Ouf, après trois heures quinze de débats, la confrontation des cinq meilleurs placés d’après les sondages dans la course à l’Élysée, se sont séparés. À part quelques poussées de fièvre entre Madame Le Pen et Monsieur Macron, une certaine monotonie s’en est dégagée. Les candidats avaient le devoir d’exposer en deux minutes tel ou tel sujet. Pas le temps de vraiment développer l’arrière-plan d’un programme, que chacun peut lire sur internet. TF1 a voulu passer tous les sujets au crible, ce qui à la fin a pris l’aspect d’un catalogue. À part les diatribes nationalistes de Marine Le Pen, j’avais de plus ou moins du mal à garder mon attention. Ce qu’on nous a servi était une sorte de cocktail, où les ingrédients donnés par les uns et les autres y figuraient. Certes, François Fillon a attaqué Angela Merkel au sujet de sa politique migratoire, qu’il a qualifiée comme étant inadmissible. La leader du FN s’est donnée cœur-joie de taper du sucre sur les étrangers. D’après ce qu’on peut en déduire, ce sont eux qui sont à l’origine de tous les maux qui frappent la nation. D’où sa volonté d’ériger des murs virtuels à la Trump, afin d’isoler ses chères compatriotes et de les protéger contre la très vorace UE, qu’elle veut quitter au plus vite. Elle prit toutes les occasions qui lui étaient offertes pour chanter louange de l’isolationnisme. Dans cette forme de débat, il n’a pas été possible de lui répliquer, d’où elle prendrait l’argent pour arriver à ses fins ? En entendant tout cela je suis resté sur ma faim. Il serait à mon avis plus convainquant d’organiser des joutes thématiques de plus courte durée. Je pense que l’électeur est en droit de savoir, ce que telle ou telle décision peut avoir comme impacte sur sa vie personnelle et celle de sa famille.
Moi qui suis un opposant de Jean-Luc Mélenchon, doit avouer que certaines de ses thèses étaient intéressantes et auraient dû être prises en compte, en particulier lorsqu’il parla des jeunes délinquants issus des cités. Un point où Emmanuel Macron a pu marquer des points. En préconisant la création à l’école de classes à l’échelle humaine, il a démontré que le mal des banlieues ne pouvait qu’être atténué par une bonne formation et que l’école primaire avait un rôle essentiel à y jouer comme celui des familles. Et François Fillon ? Malgré quelques remarques sensées du point de vue conservateur, il essaya de se référer sur son passé de premier-ministre afin de redorer son blason. Il est clair, qu’à chaque instant je ne pouvais pas dissocier son langage de son attitude personnelle. A-t-il été crédible ? Certes dans certaines thèses, mais les faits qui lui sont reprochés lui collent à la peau. Benoît Hamon a exposé ses vues utopiques concernant le revenu universelle, la baisse du temps du travail ou un droit d’amendement provenant du peuple en ce qui concerne le les lois adoptées par le parlement. Plutôt le discours d’un intellectuel que d’un praticien. En fin compte c’est Emmanuel Macron qui a été le plus convainquant, car il représente vraiment le changement. Le débat a démontré qu’il pourrait être positif de reprendre certaines idées venant de l’adversaire. Seul lui peut le faire sans perdre la face. Et ceci serait pour le bien de la France !
pm