Des centaines de milliers de personnes, les organisateurs parlent d’un million de manifestants, ont défilé hier à Londres afin de réclamer un nouveau référendum. Que ce soit de plébisciter une sortie honorable ou de rester carrément membre de l’UE, le peuple a enfin montrer une réaction. En plus de tout cela, plus de quatre millions d’internautes ont signé une pétition allant dans ce sens. Mieux tard que jamais ! Le maire de Londres, Sadiq Khan a déclaré : « Certains disent qu’un deuxième référendum aggraverait les divisions dans le pays. Je ne suis pas d’accord. Ce serait l’occasion dont nous avons tant besoin pour combler le fossé que le [premier] référendum a créé. » Je pense qu’il est assez cynique de vouloir faire croire que la voix du peuple puisse créer encore plus de tensions, que ce qui se passe actuellement. Une cheffe de gouvernement s’accrochant comme une acharnée au pouvoir, se baignant dans l’illusion qu’elle pourra redresser la barre. Des membres de son cabinet réclamant ouvertement sa démission. Il serait bon qu’elle les écoute. Je suis un adepte de la persévérance, mais pas quand elle nuit aux intérêt du pays. Puis il y a aussi le spectacle lamentable que livre le parlement. Une assemblée de grandes gueules dont le zizi a perdu toute sa vigueur. Un déni complet de ce qu’on attend des représentants du peuple. Qu’ils déguerpissent car ils n’ont rien mérité de mieux ! Le député du Labour David Lammy se taille un grand succès auprès de la foule, lorsqu’il lui demande de scander : « Ils ont menti ! » Il montre du doigt les Boris Johnson, Michael Gove, Nigel Farage et Theresa May, qui à ses yeux ont induit les électeurs en erreur, en leur racontant des sornettes au sujet de Brexit. Ces fossoyeurs ont bien évité de parler d’une quelconque récession. Ils ont dressé un portait de la future Angleterre qui n’a rien à voir avec la réalité. J’irais encore un pas plus loin et trouverait bon que la justice s’en mêle.
Un étudiant de 21 ans, Conrad Gray, relate ce qui s’est passé au sein de sa famille depuis le court oui au référendum de 2016: « Etre britannique, c’est être européen. Ma génération est complètement européenne. Vous les continentaux, ne nous oubliez pas ! Mon père a perdu son emploi car son employeur est parti en Hollande. Si le Brexit a lieu, je lutterai toute ma vie pour qu’on revienne dans l’UE. » C’est cela la réalité. En cas d’une sortie désordonnée de l’UE des dizaines de milliers de salariés ou plus risquent de connaître le même sort, ce qui semble peu gêner les leaders du Brexit. Ils ont pu mettre leurs deniers au chaud et s’en fiche complètement de ce qui peut arriver à tous ceux qui ne peuvent pas vivre de leurs économies, des êtres qui à la place du cœur ont du granit. Mais aussi leur entêtement démontre qu’intellectuellement ils ne sont pas à la hauteur. Des faussaires qui jouent à la baisse sans avoir de scrupules. Une enseignante à la retraite, Gill Slattery a dit au reporteur du « Monde » : L’intolérance monte en flèche et la paix en Irlande est menacée. J’ai peur pour mes enfants et petits-enfants. » Elle a fait la bonne synthèse car il s’agit bien de la paix qui est sur le ballant, rien de plus, rien de moins. Il serait enfin temps de se remémorer ce qui s’est passé en Irlande du Nord par le passé. La raison pour laquelle l’attitude de certains dirigeants est inacceptable !
pm