Une fois de plus des innocents ont été tués par l’explosion d’une bombe. Cette fois-ci il s’agit de convives d’un mariage au Sud de la Turquie. Une trentaine de personnes, la plupart d’origine kurde, sont mortes. On déplore en plus près de cent blessés. De l’horreur au quotidien, que nul gouvernement arrive à enrayer. Cette fois-ci il doit s’agir d’un attentat djihadiste. Une fois de plus la preuve qu’un État policier est démuni face à l’irrationnel de tels actes. Ne nous faisons pas d’illusions. De tels méfaits peuvent nous toucher à tous instants et dans quel lieu que ce soit. Le terrorisme ne connaît pas de limites. Il touche tout le monde sont distinction de race ou de religion. Cette fois-ci les Kurdes étaient visés. Justement ceux qui militairement s’opposent dans le Nord de l’Irak et de la Syrie à l’EI. Certes on peut parler d’une ethnie en danger. Mais cela ne s’arrête pas à des considérations relevantes d’une stratégie opérationnelle. C’est dans sa diversité que la lutte armée des islamistes est la plus menaçante. Le président Erdoğan, issu d’un milieu proche de l’islam, devrait être épargné. Ce n’est pas le cas. Il a essayé des années durant de garder une certaine neutralité face l’EI. Une attitude ambiguë qui a permis de douter de son intégrité au sein de l’OTAN. Sans le vouloir expressément, le pays a du montrer patte-blanche et adhérer avec une certaine réticence à prendre part à la coalition qui aujourd’hui bombarde les régions contrôlées par les djihadistes. Une raison évidente pour l’EI de ne pas épargner la Turquie. L’attitude expansionniste du président joue évidemment un grand rôle. Erdoğan voudrait devenir le maître de toute la région et faire revivre d’une manière ou d’une autre l’empire ottoman. Ce n’est évidemment pas du goût des populations qui gardent une certaine méfiance qui leur a été léguée par leurs ancêtres qui dans le passé ont vécu le colonialisme turc. Une raison évidente de lutter par tous les moyens contre Ankara. Weiterlesen

Ce qui se passe actuellement en Turquie est bien plus grave que ce qu’on pourrait croire. Le président Erdoğan remet en question tout l’équilibre au Proche et Moyen-Orient. Il affiche la volonté de mettre les peuples de cette région au pas en exerçant la répression. Il y a d’abord la guerre qu’il a déclarée aux Kurdes, puis à toutes les ethnies qui ne se soumettent pas. Le pays fait encore partie de l’Otan, mais pour combien de temps encore ? Un rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine n’étonnerait personne. Ce n’est pas une bagatelle, un coup de tête. Un tel cas de figure serait égal à un séisme. Le coup porté à l’Occident serait irrémédiable. Sunnite comme la majorité du peuple turc, il serait probable qu’à plus ou moins longue échéance les islamistes lui tendent la main. Ceux qui sont à l’origine des attentats, pourraient bien lui porter un jour allégeance. Ce qui ressemble à un mauvais rêve devrait assez vite devenir réalité. Et nous ? Une fois de plus nous faisons la démonstration à quel point nous sommes faibles. Logiquement il faudrait arrêter de négocier un hypothétique ralliement à l’UE. Le régime autoritaire d’Ankara ne correspond en aucune manière à ce que l’Union européenne peut accepter. Erdoğan blesse toutes les règles de jeu. Il en est parfaitement conscient et essaie de nous faire chanter. Les conséquences risquent d’être aussi graves que le Brexit, sinon plus. Il est symptomatique de constater qu’une certaine forme de l’islam est en train de nous talonner de plus en plus. Stratégiquement parlant, un ralliement à de telles thèses de la part de la Turquie, serait ce qui pourrait nous arriver de plus grave. Aujourd’hui se réuniront à Cologne plus de 30.000 supporteurs du président. Les autorités politiques auraient du interdire une telle manifestation en prétendant, qu’un meeting politique d’une nation étrangère, était absolument inacceptable. Une telle démonstration d’un parti occidental à Ankara ou ailleurs serait du domaine de l’impossible. Weiterlesen

