Le oui à l’indépendance de la Catalogne l’emporte qu’avec 42,3% de participation, tel le titre de la une du Monde. Avec la police qui empêchait l’accès des locaux de votes, ce n’est pas étonnant, mais il y a probablement plus. Je pense que beaucoup de citoyens réfléchissent à l’opportunité de faire cavalier-seul ? Ils additionnent comme moi les avantages et les inconvénients d’une telle démarche nationaliste et sont forcés de constater, que la note serait salée en cas de divorce avec l’Espagne. On peut parfaitement être viscéralement attaché à sa province, même si elle n’acquiert pas l’entière indépendance. Et c’est justement là qu’il faut se poser quelques questions sur cette terminologie. Elle consisterait avant tout du droit de prendre de manière indépendantes des décisions concernant sa vie personnelle, sans en référer à autrui. D’accord, mais il faut se faire une raison que personne ne vit en vase-clos. Même si le destin permettait à la Catalogne de devenir une république, libre de ses droits, elle aurait des devoirs à assumer hors de ses frontières. C’est-ce qu’oublient souvent les activistes. Le libre exercice du pouvoir n’implique pas l’autarcie. Même une dictature comme la Corée du Nord est dépendante de son grand voisin qu’est la Chine. Sans son aide, le pays n’existerait plus dans sa forme actuelle. Kim Jong Un ne doit ses allures de potentat, qu’au fait qu’il possède l’arme nucléaire et les fusées pour atteindre le territoire américain. C’est sa manière de nous faire croire qu’il est libre de ses actions. Ce n’est évidemment pas le cas. N’allez pas croire que je veux comparer cette nation félonne avec la Catalogne. Mais il y a tout de même une réflexion qu’il faudrait faire. Pour qu’un petit pays subsiste, il doit se démarquer des autres. Son rôle est aussi de s’insérer dans le concert des nations, ce que refuse de faire un Kim. Weiterlesen
Kategorie: Pierre´s Meinungen
Adiós…
Au fond je n’avais pas trop envie d’écrire un article sur le référendum illégal qui doit avoir lieu en Catalogne. Il me met mal à l’aise. D’une part je n’ai pas envie d’empêcher à quiconque qui veut s’exprimer, de mettre en pratique ce qu’il dit ; de l’autre je suis assez lucide pour voir, où cette affaire peut mener : à la guerre civile ! Puis vient s’ajouter à tout cela l’Union Européenne. Ce qui se passe ici n’est pas strictement un conflit espagnol, il menace d’entraîner des remous qui pourraient nous remettre tous au pied du mur. Même s’il n’a pas de lien concret avec la guerre civile de 1936 à 1939, j’en ressens un goût amer. Je ne peux pas oublier que la victoire du Général Franco a été un prélude au conflit qui a précipité l’Europe toute entière dans le désastre, celui de la seconde guerre mondiale. N’oublions pas que la légion Condor, une force aérienne nazie opérant sur territoire espagnol, a servi de répétition générale à la Luftwaffe du Maréchal Göring. La suite on la connaît. J’ai le désagréable sentiment que cette volonté de la Catalogne de se séparer de Madrid, pourrait nous précipiter dans le néant. Je suis bien partisan d’encore plus d’autonomie mais contre une séparation, que je trouve dans le contexte actuel de l’UE parfaitement peu logique. Je m’explique. Dans les années qui vont suivre, l’importance d’un État national prend pour moi de moins en moins d’importance. Si j’ai bien compris Emmanuel Macron dans son discours à la Sorbonne, il serait question de confier de plus en plus de pouvoir à la communauté toute entière. Il est bien clair que son but est de contrecarrer « les nationalismes » qui émergent malheureusement un peu partout sur le continent. Weiterlesen
Vieux et seul
La solitude est une plaie qui peut nous menacer tous. Dans un monde où il est de mauvais aloi de s’occuper des affaires des autres, les gens, tout au moins dans les grandes villes, ont tendance à s’isoler. Je vais revenir à des années en arrière. Lorsque j’habitais encore à Paris, javais une voisine de palier, une vieille dame, que je saluais négligemment lorsque nous nous rencontrions. Pendant des années nous n’avons pas échangé un mot. Un jour me rendis compte que je ne l’avais pas vu depuis des semaines. J’en fis tout de même part au concierge, qui fit venir la police qui força la porte de son studio. Elle trouva son cadavre. Il s’avéra qu’elle était morte depuis des semaines. Je fus bien évidemment très gêné et eus mauvaise conscience de ne pas m’être occupé d’elle. D’après un communiqué des « Petits frères des pauvres », la situation ne s’est guère améliorée depuis. Les services sociaux peuvent s’occuper des personnes concernées, mais ils doivent être contactés. Ou par la famille ou des amis, peut-être par des voisins inquiets. Mais le rythme de la vie et les soucis quotidiens nous rendent aveugles. Mais tout cela peut se passer autrement. Mais il faut que les gens âgés soient d’accord de rompre leur solitude. C’est souvent une question de caractère. S’ils ont le contact facile, ils ne seront pas isolés. En se confiant à ses voisins, en ayant un brin de causette avec l’un ou l’autre, tout un tissu social peut se mettre en place. Mais il faut que cela se passe avant qu’il soit trop tard. Je connais en Allemagne des communautés « d’immeubles » qui fonctionnent assez bien. Une à deux fois par an, elles organisent des fêtes. Tous les problèmes pratiques de la maison se règlent en commun. Mais cela n’est possible que s’il n’y a pas trop de fluctuations de locataires. Cela a été le cas chez nous tant qu’il n’y a pas eu trop de changement. Weiterlesen
Ancelotti à la trappe !
