Il est difficile de s’imaginer le sort des habitants de Mossoul. Ils sont pris au piège par les forces de l’EI d’un côté, de l’autre ne peuvent pas quitter la ville car elle est encerclée. Au nord les peshmergas kurdes, ailleurs l’armée irakienne et des milices. D’un million à un million et demi de civils seraient prêts à se réfugier en dehors des terres prises par les terroristes. Ils craignent avec raison qu’ils soient pris en otage et servent de rempart humain au front. Parmi eux des sunnites qui ont aidé les fous de Dieu pour se venger des chiites. Je vais tenter de me mettre à la place d’un tel malheureux. De se dire que la seule alternative soit de prendre ses claques et de quitter la ville, doit être terrible. Ceci d’autant plus que tout le pourtour de la métropole est miné. Dans un tel cas je ne peux qu’être perdant. Puis il y a la disette, le manque de médicaments et de soins médicaux. Dans une telle situation, seule la mort est une issue. Mais il n’est pas dans la nature humaine d’envisager forcément le suicide. Dans l’islam c’est un péché capital. Sera-t-il dans un cas pareil obligatoire de me soumettre à mon destin ? Et même en admettant que par miracle je puisse sauver ma peau et celle des miens, qu’adviendra-t-il après ? L’Irak et la région ne seront guère en mesure de recevoir décemment tous les réfugiés. Y aura-t-il à nouveau un flux de migrants espérant se rendre en Europe ? C’est à prévoir, mais dans la situation actuelle il faut douter qu’ils soient reçus à bras-ouverts. Même dans l’Allemagne d’Angela Merkel il y aura des limites à ne pas dépasser. Je ne pourrais que constater avec frayeur que personne ne voudra de moi, que je serai à tout jamais un paria. Weiterlesen

Y-a-t-il lieu de se réjouir ? Au sommet de Bruxelles les chefs d’États se sont mis d’accord de parler d’une seule voix au cours des négociations avec la Turquie. C’est le minimum qu’on peut attendre, mais cela n’est pas une garantie de succès. J’ai le sentiment de me trouver dans un poulailler, où seule la présence d’un renard peut inciter la volaille à se taire. Mais il est clair que lorsque l’intrus a gagné du large, le bavardage reprendra ses droits. Mais lorsqu’on se trouve dans une situation telle où se trouve l’UE, la moindre brindille peut être considérée comme une planche de salut. Que dire de tout cela ? Je pense que les séquelles d’une politique d’accueil disparate ont laissé des traces indélébiles. Tant que les pays-membres n’accepteront pas de recevoir un lot de réfugiés, l’Europe battra de l’aile. On en est très loin ! La solidarité ne devrait-elle pas être la clef de voûte de cet édifice ? Cela ne veut pas dire d’être d’accord sur tout, mais de trouver des compromis pouvant désamorcer certains problèmes. Est-ce possible aujourd’hui ? N’y-a-t-il pas eu trop de vaisselle cassée ? Le brexit nous amènera la prochaine crise. Il est la démonstration que les peuples refusent de plus en plus une soi-disant ingérence de Bruxelles, que nombre de citoyens voudraient que ceux qui les gouvernent fasse cavalier-seul. C’est le plus grand déficit de l’UE. Elle n’a pas su donner aux gens un sentiment identitaire. En particulier parce ce que le social est resté en marge. Les ménages se sentent abandonnés et imputent tous leurs maux aux fonctionnaires européens. Que cela est une légende, ne les touche plus. Weiterlesen