Cette nuit la Chambre des communes a décidé que mercredi elle voterait pour d’autres options que celles de Theresa May en ce qui concerne le Brexit. C’est un nouveau revers qu’elle essuie et qui en fin de compte signifie plus ou moins sa destitution. Le champ de manœuvre se réduit comme une peau de chagrin. Ou bien il faudra repousser aux calendes grecques la sortie du Royaume uni de l’UE et renégocier le tout. Cela reviendrait à dire que les électeurs seraient appeler aux urnes le 23 mai afin d’élire des députés au parlement européen, ce qui seraient pour beaucoup de britanniques une pilule amère à avaler. L’autre serait d’appeler le peuple à se prononcer à nouveau sur le maintien ou non du pays dans l’UE. Dans ce contexte il serait à prévoir que l’Écosse plaide pour que le statu actuel ne soit pas modifié. Ses habitants sont des adeptes de l’Europe et ne veulent pas faire cavaliers-seuls. Cela rend toutes les démarches amorcées jusqu’à présent assez fatales pour l’unité du Royaume. Pour beaucoup d’Écossais il serait tentant de demander à Bruxelles de pouvoir rester dans l’UE. Ne nous faisons pas d’illusions, cela représenterait l’éclatement de la Grande Bretagne. C’est la preuve que non seulement l’Irlande du Nord divise les esprits. Le prix du Brexit serait dans ce cas-là bien trop élevé. Il faudra que les députés à Westminster fassent preuve de beaucoup d’imagination afin de préserver leur pays de l’éclatement. Je veux essayer de me mettre à la place d’un citoyen britannique qui aurait voté pour le grand départ. Comme patriote, je trouverais insupportable que l’intégrité de la nation puisse être remise en question. C’est ce point d’achoppement qui me ferait réfléchir s’il faut m’entêter dans ce que devrait être le Brexit, avec toutes ses nuisances économiques et sociales, ou s’il était raisonnable de mettre de l’eau dans son vin et de rester membre, en essayant de reformer l’UE de l’intérieur ? Je pense que du point pragmatique je modifierais mon attitude. Weiterlesen

Des centaines de milliers de personnes, les organisateurs parlent d’un million de manifestants, ont défilé hier à Londres afin de réclamer un nouveau référendum. Que ce soit de plébisciter une sortie honorable ou de rester carrément membre de l’UE, le peuple a enfin montrer une réaction. En plus de tout cela, plus de quatre millions d’internautes ont signé une pétition allant dans ce sens. Mieux tard que jamais ! Le maire de Londres, Sadiq Khan a déclaré : « Certains disent qu’un deuxième référendum aggraverait les divisions dans le pays. Je ne suis pas d’accord. Ce serait l’occasion dont nous avons tant besoin pour combler le fossé que le [premier] référendum a créé. » Je pense qu’il est assez cynique de vouloir faire croire que la voix du peuple puisse créer encore plus de tensions, que ce qui se passe actuellement. Une cheffe de gouvernement s’accrochant comme une acharnée au pouvoir, se baignant dans l’illusion qu’elle pourra redresser la barre. Des membres de son cabinet réclamant ouvertement sa démission. Il serait bon qu’elle les écoute. Je suis un adepte de la persévérance, mais pas quand elle nuit aux intérêt du pays. Puis il y a aussi le spectacle lamentable que livre le parlement. Une assemblée de grandes gueules dont le zizi a perdu toute sa vigueur. Un déni complet de ce qu’on attend des représentants du peuple. Qu’ils déguerpissent car ils n’ont rien mérité de mieux ! Le député du Labour David Lammy se taille un grand succès auprès de la foule, lorsqu’il lui demande de scander : « Ils ont menti ! » Il montre du doigt les Boris Johnson, Michael Gove, Nigel Farage et Theresa May, qui à ses yeux ont induit les électeurs en erreur, en leur racontant des sornettes au sujet de Brexit. Ces fossoyeurs ont bien évité de parler d’une quelconque récession. Ils ont dressé un portait de la future Angleterre qui n’a rien à voir avec la réalité. J’irais encore un pas plus loin et trouverait bon que la justice s’en mêle. Weiterlesen