Cette nuit j’ai rêvé que j’étais un migrant et que je me trouvais en Grèce près de la Macédoine. Que de la boue dans le camp d’Idoméni, que des êtres désemparés qui ont sacrifié tout ce qu’ils avaient pour sauver leur peau. L’espoir de recommencer une nouvelle vie, les a amené à prendre des risques inimaginables, comme ceux de la traversée de la mer d’Égée sur des embarcations bancales. Un exode vers l’inconnu ! Si des fois j’y arrivais tout de même, comment serais-je reçu en République Fédérale ? À côté de beaucoup de citoyens voulant tout faire pour nous recevoir décemment, je ne peux pas ignorer que bon nombre de racistes s’évertuent à mettre le feu à des endroits d’accueil, que l’extrême-droite raciste gagne de plus en plus de terrain. Et malgré tout je ne veux pas entendre parler d’un retour en Turquie. À l’idée d’être à deux pas d’un champ de bataille, où tout a été dévasté, j’ai un sentiment de panique. Que du sang, que des familles déchirées, des orphelins et tout cela parce qu’un autocrate et son clan ne veulent pas entendre parler de démission. Que de la torture dans ses geôles, des exécutions sommaires au nom d’un régime sanguinaire. Et dans tout cela les fous de Dieu, qui massacrent tous ceux qui refusent l’absolutisme d’une religion qu’ils ont dévoyée. Je me réveille en sursaut baigné de sueur. Pour la première fois depuis longtemps je ressens l’exode de ces malheureux, comme un fait qui pourrait m’arriver. Je vis dans un environnement paradisiaque. Autour de moi, une famille intacte, des amis qui feraient tout pour me rendre service, un État qui respecte mes opinions. Tout ce que j’écris, je peux le faire sans contraintes. Je ne risque pas d’être arrêté pour subversion. On respecte mon opinion ! Weiterlesen

Y-a-t-il lieu de se réjouir ? Au sommet de Bruxelles les chefs d’États se sont mis d’accord de parler d’une seule voix au cours des négociations avec la Turquie. C’est le minimum qu’on peut attendre, mais cela n’est pas une garantie de succès. J’ai le sentiment de me trouver dans un poulailler, où seule la présence d’un renard peut inciter la volaille à se taire. Mais il est clair que lorsque l’intrus a gagné du large, le bavardage reprendra ses droits. Mais lorsqu’on se trouve dans une situation telle où se trouve l’UE, la moindre brindille peut être considérée comme une planche de salut. Que dire de tout cela ? Je pense que les séquelles d’une politique d’accueil disparate ont laissé des traces indélébiles. Tant que les pays-membres n’accepteront pas de recevoir un lot de réfugiés, l’Europe battra de l’aile. On en est très loin ! La solidarité ne devrait-elle pas être la clef de voûte de cet édifice ? Cela ne veut pas dire d’être d’accord sur tout, mais de trouver des compromis pouvant désamorcer certains problèmes. Est-ce possible aujourd’hui ? N’y-a-t-il pas eu trop de vaisselle cassée ? Le brexit nous amènera la prochaine crise. Il est la démonstration que les peuples refusent de plus en plus une soi-disant ingérence de Bruxelles, que nombre de citoyens voudraient que ceux qui les gouvernent fasse cavalier-seul. C’est le plus grand déficit de l’UE. Elle n’a pas su donner aux gens un sentiment identitaire. En particulier parce ce que le social est resté en marge. Les ménages se sentent abandonnés et imputent tous leurs maux aux fonctionnaires européens. Que cela est une légende, ne les touche plus. Weiterlesen

Mon propos n’est pas d’écrire un article sur les mérites d’une équipe de football, bien plus de faire une analyse d’un certain comportement. Le match que j’ai suivi hier soir à la télévision entre le FC Bayern et la Juventus a été remarquable à plusieurs titres. Tout d’abord un déferlement intensif des Italiens, qui n’ont pas perdu une occasion pour battre leurs hôtes à Munich. À la mi-temps ils menaient deux à zéro. Les joueurs du onze local semblaient désemparés. La perspective de se qualifier pour les quarts de finale de la Champion Ligue était-elle à tout jamais compromise ? C’est avec acharnement que le Bayern remonta la pente, tout d’abord en égalisant dans les dernières minutes du match, puis en marquant deux magnifiques buts dans les prolongations. Ce que j’ai admiré là, c’est le fait que les Munichois n’ont jamais baissé les bras. Une qualité qu’on attribue aux allemands. Bien que l’équipe se compose en majorité d’étrangers, elle agit comme il est de mise outre-Rhin. Malgré la situation des plus précaires après la seconde guerre mondiale, les habitants n’ont pas hésité de cracher dans leurs mains et de se mettre à la tâche. Un trait de caractère qui se reflète chez Angela Merkel. Ne surtout pas céder, lorsqu’il s’agit de défendre ses convictions. Je pense que beaucoup d’entre-nous devraient en prendre de la graine. Weiterlesen

