Lorsqu’on voit ce qui se passe dans le paysage politique de la France, il est permis de se dire que tout est en marche. La gauche, qui a su se rassembler sous François Mitterrand, est profondément divisée, que ce soit à sa gauche comme à sa droite. Et de l’autre côté il en est de même. Est-ce le signe d’un profond désarroi ? D’une rupture dans la société française ? Où êtes-vous les enfoirés? Fixé sur votre I-Phone vous n’avez plus le temps de prendre note de notre présence. On préfère faire cavalier seul comme Jean-Luc Mélenchon qui refuse les appels du pied d’un certain Benoît Hamon. Malgré les sondages qui sont favorables au premier, le deuxième voudrait qu’il se soumette à lui. La raison : le PS a encore une majorité à l’Assemblée Nationale mais pour quelques jours seulement. Ce qui se passe là démontre qu’il est horriblement difficile en France de se soumettre aux lois d’une coalition. Chacun a peur de perdre la face, ce qui peut rendre à l’avenir le pays ingérable. C’est justement ce que cherche Emmanuel Macron à faire. Essayer de se retrouver autour d’un projet peu importe sa sensibilité. C’est dans la pluralité qu’on pourra aller de l’avant. Le monde virtuel de l’internet nous démontre que les frontières ne devraient plus exister. Peut-être faudrait-il que Marine Le Pen rédige une 145ème proposition : celle d’interdire aux Français de communiquer avec des étrangers qui auraient le toupet de ne pas parler la langue de Molière. Vous me dites que ce n’est pas possible ? Tout l’est dans notre République ! Même le nuage radioactif de Tchernobyl s’est arrêté pile au milieu du Rhin ! C’est cette absurdité que j’avais entendu à la radio lors d’un tournage à Poitiers. Champion n’est-ce pas ? Les chauvins trouveront bien les moyens d’ériger des murs virtuels qui se dresseront jusqu’à la lune. Weiterlesen
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Dans un mouchoir de poche
La Sarre, le plus petit Land d’Allemagne, est un mouchoir de poche. Malgré sa dimension, les élections qui ont eu lieu hier ont eu une dimension nationale. Annegret Kramp-Karrenbauer, CDU, la ministre-présidente du gouvernement de coalition avec le SPD, a gagné 5 points par rapports au dernier scrutin il y a deux ans. Les sociaux-démocrates ont certes pu maintenir leur résultat, mais l’effet Martin Schulz tant espéré, n’a pas apporté la victoire que laissait transparaître les sondages. Et c’est justement là que je veux en venir. Il faut se méfier des pronostiques trop flatteurs. L’Allemagne tout entière semblait être entraînée par l’euphorie dont l’ancien président du parlement européen était la cause. Peut-être un avertissement pour le mouvement « En marche ! ». Ce n’est que la décision des urnes qui compte. Quelle est la leçon à en tirer ? Le SPD a encore six mois pour convaincre une majorité d’Allemands qu’un changement de cap ne serait pas une mauvaise chose pour le pays. Pour Macron il ne reste que peu de semaines, ce qui est une gageur considérable. L’électeur se laisse du temps pour décider. Il attend souvent la dernière minute, ce qui a dû être le cas en Sarre. Une coalition entre le SPD et Die Linke d’Oscar Lafontaine a été clairement rejetée. La majorité veut que le gouvernement actuel continue son travail. Ce qui est encourageant, c’est le relatif mauvais résultat de l’extrême-droite représentée par l’AfD. Environ 6%. Mais revenons aux électeurs qui sont très conscients de ce qui se passe au niveau national et de celui de l’Europe. Contrairement à d’autres pays, où les extrêmes prennent du poil de la bête, le phénomène populiste semble se ralentir outre-Rhin. N’est-ce qu’un répit ? Il est trop pour le dire. Weiterlesen
En avant toute!
