Je ne sais pas trop comme je réagirais si j’étais tout à coup transporté sur un terrain totalement inconnu pour moi, dans une atmosphère étrangère ? Il y a pas beaucoup de solutions. Les plantes l’ont bien reconnu ! Ou tu t’adaptes à la nouvelle terre ou tu crèves. Il n’y a pas d’autres alternatives. C’est la même chose pour les migrants, mais à la grande différence, que souvent on les méprise et qu’on attend d’eux qu’ils mettent les bouts volontairement. Dans de telles conditions il est très difficile d’avoir le calme intérieur nécessaire afin d’agir efficacement. Les personnes sont souvent tellement meurtries, qu’elles n’ont plus les capacités de comprendre le monde nouveau, où on essaie de les implanter. Néanmoins je trouve bon, qu’on prenne exemple sur les réussites d’intégration, afin d’apporter la preuve que l’impossible peut parfaitement être réalisable. La télévision diffuse régulièrement des cas, où les nouveaux-venus ont appris dans un temps record la langue de leurs hôtes, qui les encourage – en Allemagne notamment – à faire un apprentissage ou de faire des études. Parfois pour ceux qui ont un titre universitaire, la possibilité de le faire revaloriser leur savoir pour pouvoir exercer dans le pays d’accueil. C’est le cas assez souvent chez des médecins. Je vous avais déjà raconté que ma fille joue pour le compte de la faculté de médecine de l’université Humboldt de Berlin, le rôle de patientes. Il s’agit d’entrer mentalement dans une pathologie et d’interpréter ce rôle, afin que les étudiants puissent avoir de la pratique dans les rapports avec les malades. Ces derniers temps elle a souvent eu affaire à des médecins venant de la Syrie, de l’Irak ou du Yémen par exemple. Il s’agissait d’exercer avec eux, l’attitude que les praticiens doivent avoir envers les femmes. L’Islam ne rend pas aisé ces liens, avant tout s’ils ont affaire à des patientes émancipées. Weiterlesen

La cour d’appel d’Aix-en-Provence a condamné l’agriculteur Cédric Herrou à 4 mois de prison avec sursis pour aide aux migrants. Domicilié à la Roya, pas loin de la frontière franco-italienne, ce militant humaniste a recueilli des migrants illégaux dans sa propriété. Du point de vue juridique il a eu tort de le faire ; humainement il n’était pas possible de procéder autrement. Il a agi comme Angela Merkel, qui pour des questions de conscience, ne voulut pas restreindre dans un premier temps l’arrivée des réfugiés. Il a eu peut-être tort de les avoir aidé à passer la frontière dans cette région très escarpée, mais il ne pensait qu’à leur salut. Je dois avouer que je me trouverais, si j’étais confronté à des conditions analogues, dans l’embarras. Je suis légaliste mais pas au point de renier mes convictions basées sur le droit des hommes. Devant le désespoir je n’aurais probablement pas la force de renvoyer les requérants d’asile d’où ils viennent. Je suis parfaitement conscient ce qu’une immigration non contrôlée peut amener comme difficultés en ce qui concerne l’intégration. Il est évident qu’il y a un problème quantitatif. Mais n’oublions jamais, qu’une personne en fuite l’a fait pour la plupart du temps car elle se sentait menacée. Ce n’est pas par gaîté de cœur qu’elle a pris sur soi de traverser la Méditerranée sur des embarcations menaçant à tout instant de couler. Ce sont des hommes comme toi et moi. Lorsqu’il s’agit de tragédie, il est très difficile de rester neutre. Cela a été le cas de Cédric Herrou qui a déclaré en quittant le tribunal que la lutte continuerait. Il serait prêt de faire de la prison pour la bonne cause. Étant fils de réfugiés, ce qui se passe autour de lui me touche personnellement. Weiterlesen