Carlo Ancelotti a été renvoyé comme entraîneur du FC Bayern après la contre-performance contre le Paris-Saint-Germain dans le match de la ligue des champions. Les Allemands ont perdu trois à zéro, ce qui en fait ne correspond pas du tout à leur forme habituelle. Depuis le début de la saison l’équipe n’est plus que le spectre d’elle-même. Il est étrange de constater que subitement rien ne va plus, que le jeu se déphase complètement. Que ce qui était la marque d’une stratégie de jeu, n’est plus existant. Le spectateur avait le sentiment que toute tactique avait été bannie de l’entraînement, que les joueurs étaient abandonnés. Un entraîneur expérimenté comme Carlo Ancelottti a dû s’en apercevoir et n’a pas probablement pas pu réagir contre le délabrement d’une structure, qui tout à coup avait perdu toute sa consistance. Les joueurs, qui n’étaient plus sûrs de leur capacité de vaincre, commencèrent à se révolter. Lorsqu’un entraîneur est remis en question par ses hommes, c’est comme si le glas sonnait. Il était évident qu’ils ne croyaient plus en leur mentor, qu’ils avaient passé du côté des perdants. Dans un cas pareil, la direction sportive d’un club est obligée de réagir le plus rapidement possible. C’est ce qu’a fait Karl-Heinz Rummenigge, pourtant un ami personnel de Carlo Ancelotti. Il devait agir ainsi dans l’intérêt du club. Cette démarche, aussi cruelle soit-elle, avait sa logique. Il a nommé comme coach intérimaire Willy Sagnol, un vieux compagnon du Bayern. Ce n’est pas comme ce qui s’est passé dimanche dernier avec le gouvernement de la grande coalition qui a été puni très sévèrement par les citoyens allemands. Aujourd’hui les grands experts de l’économie ont dévoilé leurs pronostiques pour 2018. Les chiffres ne peuvent pas être meilleurs et ont dépassé les prévisions. Les exportations carburent comme jamais, le chômage baisse de plus en plus. Le niveau de vie, tout au moins dans une majorité de secteurs, augmente. Weiterlesen
Les cordons de la bourse
Une vache à lait qui économise, n’est pas forcément sympathique pour tous ceux qui espèrent que l’État les soutiendra financièrement. Le budget 2018 a le devoir d’abaisser la dette, sans pour autant mettre en panne des secteurs importants pour la relance économique. Il y a la volonté de baisser les charges des entreprises, tout en économisant près de 15 milliards. Puis il faut cajoler les contribuables, afin qu’ils restent de bonne humeur. Au bout du compte tout le monde est de l’avis que c’est aux autres de serrer les cordons de la bourse. L’élaboration d’un budget n’est pas une sinécure. Il faut vraiment avoir le don d’un équilibriste pour arriver sans trop de dommages au bout du trajet qui a été fixé. Mon but n’est pas d’entrer dans les détails de ce qui a été décidé, mais plutôt d’évoquer une marche à suivre. Nous nous trouvons dans une période très précaire, où chaque pays est forcé de dépenser plus d’argent pour la défense, des sommes qui manquent cruellement dans d’autres domaines, mais qui sont inévitables. Le seul secteur de l’économie qui en profite est l’industrie de l’armement. Du point de vue de l’éthique, c’est contestable. Il est évident que lorsqu’on se penche sur un budget, quelque soit le pays, on s’aperçoit qu’une nation à elle seule n’est plus en mesure de couvrir tous les frais. Le discours qu’Emmanuel Macron a tenu à la Sorbonne m’a fait bien comprendre qu’il était de l’intérêt de tous les pays-membres de l’UE, de rationaliser leurs dépenses en mettant sur pied des projets communs. Ceci serait utile dans le domaine de la défense et de la lutte contre le terrorisme. Cela voudrait dire que chacun devrait tenir compte des intérêts de ses partenaires. En investissant dans une armée européenne, il serait possible de mieux cadrer les dépenses en ce qui concerne l’armement, en passant des commandes communes, où les frais pourraient être réduits en ne modifiant pas tous les modèles, par orgueil national. Weiterlesen
Sauve qui peut !