Sans appareil politique, sans expérience des joutes électorales, le système Macron s’improvise de jours en jours. En marche ! En avant toute ! Un nombre considérable de jeunes font vivre ce qui jusqu’à présent pouvait être considéré comme une utopie : l’engagement de ceux qui rejettent une certaine forme de société, qui défient la France sclérosée pour lui redonner une nouvelle ardeur. Ce qui compte c’est l’enthousiasme, le punch. Le phénomène qui se présente à nous est un acte d’ouverture, la volonté de bousculer les conventions. Ce n’est pas seulement le fait d’un seul homme, bien plus d’une jeunesse qui ne veut pas sombrer dans la morosité. Elle concerne justement ceux que la politique a repoussé dans des recoins. Je considère ce qui se passe actuellement comme une très grande chance de faire évoluer le pays dans un avenir moins sombre, de celui qui était annoncé. Un défi contre le pessimisme ambiant, un acte de joie de vivre. Je salue que ma génération, j’ai 71 ans, soit mis au rencard pour donner à la société un bol d’oxygène. Emmanuel Macron incarne plus un état d’esprit qu’un programme. Le tout est avant de bouger, de s’exprimer… Et cela ne peut que se réaliser dans une ambiance plus festive que ce nous vivons actuellement. C’est un pied-de-nez à la sinistrose, sans pour autant d’être conscient des ennuis. Lorsqu’on prend la température, on constate qu’elle est élevée, que la patient à de la fièvre. Weiterlesen
France cocktail
Ouf, après trois heures quinze de débats, la confrontation des cinq meilleurs placés d’après les sondages dans la course à l’Élysée, se sont séparés. À part quelques poussées de fièvre entre Madame Le Pen et Monsieur Macron, une certaine monotonie s’en est dégagée. Les candidats avaient le devoir d’exposer en deux minutes tel ou tel sujet. Pas le temps de vraiment développer l’arrière-plan d’un programme, que chacun peut lire sur internet. TF1 a voulu passer tous les sujets au crible, ce qui à la fin a pris l’aspect d’un catalogue. À part les diatribes nationalistes de Marine Le Pen, j’avais de plus ou moins du mal à garder mon attention. Ce qu’on nous a servi était une sorte de cocktail, où les ingrédients donnés par les uns et les autres y figuraient. Certes, François Fillon a attaqué Angela Merkel au sujet de sa politique migratoire, qu’il a qualifiée comme étant inadmissible. La leader du FN s’est donnée cœur-joie de taper du sucre sur les étrangers. D’après ce qu’on peut en déduire, ce sont eux qui sont à l’origine de tous les maux qui frappent la nation. D’où sa volonté d’ériger des murs virtuels à la Trump, afin d’isoler ses chères compatriotes et de les protéger contre la très vorace UE, qu’elle veut quitter au plus vite. Elle prit toutes les occasions qui lui étaient offertes pour chanter louange de l’isolationnisme. Dans cette forme de débat, il n’a pas été possible de lui répliquer, d’où elle prendrait l’argent pour arriver à ses fins ? En entendant tout cela je suis resté sur ma faim. Il serait à mon avis plus convainquant d’organiser des joutes thématiques de plus courte durée. Je pense que l’électeur est en droit de savoir, ce que telle ou telle décision peut avoir comme impacte sur sa vie personnelle et celle de sa famille. Weiterlesen
Macron et Allemagne
Emmanuel Macron a été hier en Allemagne, où il a rencontré tout d’abord la chancelière, ensuite Frank-Walter Steinmeier, le futur président et Sigmar Gabriel, avec qui il a participé à un débat avec Jürgen Habermas, le philosophe allemand. Le leader de « En marche ! » suscite non seulement de la curiosité, mais aussi le profond espoir qu’il puisse faire barrage au FN. Il incarne une vue sociale qui est proche de celle du SPD. Pour le plus vieux parti d’Allemagne, une démarche qui lui est connue, celle du compromis entre la gauche et la droite. Le clivage qui divise la société française est pour beaucoup de sociaux-démocrates le synonyme de stagnation. Macron leur plaît car il se démarque d’une gauche ringarde, qui pour eux fait partie du passé. Tout en essayant de garder un profil de gauche, le SPD se cherche au sein de la société moderne. Sans le dynamisme d’un Martin Schulz, sa position serait celle du parti-frère aux Pays-Bas qui a vécu un désastre mercredi. Il a obtenu plus que 9% des voix. Le langage offensif du candidat allemand de la gauche modérée, fait pour l’instant des miracles. Le SPD est à égalité avec le bloc conservateur de Madame Merkel et de Monsieur Seehofer. Schulz a aussi à une vue d’avenir pour la marche des affaires. Lorsque Emmanuel Macron dit devant une classe, que la droite promulgue la liberté, que la gauche la solidarité et que pour lui la synthèse des deux devrait être la fraternité, il n’est pas loin du discours de Martin Schulz. Peut-être incarnent-ils les deux ce que devrait être à l’avenir une société apaisée. Celle qui n’étouffe pas les citoyens sous des tonnes de décrets, mais qui interdit en même temps les injustices. Weiterlesen
Le socialisme fracturé
Manuel Valls ne soutient pas Benoît Hamon et brise ainsi une tradition qui veut qu’un militant se plie aux recommandations du parti. Et ceci parce qu’il a de forts doutes que le programme du candidat soit efficace dans les temps qui courent. Il a fait la même démarche que moi, sans dire jusqu’à ce jour qui il soutiendra lors du premier tour des élections. D’après certains bruits, il serait enclin à vouloir créer un mouvement social-démocrate. Celui-ci pourrait se prononcer ensuite pour Emmanuel Macron aux législatives. Cet épisode démontre à quel point le socialisme à la français est fracturé. Je ne crois pas qu’il y ait une autre solution, mais est-elle vivable ? L’avenir le dira. Mais il y a un fait objectif : la gauche n’a jamais pu tellement sympathiser avec un modèle issu des pays du Nord. Le SPD ne correspond pas du tout à ses visées plutôt révolutionnaires, que le parti a abandonné depuis l’avènement de François Hollande à la tête de l’État. Il s’est trouvé sur un terrain aux contours mal définis. C’est probablement de là que provient la crise. Les socialistes ont viré de plus en plus à droite, ce qui au bout du compte ne leur a pas servi. Mais pouvaient-ils garder leur identité d’antan ? Probablement pas car elle est ringarde. On peut l’approuver ou non, mais la mayonnaise ne prend plus. Comme tout est mouvant à l’heure actuelle, il est difficile de jauger le succès que pourrait avoir un parti social-démocrate. Je pense qu’il aurait un certain mal à maintenir le cap. Il est à prévoir que la gauche se radicalise encore plus si c’était le cas. Mais ceci dans un volume restreint. Il me paraît évident que dans un tel cas de figure, il serait plus difficile que jamais d’obtenir des majorités, que ce soit dans les communes ou à l’échelle nationale. Cela donnerait encore plus de vent au FN ; s’il reprenait à son compte une certaine idéologie d’un populisme de gauche. Weiterlesen
Nouvelle France?