48 millions d’enfants font parties des réfugiés. Un chiffre inquiétant publié par l’Unicef. Il m’est difficile de me mettre à la place des tous ces petits. Souvent ils ont perdu leurs parents ou sont obligés de vivre éloignés d’eux. Un nombre non négligeable parmi eux sont atteints de traumatismes. Ce qu’ils ont vécu tient parfois de l’inimaginable. Que ce soient les tortures ou l’exécution de leurs proches devant leurs yeux. L’accueil de ces enfants est plus que difficile, car ils souffrent de la peur. Parmi les élèves à qui ma nièce enseigne l’allemand dans une école à la périphérie de Genève, certains ont perdu pied. Les liens familiaux dont ils auraient tant besoin, n’existent pour ainsi plus. Ils sont voués à eux-même, même s’ils ont été accueillis par des familles. Pour une enseignante non formée psychologiquement, un problème de taille. Lorsque la profession fait partie intégrale de son éthique, il est impossible de fermer les yeux. Il est indéniable que les professeurs ont du mal à assumer de telles tâches, car le temps et l’expérience leur manquent. Mais ce n’est qu’en les stabilisant qu’il sera possible d’éviter l’échec scolaire. Il vient encore s’ajouter dans le lot des malheurs de ces enfants. Il ne faut pas s’étonner que ces derniers sont prédisposés à commettre des délits. De l’eau sur le moulin de ceux qui voudraient limiter l’immigration. Se sont-ils mis à leur place ? Tout en ignorant d’aucune manière les problèmes posés par les demandes d’asile, force est de constater les dommages causés par les expulsions. Ces chiffres démontrent que des mesures efficaces doivent être menées sur le terrain. Il faut arrêter la dérive des orphelins par tous les moyens que ce soient. Même si les conditions sont précaires, cela vaut probablement mieux que le voyage clandestin en Europe. Mais allez faire comprendre cela à des personnes refoulées de toutes parts. Weiterlesen

Une fois de plus des cadavres ont été découverts sur les plages libyennes. Il s’agit de réfugiés ayant fait naufrages au large. D’après les dires des rescapés, des centaines de personnes auraient trouvé la mort. Ce genre de statistiques risque de passer aux faits divers, ce que je veux éviter à tout prix. Des hommes, des femmes et des enfants se sont noyés parce qu’ils avaient espoir de trouver un peu de liberté. Pour les passeurs une bagatelle, tant qu’ils ont encaissé de l’argent. Une exploitation insupportable du désespoir. Tant que les conditions de vie au Proche et Moyen-Orient et en Afrique ne s’amélioreront pas, le flux de migrants ne s’arrêtera pas. Une situation qui risque de devenir insupportable pour les pays soit-disant d’accueil. Il est évident que certaines nations comme l’Allemagne ou la Suède ploient sous une immigration incessante, qui déclenche un réflexe de rejet. Le résultat est la montée de l’extrême-droite comme c’est le cas en Autriche, en Pologne ou en Hongrie. Le phénomène du racisme et de l’exclusion risque de faire imploser l’UE. Et nous ? Nous assistons à ce spectacle sans pouvoir intervenir directement. Nous sommes comme paralysés face à l’intolérance. Cette dernière a pour moteur la peur de l’inconnu. Même des nouvelles alarmantes pour tous ceux qui recherchent un refuge ne les arrêteront pas à chercher un asile, tant leur situation est sans espoir. C’est un fait objectif. Mettons-nous à leur place. Réagirait-on autrement ? Pas forcément ! Weiterlesen