Que se passe-t-il chez une politicienne comme Theresa May ? Depuis quelques années elle va d’échec en échec en ce qui concerne le Brexit. Elle n’a pas été en mesure de convaincre les députés qu’ils feraient bien d’accepter l’accord qu’elle a négocié avec Bruxelles. Que de le refuser serait faire acte de suicide. Après le premier refus du parlement, elle aurait dû prendre son chapeau, ce qui aurait laissé un peu plus de temps aux députés de trouver d’autres solutions. Mais elle s’accroche au pouvoir, ce que certains considèrent comme une force de caractère, mais qui de mon avis est une marque d’orgueil et d’égoïsme sans bornes. Je suis le premier à être un partisan de la persévérance, mais pas celui de l’entêtement comme le pratique Madame May. Lorsque je vois ce qui se passe au Royaume-Uni, je me demande bien pourquoi le peuple reste aussi calme. Il devrait au contraire « remuer son cul » et descendre dans la rue. Le fait d’être cool comme il l’est, est pour moi la démonstration qu’il a abdiqué, qu’il se laisse aller au fatalisme. Désolé, je ne trouve pas pas cela un signe de souveraineté. Voyons ce qui se passera aujourd’hui après l’ultime votation à la chambre des communes, où les députés seront appelés à dire s’ils approuvent que leur pays quitte l’UE sans un accord ou s’ils s’en remettent enfin au peuple ? Il n ‘y a pas d’autre marche à suivre, car tout le monde est concerné directement. Weiterlesen

J’avais eu l’intention d’écrire mon article de la nuit sur la volte-face d’Abd al-Aziz Bouteflika, qui a dit renoncer « pour des raisons de santé » a un cinquième mandat, mais qui en même temps a repoussé l’élection présidentielle aux calendes grecques. Il a écrit dans une lettre vouloir mettre en route une réforme totale de l’État algérien. On se demande bien pourquoi il ne l’a pas fait au cours des vingt années de pouvoir. Cette initiative « spontanée » est pour lui une manière décente de tirer son chapeau du jeu. Je suis curieux de ce que dira la peuple, qui redescendra ces prochains jours dans la rue. Ceci sur l’Algérie. Mais une fois de plus c’est Madame May qui a retenu mon attention. Elle a obtenu cette nuit un soutien essentiel de la part de l’UE en ce qui concerne le backstop irlandais, l’obstacle majeur à un accord de sortie à l’amiable. Après une entrevue qu’elle a eue avec Jean-Claude Juncker à Strasbourg, elle veut donner l’impression aux parlementaires qu’elle n’entre pas les mains vides. Ce soir ce sera sa dernière tentative pour éviter que le Brexit tourne au désastre. Un divorce dur serait pour le Royaume Uni le saut dans l’inconnu. Un grand nombre de citoyens en subiraient directement les conséquences, que ce soit le chômage ou la réduction des aides sociales. « C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout » a déclaré le président de la Commission européenne. Il va s’en dire que l’UE ne changera plus rien en ce qui concerne l’accord qui avait été négocié avec le gouvernement britannique. L’accord qui avait subi un échec désastreux. Peu après l’entrevue de Strasbourg, Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste a appelé les députés à voter non ce soir. Il ne sera pas le seul à le faire. Weiterlesen