Et si Emmanuel Macron arrivait à son but, celui de devenir président de la République, il devrait tout d’abord forger une majorité cohérente. Dans une interview il a dit vouloir rassembler tout aussi bien des gens de droite, du centre et de la gauche dans son gouvernement. Ce serait évidemment une démarche inédite en France, où l’alternance gauche-droite a toujours joué un grand rôle. Ce qu’il veut faire, c’est de bousculer complètement le paysage politique français. Mais ce ne sera pas une sinécure car de multiples intérêts sont en jeu. Mais malgré les difficultés que cela peut provoquer, je pense que cette expérience pourrait être intéressante. Elle aurait tout d’abord pour effet de faire le ménage, de déboulonner un système qui a échoué. La moitié des candidats qui se présenteraient pour les législative sous l’étiquette « En marche ! », n’ont jamais eu de mandats. Il est vrai qu’un peu de sang frais ne peut pas faire du mal afin défiger les conventions. D’autre part une telle option obligerait les députés à se plonger bien plus dans les dossiers, car ils ne reposeraient pas automatiquement sur une idéologie quelconque. Ils seraient rédigés indépendamment des sensibilités partisanes. En procédant de la sorte, Emmanuel Macron laisse la porte ouverte à une structure laissant place au compromis. Pour pouvoir faire passer une loi, il sera nécessaire de trouver à chaque fois une nouvelle majorité, l’apport individuel étant bien plus fort que jusqu’à présent. Le tout pourrait déboucher sur un gouvernement de coalition comme c’est le cas en Allemagne ou aux Pays-Bas qui voteront mercredi. Weiterlesen
Les économistes atterrés
Dans un article du Nouvel Observateur, j’ai lu hier soir les critiques que des économistes ont porté contre Emmanuel Macron. Je vais essayer de décortiquer point par point ce qui a été écrit en espérant pouvoir apporter le point de vue d’une personne qui habite tout aussi bien en France qu’en Allemagne. Peut-être la possibilité d’y voir plus clair. Ils parlent d’un programme néo-libéral. Pour l’instant je ne suis pas en mesure de pouvoir approuver cette thèse. Pourquoi ? Parce que Macron part de la réalité des faits en Europe. Il sait parfaitement que l’influence des gouvernements est limitée lorsque les caisses sont pour ainsi dire vides. Seule la République Fédérale par l’Agenda 2010 du Chancelier Schröder du SPD, vit dans une expansion exceptionnelle. Mais ceci au dépend de millions de salariés ou de chômeurs qui vivent d’un minimum. Les sacrifices ont été énormes. La raison pour laquelle Martin Schulz propose plus de justice sociale. L’austérité que Madame Merkel a imposé à l’UE trouve bien des adhérents en dehors de son parti. Elle veut éviter que son peuple paie unilatéralement la facture. Il est vrai que des bureaucrates essaient de mettre en œuvre cette politique comme nous l’avons vu sur le pourtour méditerranéen. Personnellement je ne la salue pas étant d’avis qu’il faut investir. Quant à une harmonisation des impôts et des dépenses sociales, je pense que c’est une bonne chose à long terme, même si au début certains ne seront pas avantagés. Une politique économique doit partir sur des bases solides, qui n’existent pas actuellement en Europe. Emmanuel Macron est assez réaliste pour savoir que des initiatives en ce qui concerne la relance et l’emploi, ne pourront se faire que dans une coopération étroite avec les autres pays de l’UE. Attendons ! Weiterlesen