Jacques Chirac vient de mourir à 86 ans, une certaine France aussi. Celle où la politique avait malgré tout encore un aspect bon enfant. Malgré les antagonismes, il y avait encore encore un certain respect mutuel au sein de la classe politique. François Hollande, avec qui il entretenait des rapports amicaux, dit de lui : « Il avait pu être dur, féroce même avec ses adversaires. Il était parti à l’abordage tant de fois, dans des campagnes jamais faciles. Et pas toujours victorieuses. Mais il avait tenu. Il avait voulu aller jusqu’au bout d’un destin qu’il n’avait pas forcément conçu avant que la politique ne s’emparât de lui. » Je pense que cette description le défini bien. Il était un homme passionné, même si nous étions d’un autre avis politique. Il était un patriote, dans tout ce que cela comporte de positif. Malgré tous les antagonismes qu’il pouvait provoquer, il est resté humain. On est à mille lieues du fondamentalisme d’une politique exiguë, repliée sur soi-même. Il était avant tout un homme, dans toutes ses contradictions. Une attitude portée sur l’humanisme le caractérisait. Je regrette que cette époque fasse partie du passé, car elle était moins stérile que ce que nous vivons aujourd’hui, où l’esprit technocrate semble avoir pris le dessus, Celui de personnes interchangeables, qui ne laisseront pas de traces derrières elles. Weiterlesen

« Je te passe 400 millions de dollars comme aide pour Kiev. Tu me refiles des renseignements au sujet de Joe Biden et de son rejeton ! » L’ancien vice-président avait été le responsable de l’administration Obama pour tout ce qui touchait aux rapports entre les deux pays. Hunter Biden, le fils, a été membre de 2014 à 2019 du comité de surveillance du groupe gazier ukrainien Burisma, Il planait sur ce trust des bruits de corruption, ce qui rendit la position de Joe Biden assez délicate, car il pouvait servir de cible à des attaques orchestrées pouvant favoriser les intérêts électoraux d’un des candidats républicains. Quelques jours avant l’appel du 25 août 2019 entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, la Maison Blanche avait gelé cette somme comme moyen de pression. Après que les fuites au sujet de cet appel avaient été révélées au grand public, le président fut forcé de publier le protocole écrit de cette conversation « si amicale ». Cela le mit hors de lui : Il prétendit qu’il a été la victime de « la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire américaine ». Volodymyr Zelensky a pour sa part dit : « Personne ne peut faire pression sur moi, car je suis président d’un pays indépendant », dans une interview à une chaîne de télévision russe. Le protocole prouve que le sujet épineux a été évoqué. « On parle beaucoup du fils de Biden et du fait que Biden ait arrêté l’enquête et beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus », a dit Donald Trump. Cela contredit le comportement diplomatique qui doit être de mise en ce qui concerne des questions relatives à des faits de politique intérieure. Il est tout à fait inusité qu’une telle demande soit faite, car elle a un relent de chantage. « Si tu ne t’exécutes pas, cela pourrait faire mal ! », c’est ce que sous-entend la missive du président. Weiterlesen

La cour suprême britannique a une autre idée de la démocratie, que celle de Boris Johnson. Elle trouve la décision du premier-ministre non advenue d’envoyer les députés en vacances pendant cinq semaines, en espérant qu’ils puissent tenir ainsi « leur gueule » et surtout ne pas mettre les bâtons dans les roues de Boris Johnson en ce qui concerne la sortie du Royaume-Uni de l’UE le 31 octobre de cette année. Ce dernier persiste vouloir la mettre en pratique, même sans un accord. Et ceci malgré la directive de Westminster qu’une sortie dure ne peut être pratiquée. Il fera certes semblant de vouloir négocier avec Bruxelles, mais fera tout pour que toutes les démarches échouent. Il espère que son attitude intransigeante puisse en fin de compte avoir le succès qu’il escompte auprès des électeurs, s’il y avait des législatives. Mais il se pourrait bien, qu’un nouveau référendum puisse aussi avoir lieu. Le premier-ministre a plongé le pays dans un désastre sans égal, il a aussi mis la queen dans l’embarras en lui faisant signer un décret illégal, qui avait pour seul objectif, celui de museler la démocratie. Il est même question d’une destitution de Boris Johnson, mais pour que cela réussisse, il faudrait que le labour sorte aussi du flou, où son leader Jeremy Corbyn l’a placé. Nous verrons aujourd’hui quelle position les délégués travaillistes à Brighton auront pris face au Brexit. Mais il faut prendre une décision, qu’elle soit agréable ou non. Tout cela démontre qu’il est nécessaire d‘avoir à nouveau de la suite dans les idées. Il ne s’agit pas de l’avenir d’un gouvernement, de son chef en l’occurrence, mais de la survie du Royaume Uni. Weiterlesen

« Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. (…) Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Les gens souffrent, les gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c’est de l’argent et du conte de fée d’une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? Depuis plus de quarante ans, la science est claire comme du cristal. Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez ? (…) Vous dites que vous nous entendez et que vous comprenez l’urgence mais je ne veux pas le croire. » Voilà les mots qu’a exprimé Greta Thunberg à l’ONU à New-York hier. Ceci devant environ 60 dirigeants du monde entier. Elle a démontré qu’elle était avec ses 16 ans une battante, une jeune fille qui a de la suite dans les idées. Elle a su utiliser le bon forum pour que son discours ait de l’impact. C’est la réaction que j’appelle depuis longtemps de mes vœux, que les jeunes se fassent enfin entendre, qu’ils manifestent d’une part leur mécontentement, et ils ont des raisons de l’être, et de l’autre qu’ils cherchent eux aussi des solutions à nos problèmes de société, non seulement dans le domaine climatique. Le rôle de la jeunesse est d’être constamment en mouvement, de ne pas se laisser entraîner dans l’impasse par le matérialisme. Au contraire ! « Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. » Il s’agit de montrer du courage en montant sur les créneaux pour exprimer sa colère. Greta n’a pas manqué de le faire. Je suis de ceux qui admirent cette constante chez cette jeune fille atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Weiterlesen

Le voyagiste britannique Thomas Cook vient d’annoncer sa faillite. 600 000 touristes dans le monde, dont 150 000 pour la Grande Bretagne devront être rapatriés. 22 000 employés du groupe vont perdre leur emploi, dont 9000 au Royaume Uni. Ce dépôt de bilan est de mauvais augure pour le gouvernement Johnson. C’est une des premières grande faillite dont la cause est en partie aussi due au Brexit. Bien des gens se sentent menacés par le divorce prévu entre leur pays et l’UE. Qui peut dire ce matin, ce qui se passera à partir du premier novembre ? Je suis persuadé que le voyagiste ne sera pas le seul à devoir jeter l’éponge. Les dirigeants de Thomas Cook ont essayé de trouver de nouveaux investisseurs, mais en vain. « Malgré des efforts considérables, les discussions entre les différentes parties prenantes du groupe et de nouvelles sources de financements possibles n’ont pas débouché sur un accord. Le conseil d’administration a donc conclu qu’il n’avait d’autre choix que de prendre les mesures pour entrer en liquidation judiciaire avec effet immédiat », tel le communiqué de la compagnie. Pour le premier semestre la perte fut de 1,7 milliards d’euros pour un chiffre d’affaire annuel de 10 milliards. Les actionnaires avaient demandé de trouver 200 millions, afin d’augmenter les garanties d’un prêt déjà accordé de 900 millions. Celui-là avait été engendré par le groupe chinois de Fosun. Boris Johnson aurait pu apporter des garanties, afin que cette entreprise traditionnelle existant depuis 1841, ait encore une chance, mais il ne l’a pas fait, car vu le nombre de sociétés menacées, cela mènerait à une banqueroute de l’État. L’effet psychologique est désastreux pour le gouvernement, parce qu’il démontre, où tout cela mènera. Le Brexit, plus les mutations économiques, dues à l’internet, où de plus en plus de personnes ont recours pour faire leurs réservations, ont provoqué la chute du tour opérateur. Weiterlesen