Il y a des voyages qui font plaisirs, d’autres pas. Il est à prévoir que Theresa May ne sera pas accueillie à bras-ouverts à Bruxelles. Il ne sera pas question de revenir sur l’accord qui a été signé entre elle et la Commission. Et ceci malgré l’avis d’une majorité des députés de Westminster qui ont voté contre cet arrangement. Il est question avant tout de l’Irlande, où il faut éviter tout, pour que ne se déclenche pas à nouveau une guerre entre le Nord et le reste de l’île. Grâce à l’UE les hostilités ont pu être arrêtées, car la Grande Bretagne et la République d’Irlande font jusqu’à présent partie du même club. Il en sera autrement, si rien ne se passe, à partir du 29 mars. Pour ne pas revenir aux hostilités, il est question dans le papier régissant un Brexit soft, de garder, jusqu’à une solution définitive, le territoire régit par Belfast de facto dans l’union douanière de l’UE. Cela a provoqué une levée de boucliers des Unionistes, qui déclarent que cela séparerait leur province du reste du Royaume Uni, qu’on déplacerait ainsi la frontière à l’Est. Même s’il est stipulé dans l’accord, que cela ne serait qu’une mesure provisoire, les durs et purs considèrent que cela reviendrait au même que de faire exploser l’unité de la nation et que cela serait une ingérence totale dans les affaires de la Grande Bretagne. Il est évident que la commission ne fera pas de cadeaux, comme l’ont évoqué Donald Tusk et Jean-Claude Juncker. Pourquoi revenir sur ce qui a été négocié avec peine ? Madame May recevra une fin de non-recevoir, car il ne peut pas être question, que ce soit celui qui veut le divorce, qui impose sa loi. C’est une arrogance british que de croire que les autres n’auront qu’à se soumettre. Il faut qu’elle se dise que tout cela débouchera dans une impasse. Ce qui se passe est complètement absurde. La locataire de la Downing Street sait parfaitement bien, que l’UE ne peut pas aller plus loin que cela a été le cas. Il est évident que Bruxelles se mettra du côté de Dublin, comme le laisse entrevoir la rencontre qui a eu lieu hier entre le chef du gouvernement irlandais et ses interlocuteurs européens. Weiterlesen

Non, je m’oppose à toutes formes de renégociations entre les Grande-Bretagne et l’UE concernant le Brexit, car je considère que ce qui se passe actuellement tient du chantage. Toutes les concessions que pourraient faire Bruxelles, seraient constamment remises en question. Une situation inacceptable pour l’UE. Mais je sais aussi que s’il n’y avait pas d’accord, nous en subirons aussi les conséquences. La pomme de discorde autour de la frontière entre l’Irlande du Nord et celle de Dublin nous hante. Il faut éviter à tous prix, qu’il y ait à nouveau une guerre fratricide entre protestants et catholiques. Mais il y aura là aussi des limites qui ne pourront pas être dépassées, comme de tout accepter ce que Londres veut nous faire avaler. Si on veut éviter à tout prix que la frontière soit fermée, il faut la laisser ouverte. C’est si simple que cela, même si ma réponse a un relent d’ironie. Il est clair que cela sera une brèche en ce qui concerne la question de souveraineté. Qui pourra empêcher en UE de passer pas cette frontière verte, pour casser le blocus volontaire que le Brexit réclame ? D’après les nouvelles de ce matin, il n’y aura aucun pays en Europe qui serait prêt à rediscuter ce que stipule l’accord négocié avec Madame May. Dans ce cas-là il ne s’agit pas seulement de perdre la face, bien plus de se renier soi-même. Il en faut de l’arrogance de la part des députés de la Chambre basse, de croire qu’ils pourront mettre à genoux l’UE toute entière. C’est vraiment une attitude post-coloniale, qui aurait pu se passer comme au temps de l’Empire. Mais qu’est-ce l’Angleterre aujourd’hui ? L’ombre d’elle-même, un pays qui a vendu son âme aux spéculateurs de la City. Qui s’est fait graissé la patte par des financiers plus ou moins véreux. Le gouvernement a bradé l’industrie, à cracher sur les travailleurs au profit des courtiers, qui n’en ont rien à faire de tous ceux qui vivent de leur travail. Il ne s’agit que de profits, d’argent facile. Weiterlesen

