant. Un réflexe pervers qui leur causera certaines désillusions. Manuel Valls aura beau prétendre que l’avenir d’un pays réside dans le changement, il est guère probable qu’il soit suivi dans une telle démarche. Il paraît presque évident que le scrutin sera une joute entre Marine Le Pen et le candidat du PR. Ils feront l’article en se faisant passer pour les apôtres d’une droite pure et dure, comme François Fillon l’a fait. Peut-être le souhait de se voir gouverné par la force, peu importe si les conséquences personnelles font craindre le pire. Dans le contexte actuel le discours social ne prend pas. Plutôt l’esquisse d’une société menée à coup de fouet. Comment expliquer ce phénomène ? L’option d’une société autogérée est rejetée par une majorité parce qu’elle implique une grande part de responsabilité individuelle. L’échec de la gauche peut s’expliquer en partie ainsi. Il paraît dans un premier temps plus facile de se fier à un chef ou une cheffe. De les laisser décider pour soi-même en abandonnant certaines prérogatives. Il ne fait pour moi aucun doute que nombre de citoyens se mettront par commodité sous le joug du pouvoir. Pour moi c’est la raison principale pourquoi la gauche perdra, bien moins le bilan de son action. Weiterlesen

Plus de quatre millions de citoyens se disant de droite se sont présentés hier aux urnes pour élire leur candidat à la présidentielle. Parmi eux il y a dû avoir un nombre appréciable de sympathisants de gauche. Il était parfaitement possible de se faufiler dans un scrutin qui ne réclamait pas la carte du Parti républicain. La victoire inattendue de François Fillon est à mes yeux avant tout la tentative de barrer le chemin à Nicolas Sarkozy pour le second tour. Opération réussie ! Deux candidats qu’on ne peut pas accuser de faire de l‘œil au FN, se présenteront dimanche prochain. La preuve que peu de personnes désirent avoir un revenant à la tête de la république. Pour l’actuel président cela devrait être un signe avant-coureur. François Hollande ne peut pas rester insensible à un tel avertissement. Il ne fait aucun doute que quelque chose a bouger sur l’échiquier politique. Une chose est certaine, les gens plaident pour le changement. C’est ce qui met l’imprévu en lice. Dans de telles conditions il n’est pas impossible qu‘ Emmanuel Macron connaisse un regain de popularité. Comme je l’ai déjà écrit, j’émets pour l’instant des doutes, mais ce sera à lui de démontrer qu’il a les deux pieds sur terre et qu’il fera le poids. Il est parfaitement possible que Manuel Valls soit lui aussi mis à l’écart si le président ne se représentait pas. Et Marine Le Pen ? Il est à craindre qu’elle réussisse à atteindre le deuxième tour. Il faudra tout faire pour lui barrer la route. Ce scrutin démontre que depuis l’élection de Donald Trump tout est devenu mouvant, que les clans se redéfinissent et qu’il est de plus en plus difficile de faire des pronostiques pour l’avenir. Je considère le cas Fillon comme la volonté de renverser une certaine logique´d’appareil, qui comme on l’a vu aux USA s’est soldée par la défaite des démocrates. Même si la politique de l’ancien premier-ministre est de loin pas la mienne, sa présence me rassure un peu. Weiterlesen

En avant toute, Emmanuel Macron a démissionné de son poste de ministre de l’économie pour se consacrer entièrement à sa tache de leader d’un mouvement qui se veut libéral-social. Il veut devenir président de la république. Cet homme de 38 ans croit pouvoir tenir les rennes du pouvoir en cas d’élection. Il se considère comme une alternative face à un monde politique plus ou moins sclérosé. Sa jeunesse suffira-t-elle pour obtenir de la part des électeurs une validation ? Pourra-t-il convaincre d’avoir assez d’énergie et de charisme pour entraîner les foules ? On pourra lui reprocher qu’il est un homme d’appareil. Tout d’abord dans le monde des finances à la banque Rothschild, puis comme jeune inspecteur des finances aux côtés de François Hollande comme secrétaire général-adjoint de l’Élysée chargé des finances avant de faire partie du gouvernement comme ministre de l’économie ? Un homme brillant issu de l’ENA et étant de ce fait un membre de l’élite française. Est-ce vraiment le profil qu’attendent les citoyens ? Le populisme se base tout particulièrement sur des personnes issues du peuple, n’ayant pas l’aura des pupilles des hautes écoles. Le langage simple et direct est pour eux de mise. Comme le programme économique et financier du FN le prouve, leurs connaissances dans ce domaine par exemple sont assez tenues. Mais peu importe, c’est le coup de gueule qui importe. Emmanuel Macron opère plus dans le feutré, ce qui n’est pas une qualité lorsqu’on veut être élu. Personne ne contestera ses capacités intellectuelles et ses connaissances, mais est-ce suffisant pour être plébiscité ? J’en doute. Comme le prouve Donald Trump, ce ne sont pas seulement les connaissances qui comptent, malheureusement bien plus la polémique. En ce qui concerne la jeunesse de l’ex-ministre de l’économie, il n’y a rien à redire. Weiterlesen