La mise sous tutelle du quotidien d’opposition Zaman en Turquie, est un scandale pour tous démocrates. La police a utilisé des gaz lacrymogènes en attaquant le siège de ce quotidien. Dans un communiqué, la commission européenne a rappelé les principes qui la guident : « Tout pays, et en particulier ceux qui négocient l’accession à l’UE, se doit de garantir des droits fondamentaux, y compris la liberté d’expression, et les procédures judiciaires régulières, conformément à la Convention européenne des droits de l’homme » . Une position d’une grande clarté ! Et ceci peu avant les négociations qui doivent se dérouler entre l’UE et la Turquie concernant les réfugiés. C’est la démonstration éclatante que Recep Tayyid Erdoğan n’est pas prêt à accepter les conditions fondamentales pour faire accéder son pays à l’Europe des 28. En tant que journaliste je considère la liberté de la presse comme étant la pierre fondamentale de la libre expression de chacun d’entre-nous. En s’attaquant à ce principe, tous gouvernements enclins à le faire, restreint le libre-arbitre de ses citoyens. C’est la porte ouverte à un système autoritaire, comme nous le connaissons aujourd’hui du côté du Bosphore. En mettant sous les verrous des journalistes récalcitrants, le gouvernement turc se désavoue. C’est un signe d’impuissance, il devrait le savoir. C’est d’autant plus regrettable que nous nous trouvons dans une époque où la lutte contre les rebelles kurdes prend des dimensions dépassant les règles des droits de l’homme. Une grande minorité de la population est discriminée parce qu’elle ne se plie pas aux préceptes d’un président plus ou moins autocrate. Je ne salue en aucune manière les attentats meurtriers commis par la PKK, mais aussi le manque de doigté de la part d’Ankara. La répression de la presse entre dans un tel cadre. En voulant étouffer toutes critiques, la politique se met à faux. Weiterlesen

La Turquie touchera trois milliards d’euros pour qu’elle garde le maximum de réfugiés sur son territoire et renforce sa frontière du côté de la Grèce. L’accord d’hier à Bruxelles stipule aussi, que les négociations pour une adhésion de ce pays à l’UE devraient être réactivées. En outre les contraintes du visa d’entrée devraient être allégées dès le milieu de l’année 2016. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu a obtenu ce qu’il voulait. Le problème épineux des réfugiés politiques a fait bouger une situation qui semblait être figée. Peut-être pas la meilleure manière d’obtenir des résultats politiques allant dans notre sens. Malgré l’entente affichée, le problème de fond n’est pas réglé pour autant. Une nation dirigée un président plus ou moins islamiste voudrait entrer dans une union formée sur la base des acquis des siècles des lumières. Recep Tayyıp Erdoğan n’est pas forcément un démocrate comme nous l’entendons. Il a démontré que la liberté d’expression ne valait pas grand chose en Turquie, en mettant sous les verrous des journalistes qui ne partagent pas ses opinions. Il n’est pas non plus passé inaperçu qu’un procureur se battant pour la cause kurde a été assassiné ces derniers jours, sans parler de la discrimination de cette communauté par le pouvoir en place. Dans la situation actuelle je ne vois pas comment ce pays pourrait accepter nos valeurs démocratiques. Weiterlesen

Les chefs de gouvernements réunis hier à Bruxelles pour essayer de régler le problème de l’immigration massive dont est soumise actuellement l’UE, se sont mis d’accord avec la Turquie afin de créer sur son territoire de nouveaux centres d’asile. Cela impliquerait la création de camps de retention où chaque cas serait passé à la loupe. Chaque migrant ayant reçu le statu de réfugié politique pourrait alors continuer sa route en Europe et devrait s’établir où les autorités l’ont prévu. Il va de soi que leur nombre serait limité, ce qui provoquerait de grandes déceptions et aussi des injustices. Il est question aussi de renforcer nos frontières extérieures en prévoyant des contingents communautaires formés de garde-frontières. Sûrement une mesure qui vient trop tard. Il est évident que du point de vue de l’éthique humanitaire, de telles initiatives ne me remplissent pas de joie, mais je dois reconnaître qu’il n’y a guère d’autres solutions pour stabiliser la situation. Il est tout de même triste que tout cela se soit déroulé sous la contrainte. Il aurait été préférable qu’un tel système ait existé avant la création de l’espace Schengen. Mais il est inutile de regarder en arrière. La Turquie devrait en échange à un contrôle plus stricte de la frontière avec la Grèce et la Bulgarie, recevoir un milliards d’euros. Ankara réclame trois fois plus. Cette somme annuelle serait aussi affectée pour améliorer l’ordinaire dans les endroits d’accueil. En ce moment près de deux millions de réfugiés se trouvent encore dans le pays. Il est prévu de tout faire afin qu’ils ne se mettent pas en marche. Weiterlesen