Après des années de bipartisme, la tentation de se placer politiquement au centre est grande. Mais qu’est-ce le centre ? Pour l’instant une nébuleuse, un terrain mouvant qu’on ne peut pas définir exactement. C’est comme dans une centrifugeuse, où le chimiste essaye de séparer les éléments sans y arriver, car il n’y a pas de courant. Je pense que la dénomination « centre » est aussi galvaudée que le clivage gauche-droite et qu’il faudrait avoir le courage d’inventer autre chose. C’est la chance que pourrait saisir Emmanuel Macron, à condition qu’il permette à son mouvement de se former. Cela prendra du temps ! Il y a des évolutions qu’on ne peut pas forcer, car elles se développent d’elles-mêmes. Laisser aux jeunes la possibilité de se poser des questions, d’aller à la recherche d’une vérité, même si elle ne se définit pas, est en soi à mes yeux la plus grande qualité du rassemblement « En marche ! ». Dans un premier temps il est bon de converger vers une agora, où tous débats sont les bienvenus, afin de réussir à se retrouver. Cela concerne avant tous ceux qui se sentent plus ou moins orphelins, mal entendus, livrés à eux-mêmes. Un grand élan à la recherche d’une harmonie, d’un peu plus de solidarité. Il est absolument légitime, mais ne doit pas mener aux pays des chimères. L’homme est malheureusement fait de contradictions. Il est divisé en soi. Et qu’on se le dise, il ne peut pas être neutre, car la passion le dévore souvent, même si elle n’est pas forcément perceptible. Mais il arrivera un moment, où chacun se dévoilera. Il en est pas différemment en politique. Weiterlesen
Archiv des Autors: Pierre Mathias
Si je suis un « traître », je l’assume !
Je suis depuis 1982 membre du PS et soutiens aujourd’hui Emmanuel Macron. Je le fais parce qu’il est le seul rempart contre Marine Le Pen. La politique est une affaire de cœur, je le conviens, mais lorsqu’on voit son parti se fourvoyer dans l’irrationnel, force est de tirer la sonnette d’alarme. Je ne vais tout de même pas soutenir Benoît Hamon qui ne me convient pas. N’était-ce pas lui, lorsqu’il était membre du gouvernement, qui a frondé ? Il est facile d’accuser de traître Manuel Valls, parce qu’il n’a pas pu dans son âme et conscience, soutenir le candidat officiel du PS. On peut lui reprocher de n’avoir pas tenu parole envers son parti. Peut-être qu’il aurait dû éviter de dire qu’il soutiendrait le vainqueur de la primaire. Mais il y a plus important que le PS… C’est la France. Si on n’arrive même pas à rassembler la gauche toute entière avant une échéance aussi grave que celle de la présidentielle, il est permis de se poser certaines questions. La priorité absolue est de battre le FN et ceci par tous les moyens. Emmanuel Macron les détient. On est pas forcé d’approuver tout son programme, mais il faut reconnaître qu’il a des c…., pardon l’aplomb nécessaire pour prendre la barre dans ses mains. Et c’est ceci qui compte lorsque le bateau est entrain de couler. Oui au maintient de mes idées de gauche, non au suicide ! Je me sens tout à fait en mesure d’apporter ma sensibilité à un mouvement qui se déclare prêt à en tenir compte. Étant également membre du SPD en Allemagne, les idées social-démocrates de Macron me sont assez proches. Il ne sert pas à grand chose d’esquisser le portrait d’une société qui ne pourra jamais voir le jour. Je l’ai compris, même si je suis issu à l’origine de la gauche du PS. J’étais de la tendance de Jean Poperen. Weiterlesen
Cavaliers seuls !
Lorsqu’on voit ce qui se passe dans le paysage politique de la France, il est permis de se dire que tout est en marche. La gauche, qui a su se rassembler sous François Mitterrand, est profondément divisée, que ce soit à sa gauche comme à sa droite. Et de l’autre côté il en est de même. Est-ce le signe d’un profond désarroi ? D’une rupture dans la société française ? Où êtes-vous les enfoirés? Fixé sur votre I-Phone vous n’avez plus le temps de prendre note de notre présence. On préfère faire cavalier seul comme Jean-Luc Mélenchon qui refuse les appels du pied d’un certain Benoît Hamon. Malgré les sondages qui sont favorables au premier, le deuxième voudrait qu’il se soumette à lui. La raison : le PS a encore une majorité à l’Assemblée Nationale mais pour quelques jours seulement. Ce qui se passe là démontre qu’il est horriblement difficile en France de se soumettre aux lois d’une coalition. Chacun a peur de perdre la face, ce qui peut rendre à l’avenir le pays ingérable. C’est justement ce que cherche Emmanuel Macron à faire. Essayer de se retrouver autour d’un projet peu importe sa sensibilité. C’est dans la pluralité qu’on pourra aller de l’avant. Le monde virtuel de l’internet nous démontre que les frontières ne devraient plus exister. Peut-être faudrait-il que Marine Le Pen rédige une 145ème proposition : celle d’interdire aux Français de communiquer avec des étrangers qui auraient le toupet de ne pas parler la langue de Molière. Vous me dites que ce n’est pas possible ? Tout l’est dans notre République ! Même le nuage radioactif de Tchernobyl s’est arrêté pile au milieu du Rhin ! C’est cette absurdité que j’avais entendu à la radio lors d’un tournage à Poitiers. Champion n’est-ce pas ? Les chauvins trouveront bien les moyens d’ériger des murs virtuels qui se dresseront jusqu’à la lune. Weiterlesen
Pépé Trump !