Que ce soit la marche pour le climat et l’opposition au remaniement des retraites hier à Paris, je ne peux qu’approuver que les citoyens manifestent pacifiquement. Où j’ai beaucoup plus de mal à accepter de telles démarches, c’est lorsque des voyous comme ceux appartenant au bloc noir, se mettent en tête de faire de la casse, pour le plaisir d’en faire. Ils se réclament faire partie des gilets jaunes et se battre pour leurs idéaux. Hier ils se sont introduits dans les rangs des écologistes et ont pu, sous leur couvert, s’en donner à cœur-joie. Les exactions ont pu être limitées, car le mouvement des gilets est en chute-libre. La raison en est qu’il n’y a pas de programme bien précis, qu’il y a certes un vent de colère, mais que ce dernier ne se traduit pas dans une politique bien précise. Cela fait plutôt désordre. En voulant faire de la surenchère, certaines personnes ne voient pas qu’elles sont en train de saborder les armes dont la politique dispose, comme le droit de manifester ouvertement son opinion. Pour moi une loi fondamentale de la politique. Mais il est faux de vouloir en faire que de la polémique sans but bien précis comme ce n’était pas le cas au début du mouvement des gilets jaunes. Il fallait faire capoter la nouvelle loi carbone, ce qui s’est effectivement passé. Le deuxième succès a été les pressions exercées contre le président de la république et son gouvernement. 17 milliards ont été accordés pour que plus de justice sociale règne en France. Bravo ! Weiterlesen

Des centaines d’enfants dans les rues, que ce soit en Allemagne, en Australie, aux États-Unis ou en France, où le nombre d’entre-eux a été plus modeste, afin que les politiciens magnent enfin leur cul en ce qui concerne la défense du climat. Cela devrait les faire réfléchir. Pourquoi ont-ils été aussi passifs jusqu’à présent ? Mais il y a eu tout à coup aussi des effets positifs. Le gouvernement Merkel a décidé hier de consacrer 100 milliards d’euros au climat jusqu’en 2030, ceci pour réduire de moitié la production du CO2. Le prix du carburant à la pompe augmentera ainsi que les tarifs aériens en ce qui concerne les trajets courts. Les prix des billets ferroviaires diminueront afin d’inciter les gens à prendre le rail. C’est un début, même s’il arrive un peu tard, qui peut être classé de positif. Il est indéniable que le mouvement qu’a déclenché Greta Thunberg y est pour quelque chose. Je trouve très positif que les jeunes soient sortis de leur conformisme et aient forcé les dirigeants à faire leur examen de conscience. « C’est mon anniversaire et j’ai demandé à venir, la situation me rend triste, on est dans le caca et on fait n’importe quoi », lance Jeannette à Paris qui a 12 ans. Cette collégienne est venue manifester avec son père. C’est le sentiment de bien des jeunes et devrait inquiéter bien plus les élus que ce qui se passe actuellement. L’hostilité envers Greta de certains républicains est la démonstration flagrante de leur malaise. S’attaquer à une jeune fille atteinte d’une grave maladie, est non seulement abjecte mais aussi lâche. Je méprise tous ceux qui emploient de tels moyens pour faire de la politique et souhaite de toute mon âme qu’ils passent à la trappe. Ils n’ont vraiment rien compris ! Weiterlesen

La croissance mondiale pourrait atteindre 2,9 % cette années et en 2020 d’après un rapport de l’OECD. Soit des baisses respectives de 0,3 et 0,4 points par apport à des prévisions antérieures. Ce serait la pire récession depuis le crash de 2008. De quoi sauter de joie. Cela ne suffirait pas pour redresser la barre, car cela tuerait des emplois pendant que la prolifération des vieux augmente et augmente. Plus de quoi assurer l’ordinaire des grabataires ; de la disette probable chez les forces vives de la nation, qui n’aurait plus de quoi boucler les fins de mois. Et tout ceci à cause d’un Trump qui sème la zizanie pour ne pas dire plus. « Il y a un risque de ralentissement structurel », souligne Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE,. À l’entendre – j’ai eu cette occasion hier après-midi à la radio -, il n’y a plus qu’à se flinguer. Je suis certain qu’elle a raison, mais elle part de données actuelles sans pouvoir s’imaginer que la marche du monde pourrait être probablement différentes. De toute manière les contraintes imposées par la détérioration du climat nous obligerons à envisager notre vie d’une manière diamétralement différente. Le reporteur lui demanda si ces perspectives pouvaient malgré tous les revers, avoir aussi du positif ? Laurence Boone a eu un grand mal de se repositionner, car toute autre alternative lui semblait tout simplement trop abstraite. Du « ça va mal » à tire larigot. Il est évident que nous serons obligés de changer d’attitude. Depuis des décennies nous vivons à court-terme. C’est le lendemain qui compte, pas les mois ou les années d’après. Nous avons bien du mal à imaginer autre chose, qu’une course effrénée à la poursuite de profits immédiats, au lieu de se creuser les méninges ce que pourrait être un monde, freinant d’une manière raisonnée la croissance. Weiterlesen