La grande offensive menée par Bachar el Assad et ses amis russes, a incité les représentants de l’opposition syrienne a quitter la conférence de Genève. Dans un même temps, des pays comme l’Allemagne, la Grande Bretagne ou les USA, se sont engagés à allouer une somme de plus de 9 milliards de dollars, pour donner une aide humanitaire directe au millions de personnes qui souffrent de la disette. Mais en fin de compte ce n’est qu’une goutte d’eau dans L’océan par rapport à la situation actuelle. Avec les bombardements continuels, il est impossible de sauvegarder une infrastructure ou ce qui en reste. Puis il y a le chômage, qui touche de plus en plus de monde. D’innombrables enfants ne vont plus à l’école. Un désastre complet qui ne risque pas de s’atténuer. 13,5 % de la population vit dans la vulnérabilité ; 4,6 essayent de trouver refuge en Turquie ou ailleurs. C’est dire que le flot de migrants est loin d’être freiné. Il y aura encore dans un proche avenir des morts noyés en Méditerranée. Puis pour ceux qui ont atteint la Grèce, l’exode continuera. Malgré les restrictions décidées par certains gouvernement, comme ceux de l’Autriche, d’Allemagne ou de la Suède, je ne vois pas ce qui pourrait retenir des gens désespérés à tenter leur chance. Ils n’ont plus rien à perdre. Ils feront tout pour pouvoir s’établir et travailler en Europe. La Chancelière n’a pas tort, lorsqu’elle préconise que la priorité absolue de la politique serait de mettre un terme aux hostilités. C’est vite dit, mais sur le terrain ce n’est qu’un vœux pieu. Ce sont des clans qui s’entre-tuent, des ressortissants d’ethnies différentes. La main de fer du parti Baas, qui pendant des décennies a imposé la paix aux Syriens, a dû lâcher prise. La dictature ne contrôle plus qu’une partie du territoire. Pour ne pas sombrer complètement, elle n’hésite pas de tuer des compatriotes. La violence issue de Bachar el Assad, ne recule devant rien. Elle a transformé un pays, une fois prospère, en terre brûlée et ceci à cause d’un individu qui refuse de se retirer. Weiterlesen

En cette fin de semaine la grande coalition en Allemagne est remise en question. S’il n’y a pas d’accord tripartite entre Angela Merkel, Horst Seehofer et Sigmar Gabriel, une crise gouvernementale pourrait avoir lieu. Les leaders de la CDU, CSU et du SPD se rencontreront pour trouver des solutions en ce qui concerne la question migratoire. Des désaccords ont en particulier lieu au sein du camp chrétien-démocrate. Nombre de députés veulent voir un ralentissement drastique du flux des réfugiés. Ils sentent la poussée de l’extrême-droite et craignent être dépassés. L’ambiance générale est effectivement en train de capoter, parce ce que la gestion de ce phénomène de masse laisse terriblement à désirer. Les places d’hébergements ne suffisent plus à loger d’une manière décente les personnes concernées. Les procédures sélectives sont lourdes et bureaucratiques. Bon nombre de demandeurs d’asile usurpent l’hospitalité qu’on leur offre et trouvent tout à fait naturel qu’on leur garantisse le logis, de quoi se nourrir et en fin de compte un travail. Je sais que les brebis galeuses ne constituent qu’une infime minorité, mais elles empoisonnent l’ambiance générale. N’allez pas croire que j’ai rejoint les rangs du Pegida – dès la première heure j’ai soutenu haut et fort l’initiative de la Chancelière d’ouvrir les frontières à tous ceux qui sont directement menacés – mais il ne peut pas être question de recevoir des migrants venant de pays relativement sûrs. Qu’ils le veuillent ou non, ils doivent être renvoyés. Cela me fait personnellement mal d’écrire cela, mais la République Fédérale ne peut pas recevoir tous les malheureux de la planète. Weiterlesen

