La Sarre, le plus petit Land d’Allemagne, est un mouchoir de poche. Malgré sa dimension, les élections qui ont eu lieu hier ont eu une dimension nationale. Annegret Kramp-Karrenbauer, CDU, la ministre-présidente du gouvernement de coalition avec le SPD, a gagné 5 points par rapports au dernier scrutin il y a deux ans. Les sociaux-démocrates ont certes pu maintenir leur résultat, mais l’effet Martin Schulz tant espéré, n’a pas apporté la victoire que laissait transparaître les sondages. Et c’est justement là que je veux en venir. Il faut se méfier des pronostiques trop flatteurs. L’Allemagne tout entière semblait être entraînée par l’euphorie dont l’ancien président du parlement européen était la cause. Peut-être un avertissement pour le mouvement « En marche ! ». Ce n’est que la décision des urnes qui compte. Quelle est la leçon à en tirer ? Le SPD a encore six mois pour convaincre une majorité d’Allemands qu’un changement de cap ne serait pas une mauvaise chose pour le pays. Pour Macron il ne reste que peu de semaines, ce qui est une gageur considérable. L’électeur se laisse du temps pour décider. Il attend souvent la dernière minute, ce qui a dû être le cas en Sarre. Une coalition entre le SPD et Die Linke d’Oscar Lafontaine a été clairement rejetée. La majorité veut que le gouvernement actuel continue son travail. Ce qui est encourageant, c’est le relatif mauvais résultat de l’extrême-droite représentée par l’AfD. Environ 6%. Mais revenons aux électeurs qui sont très conscients de ce qui se passe au niveau national et de celui de l’Europe. Contrairement à d’autres pays, où les extrêmes prennent du poil de la bête, le phénomène populiste semble se ralentir outre-Rhin. N’est-ce qu’un répit ? Il est trop pour le dire.
Mais une chose paraît être certaine, bien des personnes rechignent au dernier moment de se lancer dans l’inconnu. Emmanuel Macron doit en tenir compte. C’est la raison pour laquelle il devrait encore plus mettre son programme politique en évidence. Bien des gens ont reproché à Martin Schulz de ne pas encore été assez précis dans les options qu’un gouvernement dirigé par lui devraient prendre. Il ne le pouvait pas étant donné que son parti fixera toutes les perspectives et modalités au mois de juin. D’après un analyste le flou n’est pas du goût du citoyen. Le charisme à lui seul ne peut pas le remplacer. Il faut du concret. Je pense qu’Emmanuel Macron devrait en tenir compte. Il n’a pas loisir comme Martin Schulz d’expérimenter au cours d’élections communales ou régionales l’impacte de sa politique. Ce dernier pourra affiner sa stratégie au Schleswig-Holstein et en Rhénanie-Westphalie. Le leader du Mouvement « En marche » devra faire un sans-faute du premier coup. Le moyen d’y arriver serait à mon avis le suivant : il ferait bien de reprendre le projet économique et financier du FN et d’en faire une projection sur la famille. Quelles conséquences pourraient avoir un divorce avec l’Europe ? Qu’adviendrait-il du franc ? Il faudrait faire la démonstration du désastre que cela représenterait pour chacun d’entre-nous. Vouloir démoniser l’UE comme le fait Madame Le Pen est un suicide. Le chômage et la déchéance sociale seraient au programme.
pm
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_r%C3%A9gionales_de_2017_en_Sarre