La gauche part de plus en plus divisée pour les Européennes. Cela me fait réfléchir. Il serait trop simple de n’y voir qu’un problème d’hommes. Il y a des questions de fonds qu’il ne faudrait pas escamoter. Malgré les nuages sombres qui bouchent l’horizon, les privilégiés se sentent à l’abri et ceux qui vivent dans la précarité, ont abandonné tout espoir en la gauche. Ne font-ils plus confiance à personne, pour se sortir d’affaires ? Non, ce n’est pas le cas, mais ils s’accrochent à ceux qui en leur jettent plein la vue. Les chemises brunes qui jouent aux socialistes, qui leur font croire qu’ils sont des leurs ! Les nouvelles lois concernant le chômage et la retraite témoignent de cette tactique. Même si c’est un suicide programmé, ils n’hésitent pas à jouer à la roulette russe, à remettre en question tout ce qui ressemblerait à un peu de raison. Et dire que cette méthode est ancienne. Les SA, avant la prise de pouvoir du NSDAP, ont agi de même. « Nous sommes le peuple ! » Ce qui impressionne le plus les prolétaires, ce sont les actions coups de poings. Ce sont les néofascistes qui ont dénaturé par la violence le mouvement des Gilets jaunes et en ont fait le fer de lance du Mouvement national. Non, je ne vais pas par quatre chemins, mais force est de constater que c’est cela la réalité, non pas une gauche pacifique, qui a inscrit le mot paix sur ses bannières. Je constate que le fonds même de ce qui devrait la guider vers un monde meilleur, a été renié. Lorsque le dialogue est mis en veilleuse, la gauche perd des points. Ce qui est déconcertant, c’est que de moins en moins de gens ressentent le besoin de la recréer. Je ne sais pas quelle catastrophe doit avoir encore avoir lieu, afin que le peuple se repose des questions. Le tout me met mal-à-l’aise. J’ai l’impression que des Matteo Salvini, qui propagent la haine, l’exclusion et la violence. ont plus de succès que ceux qui prônent la pondération, l’amour du prochain, la proximité. peu importe l’origine et la culture de ses voisins et ses amis. Weiterlesen

Je veux essayer de prendre la désastreuse défaite qu’a subie Theresa May hier soir à la chambre basse de Westminster, pour évoquer ce que je ressens dans une telle situation. Moins politiquement, – j’ai écrit maints articles à ce sujet et il ne me viendrait rien de neuf en tête – que psychologiquement. Les députés ont rejeté par 432 contre 202 voix le projet d’un brexit à l’amiable. Ils n’ont pas tenu compte des perspectives inquiétantes dans lequel serait plongé le pays en cas d’un divorce dur. Ils n’ont pas pensé aux millions de citoyens qu’ils tiennent ainsi en otage. « Après moi le déluge… » Y-a-t-il eu un tel réflexe ? Même si pour ma part je suis contre toute forme de brexit et appellerais de mes vœux que le Royaume-Uni reste attaché à l’UE, force est de constater que dans l*intérêt des Anglais, une solution soft aurait été la moins mauvaise des options à l’heure actuelle. L’attitude des élus me fait franchement peur. Elle démontre à quel point les intérêts individuels jouent un rôle mineur dans cette partie de poker à la Russe. C’est comme s’il y avait eu une déconnexion entre les électeurs et ceux qui en principe devraient les représenter. Les uns et les autres peuvent apporter tout un lot d’arguments, ils jouent à mes yeux qu’un rôle mineur en ce qui concerne ce qui s’est passé. Un compromis aurait pu être possible, tout au moins pour un temps transitoire. Il n’en a rien été, car le comportement des politiques est régi plus par les tripes que par la matière grise. Il s’agit avant tout d’une question d’identité, comme cela se passe communément dans les couples en discordes, dans toutes relations amoureuses. Weiterlesen