Je suis depuis 1982 membre du PS et soutiens aujourd’hui Emmanuel Macron. Je le fais parce qu’il est le seul rempart contre Marine Le Pen. La politique est une affaire de cœur, je le conviens, mais lorsqu’on voit son parti se fourvoyer dans l’irrationnel, force est de tirer la sonnette d’alarme. Je ne vais tout de même pas soutenir Benoît Hamon qui ne me convient pas. N’était-ce pas lui, lorsqu’il était membre du gouvernement, qui a frondé ? Il est facile d’accuser de traître Manuel Valls, parce qu’il n’a pas pu dans son âme et conscience, soutenir le candidat officiel du PS. On peut lui reprocher de n’avoir pas tenu parole envers son parti. Peut-être qu’il aurait dû éviter de dire qu’il soutiendrait le vainqueur de la primaire. Mais il y a plus important que le PS… C’est la France. Si on n’arrive même pas à rassembler la gauche toute entière avant une échéance aussi grave que celle de la présidentielle, il est permis de se poser certaines questions. La priorité absolue est de battre le FN et ceci par tous les moyens. Emmanuel Macron les détient. On est pas forcé d’approuver tout son programme, mais il faut reconnaître qu’il a des c…., pardon l’aplomb nécessaire pour prendre la barre dans ses mains. Et c’est ceci qui compte lorsque le bateau est entrain de couler. Oui au maintient de mes idées de gauche, non au suicide ! Je me sens tout à fait en mesure d’apporter ma sensibilité à un mouvement qui se déclare prêt à en tenir compte. Étant également membre du SPD en Allemagne, les idées social-démocrates de Macron me sont assez proches. Il ne sert pas à grand chose d’esquisser le portrait d’une société qui ne pourra jamais voir le jour. Je l’ai compris, même si je suis issu à l’origine de la gauche du PS. J’étais de la tendance de Jean Poperen.
Mais je suis aussi conscient que trop de réalisme peut être une entrave au progrès social. C’est là qu’il faudra intervenir dans le Mouvement « En marche ! » Le pragmatisme à lui seul ne pourra pas enthousiasmer les foules. Un peu d’utopie est nécessaire, comme celle des philosophes du siècle des lumières. À nous d’y remédier ! Je suis persuadé qu’après une traversée du désert une nouvelle gauche verra le jour. Elle est indispensable pour qu’il y ait un équilibre. Le tout est de se laisser du temps. Les blessures sont pour l’instant trop profondes pour qu’il puisse avoir réconciliation. Je pense qu’il faudra peu à peu se redéfinir, retrouver une autre manière de définir ce qu’un socialisme moderne pourrait être. Notre clientèle, si je peux m’exprimer ainsi, n’est plus le prolétariat. Ce sont plutôt des cadres, des intellectuels et des personnes exerçant des professions libérales. Malheureusement les ouvriers et les petits employés se sont regroupés dans les partis d’extrême-droite, qui manipulent mieux leur langage. C’est un drame que la gauche ait pu laisser d’anciens camarades « s’émanciper » ainsi. C’est à mon avis le vrai échec du PS. Non pas les querelles intestines qui sont du domaines de l’orgueil personnel de certains narcisses. Réveillez-vous les amis ! Ce n’est qu’en faisant une autocritique, qui ne devrait pas ressembler à celle d’un comité central du PC, qu’il y aura encore un avenir !
pm