Le meurtre des policiers de Dallas devrait laisser des marques aux États-Unis. Une remise en question du rôle des forces de l’ordre est inévitable. Tant que des doutes subsisteront quant au racisme, il sera difficile d’atténuer les tensions. Et pourtant c’est cela dont aurait besoin le pays. Il est à craindre que la campagne électorale creusera encore plus les disparités entre la minorité noir et hispanique et les blancs. Micah Johnson, le tireur, a voulu faire table-rase et propager la haine. 12 policiers ont été atteints, dont cinq mortellement. David Brown, le chef de la police locale, un noir, est particulièrement touché, d’autant plus que son fils a tué un policier et un civil en 2010 et a été abattu lors de l’intervention de ses collègues. Il est était un malade-mental. Pour lui le drame du 7 juillet est particulièrement traumatisant, d’autant plus que la police a été attaquée à plusieurs reprises. Pour lui, il n’y a qu’une seule option : celle d’un « cessez-le-feu » entre les opposants et les fonctionnaires devant assurer le maintien de l’ordre. Il en va de l’intégrité de toute la nation. Barak Obama l’a bien exprimé lors de son intervention médiatique à Varsovie. Il est de toute première importance que les citoyens retrouvent un équilibre et ne se laissent pas entraîner par la colère. C’est le devoir de la politique d‘œuvrer dans ce sens. Il est vrai que les diatribes racistes d’un Donald Trump attisent encore plus les distensions et amènent les gens à se saisir des armes pour « régler des comptes » eux-mêmes. Sans une réforme de fonds des forces de l’ordre, ce mal continuera à sévir. Elle consiste à lutter contre l’exclusion. Un pari qui inclut aussi le social. Mais j’émets des doutes que le pays soit prêt à se remettre en question. Il ne suffit pas d’élire un noir à la Maison Blanche, pour que la haine ethnique soit atténuée. Essayer de changer la mise par la réflexion, est plus ou moins impossible, car les émotions ont pris le dessus. Comme on le sait elles ne sont jamais pragmatiques. L’amour et le rejet ne sont souvent pas explicables. Weiterlesen
Archiv des Autors: Pierre Mathias
Nous !?…
J’aimerais revenir, une fois n’est pas coutume, sur ce que peut représenter pour nous tous l’équipe des bleus. Elle est constituée dans sa majorité de citoyens issus de l’immigration, ce que je trouve une très bonne chose. La preuve que des joueurs étant venus de loin et étant aujourd’hui plus proche de la nation que certaines personnes « de souche française », sont à part entière des enfants de la République, n’en déplaise à Jean-Marie Le Pen. Nous sommes obligés de reconnaître leur efficacité ! C’est du racisme que de vouloir faire croire que des enfants des banlieues sont des bons à rien ! La seule chose qui freine leur succès est le fait qu’ils sont souvent soumis à la discrimination. Au lieu de tout faire pour les intégrer, on les saborde car ils sont de couleur ou qu’ils vénèrent Allah. Et même s’ils sont chrétiens, on préfère les tenir éloignés. C’est la raison pour laquelle je trouverais très positif si l’équipe nationale pouvait vaincre demain soir le Portugal. Déjà lors des mondiaux de 1998 il a été possible de constater, que l’engouement pour les onze pouvait rendre caduque les différences ethniques. Il était question que du « nous » ! Je sais, c’est une réaction momentanée, mais elle a sa valeur dans des temps marqués par des crises dépassant de loin l’hexagone. Je pense au terrorisme islamique mais aussi à la précarité qui touche en particulier des couches de personnes étant défavorisées, comme le démontre les rapports de l’ONU. Comme par hasard, en majorité « des indigènes » ! Je ne peux que souhaiter qu’une victoire de l’Euro puisse aplanir les préjugés. Mais pas seulement à la surface. Il serait bon que dans le domaine de la formation scolaire des progrès soient faits. Il est inconcevable d’accepter un système à deux vitesses. Toutes les écoles de la République devraient avoir les mêmes critères de qualité. Sur le papier il en est ainsi, dans la réalité il est permis de constater des différences notables. Weiterlesen
Abattus comme des lapins
Philando Castile a été abattu par un policier blanc devant sa compagne et sa fille à Falcon Heights, dans le Minnesota lors d’un contrôle routier. Presque parallèlement à ce drame, un autre noir, Alton Sterling, a été abattu par des agents lorsque ces derniers l’avaient plaqué à terre en Louisiane. Des exécutions sommaires qui ravivent le racisme au États-Unis. Barak Obama a beau dire que c’est un problème américain, qui ne connaît pas de barrières ethniques, mais 31% des victimes sont des noirs. Un taux bien plus élevé que celui de la population afro-américaine qui se situe autour de 13,6%. Vouloir minimiser ces faits, ne peut rien arranger. La société est profondément divisée. Des diatribes comme celles de Donald Trump ne contribuent pas à l’apaisement, au contraire. L’observateur que je suis a l’amer sentiment que nous revenons aux tensions existantes au cours des années 40 et 50. Après la fin de la seconde guerre mondiale un McCarthy sévissait en propageant la haine. Il s’agirait de faire attention, afin que ces incidents sanglants ne dégénèrent pas dans une guerre civile. Comment expliquer ce regain de violence ? La majorité blanche craint perdre un jour sa suprématie politique et économique. La courbe démographique est claire, elle passera au-dessous des 50% au cours de ce siècle. Ces chiffres provoquent chez certains de la peur. Chez ceux qui considèrent que les noirs sont à l’origine de la criminalité excessive dans les métropoles américaines. Le fait de les assimiler à des délinquants, sans exceptions, ont amené certains policiers à agir comme des justiciers. Souvent des blancs issus de la petite bourgeoisie, qui craignent pour leur avenir et celui de leurs enfants. Dans une nation où le populisme est en augmentation, ce sont des signes avant-coureurs d’une détérioration des rapports inter-culturels. Weiterlesen
La City en berne !