Dans les chroniques il est peu question des séquelles qu’engendrent le libéralisme économique sur la politique. Il est question de profits, des opportunités du marché. Moins des plus démunis. Ce sont les grands perdants de cette tendance, qui devrait générer du bien-être dans toutes les couches de la population. Comme nous le savons ce n’est pas le cas. Ce sont les jeunes et les retraités qui sont les grands perdants. Pas les cadres, qui vivent un certain eldorado s’ils ont la chance d’avoir un emploi. Ils ont de la peine de concevoir qu’à plus de cinquante ans ils pourraient vivre la précarité. Le libéralisme dévore tous ceux qui se donnent corps et âme au capitalisme. Ils s’abreuvent avec des biens de consommations et deviennent rapidement aveugles. Ils oublient que le libéralisme ne peut que fonctionner tant que les gens se soumettent complètement à lui. Et lorsqu’ils ne sont plus indispensables, on les jette comme des mouchoirs en papier. Cela à pour conséquence que les États ont le devoir de récupérer ces naufragés. Mais il est évident que les moyens manquent pour leur assurer un minimum décent. Cela crée des mécontents, des râleurs, qui crachent du venin sur les institutions et qui se tournent vers les grands prophètes du populisme. Ils rejoignent le FN, pour qui il est leur rédemption. Ils oublient que ses promesses de lutter contre le capitalisme ne peuvent pas être pris au sérieux, Les structures à l’échelle mondiale se sont tellement figées, qu’avec les meilleures intentions il est impossible de revenir en arrière, sans provoquer de la disette. L’isolationnisme est du poison qui conduit à l’effondrement de toute une économie. Je fais le reproche au libéralisme économique de tout programmer à très court terme au lieu de faire des projections concernant l’avenir. C’est une voyage à l’aveugle qui ne peut qu’aboutir dans le fossé. Les politiques devraient s’en méfier. Weiterlesen

Ce que je reproche à Emmanuel Macron, ce n’est en aucune façon de vouloir se démarquer du président et de son gouvernement, c’est bien plus sa démarche intellectuelle. Sans vouloir reprendre les vieux clichés d’une gauche et d’une droite figées dans une ligne émanant de la fin du 19ème siècle, je pense qu’il serait peu opportun de vouloir tout balayer sans trouver une alternative courageuse. Le « ni,ni » me donne un sentiment fade, prônant des compromis qui en fin de compte ne peuvent qu’être avantageux pour l’extrême-droite. J’entends déjà les critiques qui pourraient résultés d’une telle option. Ce serait avant tout pour traiter de mollusques les modérés. Aimant trouver des solutions qui puissent rassembler, force est de reconnaître que dans des temps tendus comme nous les connaissons, il doit y avoir un débat. Ce n’est pas en voulant satisfaire tout le monde, qu’on réglera les problèmes existants. L’engouement des Français pour le ministre de l’économie est dû à ses compétences, à une attitude rassurante pour tous ceux qui ont peur des luttes intestines. Je les comprends mais voudrais leur dire, que ce n’est pas en mettant du baume sur les plaies, qu’on pourra s’attaquer aux racines de la crise. Qu’on se le dise, aussi malheureux que cela puisse être pour des personnes aimant la réflexion, c’est le chef qui est demandé. François Hollande n’a pas pu le camper, c’est bien ce qu’on lui reproche. Il serait important que la personne voulant prendre sa succession, s’il devait jeter l’éponge, ait ce gabarit-là. Mais n’allez surtout pas croire, que c’est un fort en gueule qui m’impressionnerait. Manuel Valls essaie de montrer de la poigne, de vouloir se démarquer de son président en étant constamment actif. Là aussi la mayonnaise ne prend pas, car un activisme effréné est fatalement emprunt d’un certain relent de carriérisme. Nous avons affaire à un coq, c’est tout au moins mon impression. Mais il a l’avantage d’avoir un profil plus marqué. Mais ne nous leurrons pas, les années passées à Matignon l’ont délesté d’une certaine virginité. Weiterlesen