Archiv des Autors: Pierre Mathias
Trêve de Noël ?
Nous voilà à nouveau tous réunis autour du sapin de Noël. Les regards sont sereins, l’ambiance un temps soit peu sentimentale. Les enfants attendent avec impatience de se précipiter sur les cadeaux. Et pour couronner le tout, on se remplit la panse. Mais serais-je ce soir dans l’ambiance de fêter sans arrières-pensées ce qui devrait être une commémoration de la paix ? Cette année 2015 ne nous a pas gâté en ce qui la concerne. Elle nous a plutôt inquiété. Pour ma part j’ai l’impression d’être assis sur une branche qu’on est en train de scier. Au lieu de m’enfuir, comme la raison devrait me le dicter, je ne bouge pas d’un pouce. Il me manque tout simplement l’énergie d’agir. Est-ce dû à l’âge ? À une certaine lassitude? Ou est-ce tout simplement l’expression du fatalisme ? L’amère impression de ne plus pouvoir changer les choses ? Un grand nombre de personnes se trouvent dans la même contrainte mentale. Comme paralysées, elles avalent sans réactions ce lot de catastrophes que la destinée leur a envoyé. C’est là que réside le plus grand danger. Si nous voulons éviter de sombrer dans le gouffre, il serait opportun de réagir. Prétendre que nous sommes impuissants, serait laisser place à tous les démagogues, qui n’ont qu’une chose en tête, nous imposer la force. Voulons-nous devenir esclaves d’un système totalitaire ? Parfois j’en doute. Tous ceux qui courent après des chimères, comme celles propagées par le FN, ont abdiqué intérieurement. Ils acceptent de laisser sur le carreau le bien le plus cher de l’humanité : la liberté ! Vouloir la galvauder est tout simplement criminel. Nous devons au contraire tout tenter afin qu’elle puisse survivre, malgré les attaques incessantes des apprentis-sorciers. Weiterlesen
Et si je parlais de la précarité ?
D’après l’Insee, le taux de pauvreté a augmenté en 2014. Il est passé de 14% à 14,2% des ménages qui doivent vivre avec des ressources ne dépassant pas 1002 € par mois. 4 millions de familles, soit 9 millions de personnes, sont concernées. La France est relativement épargnée dans le concert européen des nations. L‘ Allemagne, par exemple, a un taux de 16,1%, le Royaume-Uni de 6,2% Lorsqu’on voit l’invasion des consommateurs dans les magasins, cela laisse songeur. D’un côté des individus qui dépensent sans compter, d’autres qui tirent le diable par la queue. Grand nombre de famille mono-parentales sont concernées. Cela revient à dire que beaucoup d’enfants ne mangent pas à leur faim. Est-ce acceptable ? En aucune manière. C’est bien là qu’on voit que l’Europe sociale fait cruellement défaut. Ce serait la priorité numéro une des politiciens de lutter contre un tel phénomène. Les pays plongés dans la crise, comme la Grèce ou l’Espagne, voient leurs classes moyennes passer à la trappe. Des gens, qui il y a encore peu d’années, étaient les garants de la prospérité. Économiquement parlant, cet était de fait est un désastre. Grand nombre de ceux qui auraient pu contribuer à plus de prospérité, végètent. Sans eux il est quasiment impossible de sortir du gouffre. Il est indispensable dans l’intérêt de tous, que ces classes acculées aujourd’hui à la pauvreté, sortent du gouffre où ils ont été précipités. Sans leur apport il ne peut pas y avoir de couverture sociale. Nous nous trouvons dans un cercle vicieux qui touche de plus en plus de monde. Loin de moi l’idée de générer encore plus d’assistés. Leur nombre devrait être drastiquement diminué en créant de l’emploi. On en est loin ! Weiterlesen
Hors-jeu !
Ce n’est pas à moi d’émettre un jugement que seuls les tribunaux peuvent faire. Tant que le transfert de fonds entre Joseph Blatter et Michel Platini ne sera pas éclairci – il y a peu de chances que ce soit le cas – ils ont la présomption d’innocence. Il faut apporter des preuves concrètes pour les attaquer en justice. La suspension de huit ans de la commission d’éthique de la FIFA est légitime, car toutes organisations ont le droit d’établir des règles intérieures, lorsque ces dernières ont été adoptées par les délégués. Une personne qui ne se tient pas aux statuts risque de passer à la trappe. Le spectacle qu’a livré l’ancien président de la FIFA est plus que désolant. Il a prétendu devant la commission qu’il n’y avait qu’un contrat verbal. À ce niveau-là cela frise le ridicule. J’en reste là pour ne pas être trop méchant. Mais je ne peux pas m’empêcher de dire, que cela est du clientélisme de très mauvais aloi. Lorsqu’on accède à des postes de cette importance il faudrait être conscient des conséquences juridiques que de tels faits provoquent. C’est la porte ouverte à la combine, à la corruption. Michel Platini devrait le savoir au lieu de se laisser passer pour un martyre. Il a probablement pas agi malhonnêtement, mais cela serait la moindre des choses de reconnaître qu’il a fait dans ce cas bien précis une erreur. Tout au moins ces deux protagonistes devraient en porter les conséquences politiques au lieu de crier au scandale. La justice suisse et américaines ont démontré quel panier de crabes était la FIFA. Weiterlesen
Et vive l’Espagne !