La bulle britannique menace de sauter ! Les brokers de la City voient avec panique ce qui pourrait se passer d’ici peu dans le monde financier. En particulier l’immobilier est ébranlé. Que ce passerait-il si des banques quittaient Londres ? Il est question de trouver une autre ville pour recueillir les rescapés. Mais tirer la couverture à soi laisse sur son chemin tous ceux qui croyaient que la raison l’emporterait en Grande-Bretagne. Ils se trouvent face à la tempête, non préparés. Le brexit était pour eux une utopie. Ils se sont dits que les citoyens ne pouvaient pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. Ils le peuvent ! Tout autour d’eux que de la porcelaine cassée. Les traders ne savent pas au juste jusqu’où la bourse les entraînera. En tout cas pas à la hausse. Pour les Européens il n’a à priori qu’une solution : se démarquer au plus vite de la City. Cela ne se passera pas volontairement, mais il faudra endiguer au mieux le courant qui menace de tout emmener sur son passage. Il ne sert à rien de faire le dos rond, nous aussi sommes concernés par la chute vertigineuse de la livre ou de l’instabilité du marché en général. Tout triomphalisme serait de mauvais aloi. Il s’avère que nous sommes aussi sujet aux coups de boutoir de l’ouragan. Vouloir enterrer sa tête dans le sable ne servirait à rien. Que faire ? Je partage la volonté de Monsieur Junker, lorsqu’il réclame avec d’autres un retrait plus rapide de l’UE de la fière Albion. Tout retard ne pourra que nous laisser pantois, paralysé en quelque sorte. Mais David Cameron ne semble pas prêt à endosser les responsabilités. Oublie-t-il qu’il a voulu jouer à l’apprenti-sorcier ? Avant de promouvoir le référendum, il aurait dû jauger les risques en cas de victoire. Il ne l’a pas fait ce qui déclenche le désarroi. Lorsque son ministre des finances essaie de limiter la casse en déclarant que tout restera comme avant, c’est de la méthode Coué. La bourse n’en a rien à faire et ne se calme pas pour autant. Elle est à même de dévoiler la vérité et cette dernière n’est pas agréable à entendre. Weiterlesen
Football espoir !
Dans l’état actuel de l’équipe allemande, les bleus sont favoris. Il est pour ma part souhaitable que l’équipe puisse atteindre jeudi la finale. Cela motiverait le pays, qui se trouve en plein blues. Il est intéressant de constater l’effet que peut avoir un sport en ce qui concerne le moral d’une nation. Une victoire finale doit être comparée à un coup de fouet, qui motive chacun à se lancer dans une bataille personnelle pour sortir de l’ornière. La crise que connaît actuellement la France est avant tout psychologique. La plupart des gens hésitent à se cracher dans les mains et à se mettre à l’ouvrage. Un esprit de fatalité gagne de plus en plus de couches de la société. Depuis la catastrophe du brexit, on peut s’apercevoir à quel point le populisme peut précipiter une nation toute entière dans le marasme. Bien des anglais ont voté pour le départ parce qu’ils se sentaient frustrés par la politique. Cela a été un coup de colère. Je pense qu’un tel vote aurait pu avoir un résultat identique dans l’hexagone. Psychologiquement on en est là ! À force de vivre l’échec, chaque individu cherche à briser le carcan qui l’enserre. Ceci souvent dans l’ire ! Weiterlesen
Les négationnistes ont-ils des couilles ?
