Au fond je n’avais pas trop envie d’écrire un article sur le référendum illégal qui doit avoir lieu en Catalogne. Il me met mal à l’aise. D’une part je n’ai pas envie d’empêcher à quiconque qui veut s’exprimer, de mettre en pratique ce qu’il dit ; de l’autre je suis assez lucide pour voir, où cette affaire peut mener : à la guerre civile ! Puis vient s’ajouter à tout cela l’Union Européenne. Ce qui se passe ici n’est pas strictement un conflit espagnol, il menace d’entraîner des remous qui pourraient nous remettre tous au pied du mur. Même s’il n’a pas de lien concret avec la guerre civile de 1936 à 1939, j’en ressens un goût amer. Je ne peux pas oublier que la victoire du Général Franco a été un prélude au conflit qui a précipité l’Europe toute entière dans le désastre, celui de la seconde guerre mondiale. N’oublions pas que la légion Condor, une force aérienne nazie opérant sur territoire espagnol, a servi de répétition générale à la Luftwaffe du Maréchal Göring. La suite on la connaît. J’ai le désagréable sentiment que cette volonté de la Catalogne de se séparer de Madrid, pourrait nous précipiter dans le néant. Je suis bien partisan d’encore plus d’autonomie mais contre une séparation, que je trouve dans le contexte actuel de l’UE parfaitement peu logique. Je m’explique. Dans les années qui vont suivre, l’importance d’un État national prend pour moi de moins en moins d’importance. Si j’ai bien compris Emmanuel Macron dans son discours à la Sorbonne, il serait question de confier de plus en plus de pouvoir à la communauté toute entière. Il est bien clair que son but est de contrecarrer « les nationalismes » qui émergent malheureusement un peu partout sur le continent.

Ce qui se passe en Catalogne pourrait avoir le même effet dévastateur que l’attitude du gouvernement polonais qui ne respecte pas les conventions européennes, n’en déplaise aux indépendantistes. Si des fois leur démarche devait réussir, ils éjecteraient la Catalogne de l’UE. Il ne pourrait pas avoir de dérogations, car l’Espagne n’accepterait jamais qu’en fasse des faveurs à une province qui a pris le large. Le gouvernement à Barcelone devrait en être conscient. Il précipiterait la population toute entière dans le désordre, dans la misère, ce qui déclencherait des révoltes violentes. Je ne comprends pas qu’on puisse jouer ainsi avec le feu. Cela ne veut pas dire pour ma part que je rejette toutes négociations, mais ce qui se passe actuellement est à mes yeux une provocation. Comme si nous n’avions pas assez de problèmes comme cela ! Aussi désagréable que cela puisse paraître d’interdire l’accès aux locaux de votes, je pense que Madrid n’a pas d’autre choix. Légalement cet appel aux urnes est illicite et anticonstitutionnel. Qu’on le veuille ou non, la Catalogne ainsi que le Pays Basque doivent se conformer au droit espagnol, car les structures n’ont pas été remises en question par le peuple dans son ensemble et c’est lui seul qui est souverain à l’échelle de la nation toute entière. Il aurait été sage que le gouvernement provincial n’aie pas poussé la bille aussi loin, mais maintenant il nous reste rien d’autre à faire que d’espérer que le bon sens reprenne le dessus et qu’on daigne prendre place autour d’une table de conférence.

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20170930.OBS5372/catalogne-a-la-veille-du-referendum-la-police-bloque-plus-de-la-moitie-des-bureaux.html

Pierre Mathias

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