Le Parti Populaire de Mariano Rajoy a remporté la victoire aux élections législatives, mais a perdu presque un tiers de ses députés. Avec 28,7% des voix et 123 sièges au parlement, il est loin de la majorité absolue de de 176 sièges. Le PSOE de Pedro Sanchez a plongé à la seconde place avec 22,02% des voix, soit un recul de 6,5%. Le peuple espagnol a ainsi exprimé sa méfiance aux deux partis qui se partageaient le pouvoir depuis la mort de Francisco Franco. Face à eux deux nouvelles formations. La nouvelle gauche avec le Podemos (20,7%) et le néolibéral Cuidadanos (13,09). Elles sont emmenées par deux jeunes leaders, Pablo Iglesias et Albert Rivera. Des conditions difficiles pour former un gouvernement de coalition. Le passé contre l’avenir ! Les citoyens ont voté avant tout contre un système qui est corrompu, contre l’austérité qui est la cause du chômage. La plupart des jeunes voient avec appréhension leur destinée. Ils sont souvent sans emploi. 22,5% de la population active est sur le carreau. Malgré une envolée de l’économie les chiffres n’ont guère évolué. Cela revient à dire, que beaucoup de jeunes gens ont pris leur bâton de pèlerin et cherchent un emploi ailleurs. Dans de telles conditions il est étonnant qu’il n’y ait pas eu un raz-de-marée populiste. Cela démontre une certaine maturité de l’électorat. Weiterlesen
La tentation du totalitarisme
Le parti Droit et justice (PiS) de l’ancien premier ministre Jaroslaw Kaczynski, vainqueur des élections du mois d’octobre, est tenté par le totalitarisme. Il n’a de démocratique que sa façade. C’est sa trésorière Beata Szydło qui dirige désormais le gouvernement, après qu’Andrzej Duda ait pris la présidence du pays en août. Le virus hongrois de Viktor Orbán continue à faire des ravages à l’Est de l’UE. Un nationalisme de mauvais aloi et le populisme ont atteint des pans entiers de la population. Un des buts annoncé par le gouvernement est de museler le tribunal constitutionnel. Il a nommé des juges venant des rangs du parti majoritaire et cherche par ce moyen à paralyser la volonté populaire. La réaction a été immédiate. Des dizaines de milliers d’opposants manifestent dans les rues du pays. L’ancien président et leader du syndicat Solidarnosc, Lech Walesa, a parlé du danger d’une guerre civile. Je le crois ! Il serait étonnant que les polonais acceptent de se faire mener ainsi par le bout du nez, comme cela a été le cas pendant le communisme. Ils se sont rebellés, n’ont pas acceptés d’être foulé sous les bottes des dirigeants. Il est déconcertant que Beata Szydlo crache sur l’UE. Lors d’une conférence de presse, elle a éloigné la bannière étoilée et oublie ainsi l’aide financière venant de Bruxelles. Sans elle le pays serait encore dans un état de précarité. Il est facile de cracher aux visages de ceux qui ont épaulé une nation au bord de la ruine. Il serait temps que ses habitants – ceux qui rejettent l’Europe – se rendent compte où ils en seraient. Weiterlesen
La 5ème République remise en question !
Le système bipartite a fait son temps en France. Ce ne seront plus à l’avenir deux tendances qui s’affronteront, mais trois : la gauche, la droite modérée et le Front National. Une situation qui oblige les politiciens à revoir leur copie. Jean-Pierre Raffarin n’a pas sans raisons fait la proposition que la gauche et le centre coopèrent dans de grands projets, telle la lutte contre le chômage. Manuel Valls – soutenu par le Président de la République – abonde aussi dans ce sens. Pour eux il est évident que toutes les forces vives de la France doivent travailler ensemble pour pouvoir obtenir des résultats effectifs. L’esprit partisan a probablement sonné son glas. Si on veut endiguer la montée fulgurante du FN, il faut se serrer les coudes. Pas à la veille d’un scrutin, mais dans la durée. Le pays ne peut qu’en profiter. Je pense qu’une telle initiative abonde dans le sens que les électeurs veulent voir réalisé. Mettre fin à des querelles plus ou moins virtuelles et se mettre ensemble au travail, même si les avis peuvent diverger. L’obligation de trouver des compromis peut être une source de créativité. Cela oblige les participants d’aller dans le fond des choses et d’éviter ainsi des mesures obsolètes, n’ayant que le but de plaire à leurs adhérents. La réflexion se trouvera ainsi au centre des préoccupations, non pas la valeur ajoutée électorale. Weiterlesen
Gilles Kepel et le terrorisme
Dans son livre « Entre “kalach’” et “Martel” » qui vient de paraître, le politologue et connaisseur du monde arabe, Gilles Kepel, met en parallèle deux démarches, qui a première vue devraient être complètement différentes l’une par rapport à l’autre : celles de l’EI et du FN. En écrivant ces lignes, il s’est attiré l’ire de Marine Le Pen. Mais pour tous ceux qui se penchent sur ces faits de société, il y a des points communs. Dans les deux cas c’est la tentative de vouloir modeler une société en employant la force, qu’elle soit physique ou verbale. Il n’est pas question de prétendre que le FN soit complice, mais sa dialectique est plus ou moins la même. Il s’agit avant tout de l’exclusion. En ce qui concerne l’EI, il s’agit des « non-croyants », pour les formations de l’extrême-droite de la sauvegarde de l’Occident. En ignorant les cas personnelles, on généralise des deux côtés. Des populations entières sont mises au pilori, ceci à cause de leur origine ethnique ou de leur croyance. Aussi l’avis que seule une certaine forme de totalitarisme est à même de régler les problèmes politiques. Une fois de plus c’est l’arbitraire qui est en jeu. Un manque total de nuances, de sensibilité, qui est source de conflits. C’est aussi une attaque en règle contre la démocratie, qui ne peut survivre que par la tolérance et le respect d’autrui. Lorsqu’on fait un retour en arrière dans l’histoire, force est de constater que des liens entre les nazis et les milieux fondamentalistes de l’islam, existaient. Weiterlesen