Ce n’est pas mon but de commenter les manœuvres militaires de l’armée irakienne et de la coalition internationale afin de libérer complètement la ville. Mon but est de me mettre à la place des gens pris en otages par l’EI, qui les utilise comme bouclier humain pour freiner la reconquête de Mossoul. Ce qui se passe là-bas dépasse de loin ce qu’on peut imaginer. Il est facile de les plaindre à distance, mais il vaut mieux ça que de les rejeter, car ils pourraient avoir le toupet de venir nous déranger. Ceux qui les accablent de tous les maux, sont-ils vraiment dans l’incapacité de ressentir ce que vivent ces malheureux. Le tout est trop abstrait pour eux. Ils ne voient que les inconvénients que peuvent amener des migrants, qui ont de la peine à s’adapter, ce qui est normal. Peuvent-ils se rendre compte quel peut être l’horizon d’enfants et d’adolescents qui n’ont que vécu des drames inimaginables. Souvent ils sont orphelins, ont perdu des proches, ont été eux-mêmes blessés physiquement et mentalement. Il est évident que des êtres si meurtris ne sont pas malléables, qu’ils s’insurgent contre tout parti-pris. De part leurs malheurs ils sont hors-normes, ce qui rend les rapports difficiles. Il y a aussi une maturité précoce causée par leur quotidien. Des personnes qui doivent survivre souvent par leurs propres moyens, ne peuvent pas être mis tout simplement sous tutelle. Le martyre de Mossoul engendra forcément un grand nombre de personnes déboussolées, qui essayeront de trouver un havre de paix en Europe. Un grand nombre de citoyens sont prêts à les recevoir dignement, mais ils se voient toujours plus confrontés à la haine. Une haine issue de la peur de l’inconnu. C’est une cause principale du racisme. Weiterlesen