Churchill ne serait pas fier de ses compatriotes qui se conduisent comme des lâches. Proférer des injures contre l’UE, traité les migrants d’inférieurs et être racistes auraient dû ouvrir les yeux des Anglais. Casser du sucre est une chose, recoller la porcelaine cassée une autre. Nigel Farage a jeté l’éponge en déclarant qu’il avait obtenu gain de cause. Aux autres de se débrouiller ! Quel triste sire ! De même ce guignole de Boris Johnson. Je les méprise moins pour leurs opinions que pour leur couardise. Cela doit être une caractéristique des populistes de prétendre vouloir sauver le monde, mais lorsqu’il s’agit de passer à l’action, de se débiner. Mais il y aussi les autres, comme l’autocrate hongrois, qui se croit permis de discriminer les plus pauvres, d’être antisémite et de museler la presse. Si c’est cela l’avenir il n’y a plus qu’à se tailler. Ce n’est pas un hasard, que Donald Trump se fasse ovationner par les nazis américains parce qu’il diffame l’étoile de David. C’est triste de se retrouver à la merci de l’imbécillité. Plus triste encore que des êtres un peu demeurés leur accordent du crédit. Et nous ? Au lieu de prendre les rennes, nous sommes comme figés devant une telle ignorance. Nous laissons faire au lieu de réagir. L’expérience britannique devrait être la démonstration qu’une grande gueule n’est pas un gage d’efficacité. Hitler a démontré où de telles diatribes peuvent mener. Au moins il a concrétisé ce qu’il a écrit dans « Mein Kampf ». Personne ne pouvait dire qu’il n’était pas au courant des visées du führer et pourtant ils l’ont élu, ovationné et adulé. Un peuple cultivé et marqué par ses grands philosophes a perdu toute mesure. Il y a de quoi désespérer, quand on se rend à l’évidence que même de grands cerveaux ont failli, comme Martin Heidegger. La preuve que l’intelligence n’a rien à voir avec le fanatisme, que tout le monde peut être atteint par ce virus. Weiterlesen
En fin du ramadan…
L’affreux attentat à la bombe-piégée à Bagdad a fait au moins 119 morts. Il a été revendiqué par l’EI, qui subit en ce moment des revers militaires en Irak. Cette tuerie s’est passée dans un quartier chiite de la capitale. Pour les fanatiques sunnites, ces musulmans de tendance iranienne, ne sont que des renégats qu’il s’agit d’anéantir. Je me suis donné beaucoup de mal en essayant de séparer la religion et la politique en ce qui concerne ce gendre de fanatisme, mais je suis maintenant obligé de reconnaître que ce n’est pas toujours possible. Lorsque les dogmes sont de la partie, il faut s’attendre au pire. L’histoire a laissé derrière nous une coulée de sang, qu’on ne peut pas ignorer. Que ce soit l’inquisition ou les guerres dues à la réforme, les hommes se sont crus obligés de lutter au nom de Dieu. Ils croient que c’est eux qui détiennent la vérité et qu’ils sont habilités à commettre des meurtres, qu’ils ont la bénédiction divine. Chaque fois que la religion s’en mêle, ce n’est que misère, comme ce qui s’est passé dans un quartier populaire de Bagdad. L’EI a voulu marquer un signe de sa suprématie lorsqu’il s’agit de tuer lâchement des innocents. Il est aisé de manipuler la parole sainte et de la déformer en sa faveur. Quels que soient les motifs, la croyance peut être un excellent vecteur pour inciter des hommes et de femmes de mettre à feu et sang tout ce qui peut se trouver sur leur passage. Au nom d’Allah des terroristes sont prêts à se sacrifier, comme ils le disent. La vie n’a plus d’importance pour eux, que la perspective erronée d’un paradis qui les accueillerait soi-disant. Weiterlesen
Michel Rocard est mort…
Michel Rocard, l’ancien premier ministre de François Mitterrand, est mort hier à l’âge de 85 ans. Il incarnait la social-démocratie à la française. Une ouverture au centre qui incluait aussi bien le social que l’économique. Une mayonnaise qui a du mal à prendre chez les socialistes, comme on peut s’en apercevoir aujourd’hui. Lorsque les regards se tournent vers le SPD allemand, il y a une marque de respect d’une part, de doute de l’autre. Il s’avère de plus en plus que cette double stratégie déconcerte les électeurs qui ne savent plus très bien à quel saint se vouer. Et ceci en particulier chez les syndicats qui se veulent combatifs, non pas conciliants. Être raisonnable et pragmatique ne leur convient pas. Michel Rocard avait pour but d’obtenir une synthèse, mais les camarades ne l’entendaient pas ainsi. Manuel Valls, un de ses disciples, est directement mêlé à ce genre de joutes et à de plus en plus de mal à résister contre une vague populaire qui réclame le tout ou le rien. Faire entendre le pragmatisme n’enflamme pas les foules. Et c’est en particulier cela que la France a besoin. Passé de la gauche au centre, Michel Rocard a eu de le peine à faire accepter cette pilule amère. Pour beaucoup il est trop intellectuel, trop théorique malgré son besoin de s’adapter à une situation actuelle. Il n’est pas dogmatique, ce qui a entre autre déplut aux marxistes. En lui je retrouve tout le dilemme du socialisme 2016. Une valse-hésitation entre le pragmatisme financier et économique et une fibre empathique en ce qui concerne les plus démunis. Les faits le démontrent : cette double-veste n’est pas efficace électoralement parlant. C’est cette situation que doit affronter le Président de la République. Bien que certaines de ses options sont parfaitement équilibrées, elles sont perçues par le public comme un signe de faiblesse. C’est là que gît le mal pour une grande majorité. Weiterlesen