Lorsque j’ai Trump en tête, je dois penser à un fossile, tellement sa politique est rétrograde. En voulant démonter les gardes-fous climatiques que Barak Obama avait monté pour freiner le réchauffement de la planète, il agit comme l’autruche qui plonge sa tête dans le sable afin d’ignorer la réalité. L’acte d’un vieil homme têtu, qui croit qu’en signant des décrets il changera le monde. Dans un premier temps en misant sur le charbon il pourrait stabiliser des États proche de l’infarctus économique. Mais ce qu’il fait là pourrait être comparé à un coureur qui voudrait gagner la formule 1 avec un bulldozer. Au lieu d’inciter l’industrie à faire de la recherche pour créer de nouveaux produits compatibles avec l’écologie, il regarde une fois de plus dans le passé. Un être qui par ses grimaces croit pouvoir défier l’humanité. Il faudra que tous ceux qui ont encore un peu de jugement, se décident à faire de la résistance. Ils peuvent le faire en combattant projets après projets, telle que la réouverture des mines de charbon. La difficulté sera de trouver de bons arguments prenant en compte les incidences sur le marché du travail. Pas une mince affaire ! Il s’agira avant tout de proposer des alternatives telles que le développement des éoliennes ou des parcs photovoltaïque. Mais cela ne suffira pas à compenser un grand nombre d’emplois, qui pourraient être créés à la suite de la décision présidentielle. L’investissement dans des projets écologiques est de longue durée et ne peu que démarrer au ralenti car il y a tout à faire. Des lois rendant obligatoire l’isolation des maisons pourraient être un premier pas. Ainsi l’incitation de créer des produits ayant besoin de peu d’énergie pour fonctionner. Certes des initiatives qui à l’avenir pourraient avoir des retombées positives pour l’économie. Weiterlesen
Mossoul et l’éthique
Ce n’est pas mon but de commenter les manœuvres militaires de l’armée irakienne et de la coalition internationale afin de libérer complètement la ville. Mon but est de me mettre à la place des gens pris en otages par l’EI, qui les utilise comme bouclier humain pour freiner la reconquête de Mossoul. Ce qui se passe là-bas dépasse de loin ce qu’on peut imaginer. Il est facile de les plaindre à distance, mais il vaut mieux ça que de les rejeter, car ils pourraient avoir le toupet de venir nous déranger. Ceux qui les accablent de tous les maux, sont-ils vraiment dans l’incapacité de ressentir ce que vivent ces malheureux. Le tout est trop abstrait pour eux. Ils ne voient que les inconvénients que peuvent amener des migrants, qui ont de la peine à s’adapter, ce qui est normal. Peuvent-ils se rendre compte quel peut être l’horizon d’enfants et d’adolescents qui n’ont que vécu des drames inimaginables. Souvent ils sont orphelins, ont perdu des proches, ont été eux-mêmes blessés physiquement et mentalement. Il est évident que des êtres si meurtris ne sont pas malléables, qu’ils s’insurgent contre tout parti-pris. De part leurs malheurs ils sont hors-normes, ce qui rend les rapports difficiles. Il y a aussi une maturité précoce causée par leur quotidien. Des personnes qui doivent survivre souvent par leurs propres moyens, ne peuvent pas être mis tout simplement sous tutelle. Le martyre de Mossoul engendra forcément un grand nombre de personnes déboussolées, qui essayeront de trouver un havre de paix en Europe. Un grand nombre de citoyens sont prêts à les recevoir dignement, mais ils se voient toujours plus confrontés à la haine. Une haine issue de la peur de l’inconnu. C’est une cause principale du racisme. Weiterlesen
Dans un mouchoir de poche
La Sarre, le plus petit Land d’Allemagne, est un mouchoir de poche. Malgré sa dimension, les élections qui ont eu lieu hier ont eu une dimension nationale. Annegret Kramp-Karrenbauer, CDU, la ministre-présidente du gouvernement de coalition avec le SPD, a gagné 5 points par rapports au dernier scrutin il y a deux ans. Les sociaux-démocrates ont certes pu maintenir leur résultat, mais l’effet Martin Schulz tant espéré, n’a pas apporté la victoire que laissait transparaître les sondages. Et c’est justement là que je veux en venir. Il faut se méfier des pronostiques trop flatteurs. L’Allemagne tout entière semblait être entraînée par l’euphorie dont l’ancien président du parlement européen était la cause. Peut-être un avertissement pour le mouvement « En marche ! ». Ce n’est que la décision des urnes qui compte. Quelle est la leçon à en tirer ? Le SPD a encore six mois pour convaincre une majorité d’Allemands qu’un changement de cap ne serait pas une mauvaise chose pour le pays. Pour Macron il ne reste que peu de semaines, ce qui est une gageur considérable. L’électeur se laisse du temps pour décider. Il attend souvent la dernière minute, ce qui a dû être le cas en Sarre. Une coalition entre le SPD et Die Linke d’Oscar Lafontaine a été clairement rejetée. La majorité veut que le gouvernement actuel continue son travail. Ce qui est encourageant, c’est le relatif mauvais résultat de l’extrême-droite représentée par l’AfD. Environ 6%. Mais revenons aux électeurs qui sont très conscients de ce qui se passe au niveau national et de celui de l’Europe. Contrairement à d’autres pays, où les extrêmes prennent du poil de la bête, le phénomène populiste semble se ralentir outre-Rhin. N’est-ce qu’un répit ? Il est trop pour le dire. Weiterlesen
En avant toute!
