« Nous sommes bousculés, l’audace est notre seule réponse ! », C’est ce qu’a dit Emmanuel Macron à la Sorbonne. Dans la morosité où je me trouve actuellement à cause des élections allemandes, je pourrais l’embrasser pour cette phrase. Je vis dans un pays qui est secoué comme jamais depuis la seconde guerre mondiale par une tourmente nationaliste, chauvine, en fin de compte fascisante. Et au-dessus de tout cela, malgré une cuisante défaite, la chancelière qui fait comme si cela avait été un petit incident. Ce que nous vivons en ce moment est l’effondrement d’une image de l’Allemagne qui n’existe plus depuis dimanche sous cette forme. Celui d’un pays généreux qui a eu l’audace de se remettre en question, d’une nation éprise de démocratie. Le discours courageux et passionné du président vient à point nommé. C’est maintenant, lorsqu’on se retrouve au bas de l’échelle, qu’il s’agit de la gravir. Ses propositions pour l’Europe de demain, je les approuve, car elles nous permettent à tous de nous échapper de nos contraintes nationales, qui sont étouffantes comme nous pouvons le constater outre-Rhin.

En ce qui concerne la défense, il préconise une force commune d’intervention, ainsi qu’un parquet européen contre le terrorisme. Il souhaite que le renseignement soit mieux coordonné. Pour régler le problème épineux de la migration, il veut créer un office européen de l’asile et une police européenne des frontières, qui aura pour tache de renvoyer tous ceux qui ne sont pas des réfugiés politiques. D’assurer ainsi un équilibre partout en Europe et de partager les responsabilités. Dans le domaine des finances, il voudrait créer une taxe sur les transactions financières dont les revenus seraient consacrés au développement. Il souhaiterait une fourche commune des taux d’impôts sur les sociétés, pouvant développer les infrastructures. Pour être concurrentiel, il propose de renforcer la zone euro, de lui donner un budget pour financer de nouveaux projets – non de rembourser les dettes antérieures – et de lui donner une gouvernance. Il sait que ce dernier point est délicat, le FDP allemand craignant que la République Fédérale soit forcée « de casquer » pour les erreurs du passé. Ce ne sera pas le cas ! Et l’écologie et le développement durable ? Il est partisan de la taxe carbone. Elle devrait être de 25 à 30 euros par tonne pour inciter les gouvernements à faire plus d’efforts pour la sauvegarde de l’environnement. Les importations de produits polluants seront taxés au frontières de l’UE. Sans innovation et sans révolution numérique l’Europe péricliterait . « Créons dans les deux ans une agence européenne pour l’innovation, pour être en position d’innovateur et non de suiveur. ». C’est ce que le nouveau gouvernement allemand ferait bien de se marteler en tête. Les institutions et la démocratie doivent être renforcées. À mon avis il ne s’agirait pas seulement d’apporter des modifications dans le mode de scrutin, mais bien de construire une Europe sociale, où tout le monde puisse se reconnaître. Et pour les jeunes il faut leur donner les moyens d’apprendre au moins une autre langue de la zone euro. Tout un lot de propositions qu’il a évoqué de telle manière à ne pas entraver les négociations gouvernementales en Allemagne. Une leçon de courage à l’adresse de Madame Merkel !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/09/26/les-principales-propositions-d-emmanuel-macron-pour-relancer-le-projet-europeen_5191799_3214.html

Pierre Mathias

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