Hier soir, en revenant de France, j’ai suivi sur le net le discours de présentation de Martin Schulz devant le congrès extraordinaire du SPD, devant l’élire à l’unanimité au poste de chef du parti et à sa candidature comme adversaire d’Angela Merkel aux élections du mois de septembre. J’ai été impressionné par sa présence, par sa sûreté de lui-même et ceci sans paraître aucunement arrogant. Je me suis dit que le peuple allemand avait bien de la chance de pouvoir choisir entre deux candidats d’une très grande qualité. Il a abordé tous les thèmes de la politique, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs. Une chose est certaine, les sociaux-démocrates pourront mieux s’identifier à leur formation, parce qu’elle prend en compte d’une manière accrue les buts qu’elle s’est fixée lors de sa création il y a 150 ans, celui en autre de la solidarité populaire et du soutien apporté aux plus démunis de notre société. Ce retour aux sources du plus vieux parti allemand lui sied bien. Depuis que Martin Schulz a été désigné par le comité directeur du SPD comme devant prendre la succession de Sigmar Gabriel à la tête de la formation, plus de 13.000 personnes sont devenues des militants à part entière. Les pronostiques ont augmenté de plus de 11%. Le parti se trouve pour ainsi dire à égalité avec les conservateurs. L’espoir du changement a pris un visage, une manière de concevoir le quotidien. Au lieu de vouloir faire des cadeaux fiscaux, Martin Schulz préfère investir l’argent dans le système scolaire, pour le soutien aux familles et tout ce qui concerne l’individu personnellement. Comme l’Allemagne se trouve dans la situation spéciale de ne pas pouvoir trouver des personnes qualifiées pouvant occuper des postes dans l’économie en particulier – il y a plus d’un million de places de travail non occupées -, il veut promouvoir la formation continue, ceci en particulier pour les personnes de plus de 55 ans, qui souvent ont été licenciées. Du point social, ce serait une bénédiction, aussi pour l’industrie qui menace de tourner de plus en plus à vide faute de personnel.
Martin Schulz a accordé beaucoup d’importance à l’Europe, qu’il considère comme la pierre d’achoppement pour l’Allemagne mais aussi pour les autres pays de l’UE. Il fera tout pour que le continent sorte de la crise. Ce n’est qu’en renforçant la solidarité communautaire que les européens seront mieux dotés contre les attaques venant de l’extérieur. Comme on le voit, c’est aussi un coup de boutoir contre la montée du nationalisme et contre l’extrême-droite. Au cours de son discours il n’a ni épargné Recep Tayyid Erdoğan, ni Donald Trump. Il n’est pas question de céder en ce qui concerne les valeurs démocratiques, comme la liberté de la presse par exemple. En voyant sa détermination et sa volonté de faire avancer socialement le pays, je me suis dit qu’il aurait l’étoffe d’un prochain chancelier. Angela Merkel aura de la peine, après 12 ans de pouvoir, de le contrer. Il amène dans un contexte un peu sclérosé de la vie. Il est à la fois proche du peuple et a les qualités d’un timonier, ayant les capacité d’amener le bateau à bon port. Sa force serait bénéfique pour l’Europe toute entière. La France profiterait de son énergie, ce qui est souhaitable.
pm