« Nous sommes bousculés, l’audace est notre seule réponse ! », C’est ce qu’a dit Emmanuel Macron à la Sorbonne. Dans la morosité où je me trouve actuellement à cause des élections allemandes, je pourrais l’embrasser pour cette phrase. Je vis dans un pays qui est secoué comme jamais depuis la seconde guerre mondiale par une tourmente nationaliste, chauvine, en fin de compte fascisante. Et au-dessus de tout cela, malgré une cuisante défaite, la chancelière qui fait comme si cela avait été un petit incident. Ce que nous vivons en ce moment est l’effondrement d’une image de l’Allemagne qui n’existe plus depuis dimanche sous cette forme. Celui d’un pays généreux qui a eu l’audace de se remettre en question, d’une nation éprise de démocratie. Le discours courageux et passionné du président vient à point nommé. C’est maintenant, lorsqu’on se retrouve au bas de l’échelle, qu’il s’agit de la gravir. Ses propositions pour l’Europe de demain, je les approuve, car elles nous permettent à tous de nous échapper de nos contraintes nationales, qui sont étouffantes comme nous pouvons le constater outre-Rhin. Weiterlesen
Vacances à la Jamaïque
Comme le SPD a décidé de faire une cure de jouvence dans l’opposition, Angela Merkel n’a plus qu’une solution, celle de hisser le drapeau de la Jamaïque. C’est le symbole d’une coalition entre les noirs, le CDU-CSU, les jaunes, le FDP et les verts, Die Grüne. Personnellement je ne vois pas trop comment ces partis pourront s’entendre, car leurs vues sont assez éloignées les unes des autres. D’une part le conservatisme, de l’autre le néolibéralisme et l’écologie. Et même s’ils réussissaient à former un gouvernement, il n’est pas dit qu’il tiendra quatre ans. Les uns sont pro-européens, les autres un peu moins. Et dans tout cela une chancelière qui a pris un sacré coup de bâton. Mais aussi au sein des partis frères, que sont le CDU et le CSU, il y a de l’eau dans le gaz. Les Bavarois, qui ont ont subi une défaite cinglante dimanche, aimeraient se caser plus à droite pour reconquérir leurs électeurs qui sont passés à l’AfD, le parti d’extrême-droite. Cela n’est pas du goût d’Angela Merkel, que je qualifierais plutôt de social-démocrate. Ils seraient d’accord de faire partie d’une coalition du type Jamaïque, qu’à condition qu’elle accepte leurs revendications. Tout cela ne présage rien de bon et bien peu de stabilité. Il est évident que pour Emmanuel Macron, qui compte sur l’Allemagne afin de réaliser ses plans communautaires, ce changement n’est pas facile à accepter. Avec le SPD, il aurait eu plus de facilités. Weiterlesen
L’Allemagne dans la tourmente
Et non, il n’a aura pas de statu quo en Allemagne. Les résultats pour la coalition ont été désastreux. Le CDU/CSU se retrouve à l’heure actuelle à 32,8% des voix. Une perte de plus de 8%. Le SPD a 20,7%, moins de 4,5% environ. Le peuple a marqué ainsi son refus de remettre en place un gouvernement ayant les mêmes caractéristiques qu’auparavant. Le message a bien été perçu par Martin Schulz, qui a déjà déclaré que son parti irait dans l’opposition. Mais ce n’est pas la seule raison. Le parti populiste et d’extrême-droite qu’est l’AfD a remporté 13,2% des voix, ce qui dans ce cas l’aurait à mis au premier rang de l’opposition parlementaire, Die Linke ayant fait 9%, les Verts du 9,1% et le FDP du 10,4%. Dans la tradition du Bundestag cela aurait voulu dire que cette formation fascisante aurait toujours pris la parole en premier dans le droit de réponse de l’opposition. Cela aurait été insupportable. Moi, qui avait toujours recommandé qu’il y ait une continuité de gouvernance à la tête de l’Allemagne, en suis revenu ce soir, car il n’y a pas d’autres alternatives. Avec le SPD comme première formation de gauche, il pourra contrecarrer plus efficacement les diatribes des tribuns de l’extrême-droite et de ne pas donner champ-libre à ses chantres. Il est évident qu’un tel résultat est désolant, d’autant plus que la formation du nouveau gouvernement Merkel, pourrait être bien plus bancale que ce qui avait été le cas jusqu’à ce jour. Il faudrait qu’elle s’arrange avec les Verts et le FDP, qui présentent des politiques assez différentes et qui auront du mal à s’entendre. Il est indéniable que la chancelière s’en trouvera affaiblie. C’est la raison pour laquelle ses amis politiques n’ont pas accueilli avec joie la décision du comité directeur du SPD, d’autant plus que du bon travail avait été effectué. Weiterlesen