Y-a-t-il lieu de se réjouir ? Au sommet de Bruxelles les chefs d’États se sont mis d’accord de parler d’une seule voix au cours des négociations avec la Turquie. C’est le minimum qu’on peut attendre, mais cela n’est pas une garantie de succès. J’ai le sentiment de me trouver dans un poulailler, où seule la présence d’un renard peut inciter la volaille à se taire. Mais il est clair que lorsque l’intrus a gagné du large, le bavardage reprendra ses droits. Mais lorsqu’on se trouve dans une situation telle où se trouve l’UE, la moindre brindille peut être considérée comme une planche de salut. Que dire de tout cela ? Je pense que les séquelles d’une politique d’accueil disparate ont laissé des traces indélébiles. Tant que les pays-membres n’accepteront pas de recevoir un lot de réfugiés, l’Europe battra de l’aile. On en est très loin ! La solidarité ne devrait-elle pas être la clef de voûte de cet édifice ? Cela ne veut pas dire d’être d’accord sur tout, mais de trouver des compromis pouvant désamorcer certains problèmes. Est-ce possible aujourd’hui ? N’y-a-t-il pas eu trop de vaisselle cassée ? Le brexit nous amènera la prochaine crise. Il est la démonstration que les peuples refusent de plus en plus une soi-disant ingérence de Bruxelles, que nombre de citoyens voudraient que ceux qui les gouvernent fasse cavalier-seul. C’est le plus grand déficit de l’UE. Elle n’a pas su donner aux gens un sentiment identitaire. En particulier parce ce que le social est resté en marge. Les ménages se sentent abandonnés et imputent tous leurs maux aux fonctionnaires européens. Que cela est une légende, ne les touche plus.

Les populistes leur font croire, qu’un retour au bercail ne peut que leur apporter des avantages. C’est évidemment un grand mensonge, dans un contexte où la mondialisation est de mise. En se barricadant, une certaine disette est programmée. L’économie ne peut plus faire marche-arrière sans causer de grands dégâts. Si les exportations s’effondrent, le chômage est inévitable. C’est ce que tous êtres censés peuvent s’apercevoir aujourd’hui. Il est déconcertant que de tels attrapes-nigauds sont à ce point capables de mettre en route de tels bouleversements. Lorsque la grogne est présente, il est ardu de faire appel à la raison. Si vous voulez avoir mon opinion, je crains fort que le mouvement pendulaire que nous vivons actuellement ne puisse pas être freiné, voir arrêté. Un vent de folie souffle de par le monde, des USA à la Corée du Nord, de la Pologne à la Hongrie ! Des fanatiques se croient en mesure de prendre notre destinée en main, mais il est déjà évident qu’ils laisseront derrière eux que de la terre brûlée, une option des plus nihiliste ! Il est grand temps de réactiver l’UE, de lui donner encore une chance. Cela commence avec la volonté commune de maîtriser des crises, de se rendre à l’évidence qu’il ne sert à rien de se réfugier dans une harmonie trompeuse. Il est tout à fait normal que l’élaboration d’un grand chantier comme celui de l’Europe ne peut pas se dérouler sans accrocs. Il est urgent dans ce contexte, que les instruments d’alarmes fonctionnent. Ce qui s’est passé avec le flux migratoire ressemble à une cacophonie, où tout le monde en fait à son gré. Un total dénis d’une action communautaire.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/03/18/crise-migratoire-les-28-s-accordent-sur-une-position-commune-a-presenter-a-la-turquie_4885305_3214.html

Pierre Mathias

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