Albert Cardon, un aide-soignant de 58 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Créteil vendredi, à cinq ans de prison sans sursis, pour maltraitance d’une femme de 98 ans. Cela s’est passé dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD) d’Arcueil. Il l’a giflé à maintes reprises, lui a donné des coups de pied lorsqu’elle était tombée et l’avait tirée par les cheveux. Les deux filles de la victime, voyant des contusions sur tout son corps, ont caché une caméra vidéo dans la chambre afin de filmer ce qui s’y passait. La vieille dame s’était plainte à maintes reprises, mais personne ne l’avait prise au sérieux, lorsqu’elle dit qu’un homme la maltraitait. « Je ne veux pas aller dans cette chambre, il y a un homme qui me tape », confiait-elle à ses filles. « Nous, on lui disait qu’elle se trompait, qu’il n’y avait pas d’homme dans l’établissement. Chaque fois que nous lui rendions visite, nous ne rencontrions que des aides-soignantes », disent-elles à la barre. Mais la vieille dame insiste : « C’est un homme qui me donne des coups. » Elle refusait de se déshabiller. On dût la prendre pour une démente qui inventa de toutes pièces ce qu’elle disait. Pourtant les bleus qu’elle avait sur tout son corps auraient dû éveiller l’attention. Une scène extrêmement pénible a choqué le tribunal, celle où on voit le père de famille la violenter, en la prenant par les cheveux pour la remettre dans son lit. « Tu me fais chier espèce de vieille salope », « Ferme ta gueule », répète-t-il, tandis que la vieille dame, en larmes, supplie : « Pitié pour moi ! Aidez-moi, mon Dieu, aidez-moi ! » La réponse ne se fit pas attendre. « Ils nous disent qu’ils ont toute confiance en lui, qu’il travaille depuis neuf ans dans l’établissement et qu’il est même chargé de la formation des autres. »

Ce qui s’est passé ici n’est pas un cas isolé. Il est souvent question de maltraitance, de vol ou même de meurtre de la part du personnel hospitalier. Sans vouloir excuser de quelle manière que ce soit de tels agissements, je pense qu’il faut parler ouvertement de la situation qu’on rencontre chez les aides-soignants en particulier. Je me base sur les déclarations d’une personne qui m’est très proche, qui a travaillé dans le milieu gériatrique jusqu’au jour, où elle a été mise en invalidité, car son dos était détruit. Pendant des années sa direction l’a obligée, dans le cadre des soins à domicile, de porter des patients. Ceci dans bien des cas, où il aurait été nécessaire que deux aides soient présentes pour baigner des personnes handicapées, comme le règlement le stipule. Mais on ne voulut pas en tenir du compte, afin d’économiser du personnel et de l’argent. Il était tout à fait normal qu’elle travaille 14 à 16 heures par jour, sans toucher des heures supplémentaires, et ceci avec un salaire de misère. De devoir jeter l’éponge à 40 ans pour cause de handicape, a été le sort cruel de notre amie. Ce n’est pas une situation unique. Cet exemple est significatif pour ce qui se passe dans ce domaine. Comment attendre de l’empathie envers les patients, lorsque les aides-soignants sont traités comme des esclaves ? Heureusement que dans la plupart des cas il en est pas ainsi, mais il s’agirait de changer au plus vite d’attitude, de ne pas faire du personnel des invalides ! Et de dépenser enfin l’argent nécessaire pour mieux les payer.

pm

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/22/un-aide-soignant-condamne-a-cinq-ans-de-prison-ferme-pour-des-violences-sur-une-dame-de-98-ans_5440020_3224.html

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