Sans appareil politique, sans expérience des joutes électorales, le système Macron s’improvise de jours en jours. En marche ! En avant toute ! Un nombre considérable de jeunes font vivre ce qui jusqu’à présent pouvait être considéré comme une utopie : l’engagement de ceux qui rejettent une certaine forme de société, qui défient la France sclérosée pour lui redonner une nouvelle ardeur. Ce qui compte c’est l’enthousiasme, le punch. Le phénomène qui se présente à nous est un acte d’ouverture, la volonté de bousculer les conventions. Ce n’est pas seulement le fait d’un seul homme, bien plus d’une jeunesse qui ne veut pas sombrer dans la morosité. Elle concerne justement ceux que la politique a repoussé dans des recoins. Je considère ce qui se passe actuellement comme une très grande chance de faire évoluer le pays dans un avenir moins sombre, de celui qui était annoncé. Un défi contre le pessimisme ambiant, un acte de joie de vivre. Je salue que ma génération, j’ai 71 ans, soit mis au rencard pour donner à la société un bol d’oxygène. Emmanuel Macron incarne plus un état d’esprit qu’un programme. Le tout est avant de bouger, de s’exprimer… Et cela ne peut que se réaliser dans une ambiance plus festive que ce nous vivons actuellement. C’est un pied-de-nez à la sinistrose, sans pour autant d’être conscient des ennuis. Lorsqu’on prend la température, on constate qu’elle est élevée, que la patient à de la fièvre. Weiterlesen
Lettre à Monsieur Poutine
Monsieur,
Cette nuit il serait tout à fait légitime que vous souffriez d’insomnie. Votre poulain aux USA est en train de se fourvoyer complètement dans sa politique populiste. Avec le revers que Donald Trump a subi au congrès, où son projet d’éliminer l’Obamacare au profit d’une version excluant les plus pauvres d’une assurance-maladie a été retiré. Il n’avait aucune chance de passer car nombre de Républicains ont déclaré voter non. Vous avez fait l’erreur de croire qu’un régime plus autocratique correspondrait plus aisément à vos aspirations. Nous ne sommes pas en Russie, où vous avez un pouvoir de décisions plus élargi. Le président américain ne vous servira pas à grand chose. S’il s’avérait que vous lui ayez donné coup de pouce lors de la campagne électorale, il se serait dans une situation encore plus tendue, que celle dans laquelle il se trouve actuellement. Mais venons-en à votre emploi du temps hier. Vous avez reçu Marine Le Pen au Kremlin, ce qui correspond à un soutien du FN. Si vous croyez qu’elle représente vraiment la France, vous vous trompez. Le projet qu’elle soumet au peuple ne trouve que l’assentiment d’un quart de la population. Je sais, il vous arrangerait car il serait synonyme d’un affaiblissement considérable de l’influence de ce pays au sein de la communauté internationale. Une victoire de Marine Le Pen le pousserait dans une position de faiblesse telle, qu’il ne pourrait plus guère avoir de l’influence en Europe. Je pense que votre soutien aux leaders populistes au sein de l’UE sera à long terme un échec pour votre nation. Je suis étonné, qu’en temps que bon tacticien, vous n’ayez pas compris que votre politique pouvait s’enliser. D’une part Madame Le Pen n’est pas Monsieur Trump, même si aujourd’hui elle devrait avoir des doutes de suivre son chemin. Croyez-moi, ses options seraient vouées tout aussi bien que celles du président américain au rejet, car elles ne se basent pas sur la volonté populaire. Weiterlesen