Il faut avoir vu l’arrivée incessante des réfugiés de Syrie et d’ailleurs pour se rendre compte qu’il n’était plus possible de recevoir sans limite ce flux de malheureux. En une semaine Munich a dû héberger 63.000 personnes. Que restait-il d’autre à faire que de filtrer tous ceux qui dorénavant veulent s’établir en Allemagne. Dorénavant les requérants d’asile devront se faire enregistrer légalement. Ceux qui n’ont plus de papiers seront, d’après les dires du ministre de l’intérieur, refoulés. Une situation tragique dans bien des cas. Que nous le voulions ou pas, il y aura sélection. Cela me gêne terriblement, mais aurait-t-on pu continuer ainsi ? Jusqu’à nouvel ordre il y aura des contrôles aux frontières, une alternative prévue pas les accords de Schengen en cas d’urgence. J’aurais bien aimé que cela ne soit pas arrivé, mais mon périple à la gare de Munich m’a démontré qu’il n’y avait probablement pas d’alternatives. Malgré mon soutien à un élan de générosité, je suis étonné que le gouvernement n’ait pas mis en place dès le début une infrastructure d’accueil. Tout le monde connaissait les chiffres de l’exode. Il était évident qu’il était impossible d’agir aussi ouvertement. Un pays organisé comme la République Fédérale a tout d’abord laissé place à une hospitalité sans retenue, sans pour autant prévoir comment elle devrait être organisée. La population démontre une rare empathie par rapports à tous ceux qui ont fui les horreurs en Syrie, en Irak et ailleurs. Elle a mis un frein à tous ceux qui profèrent la haine en mettant le feu à des lieux devant recevoir les réfugiés. J’ai déjà évoqué dans des articles précédents ma peur que le vent puisse changer de cap, au cas où l’anarchie gagne du terrain. En observant ce qui s’est passé ces derniers jours, il était clair qu’un répit était nécessaire, le temps d’organiser l’immigration, de répartir les migrants partout en Allemagne et en Europe. On est loin du compte ! Je crains fort que s’il n’y a pas solidarité, la maison Europe s’écroulera. Il est impossible à un pays de porter à lui seul une charge qui devrait être répartie partout dans le continent. Il est indispensable de combattre l’égoïsme national, de le déclarer comme étant destructeur. On ne peut pas constamment tendre la main pour recevoir des subsides et d’un autre côté refuser toute solidarité. Je condamne pas seulement la Hongrie mais aussi les autres pays de l’Union de se comporter ainsi. Malgré toutes les critiques qu’on est en droit d’adresser à Madame Merkel, je trouve rafraîchissant qu’elle ait laissé parler son cœur, qu’elle ait dans un premier temps écarté tout esprit bureaucratique. Malheureusement elle a été rattrapée par la réalité. Comment faire comprendre à tous ceux qui cherchent refuge en Allemagne, qu’ils seront soumis à des restrictions ? Appeler à la raison ? Lorsqu’on se trouve dans une telle détresse, cela me semble utopique. Mettez-vous à leur place ! Éveillez de faux espoirs et ensuite les rétracter est pour eux un vrai supplice. J’ose espérer que lorsque le calme sera revenu, il puisse encore avoir la possibilité de les laisser entrer. Je pense que l’euphorie a été trop grande et que maintenant le réveil sera brutal. Moi aussi j’ai été atteint par ce sentiment. Maintenant il est indispensable de devenir réaliste. Quel dommage !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/09/13/crise-des-migrants-berlin-hausse-le-ton-avant-la-reunion-de-bruxelles_4755319_3214.html

Je me suis rendu hier à la gare de Munich pour voir ce qui s’y passait. Mon intention était d’apporter un soutien matériel aux migrants ayant transité par la Hongrie et l’Autriche, mais les organisations caritatives n’acceptaient que de la nourriture, des habits, des sacs de couchage. Je voulais aussi exposer mon intention de recevoir un réfugié pour faire avec lui de la conversation et ceci régulièrement. Pour qu’il y ait intégration, la langue joue un rôle essentiel. Comme grand nombre d’entre eux ont émis le souhait de rester définitivement, il s’agit de les faire vivre dans une certaine normalité. Cela implique un emploi, l’écolage pour les enfants et évidemment un lieu décent pour vivre. Pour qu’il n’y ait pas de catastrophes, il faut agir rapidement. Mais ce n’était ni le lieu ni le moment pour faire une telle demande. J’ai vu un train arriver avec des centaines de malheureux. Des familles entières mortes de fatigue, mais malgré tout soulagées d’avoir pu pouvoir s’échapper à l’enfer. Un enfant a eu un mouvement de panique, lorsqu’il a vu les uniformes des policiers. Il a dû croire qu’on voulait le battre. Dieu sait ce qu’il lui est arrivé… D’après les dernières nouvelles, 13 000 personnes sont arrivées samedi à la gare. Dieter Reiter, le maire social-démocrate de Munich, a appelé les autres Länder et le gouvernement Merkel d’intervenir au plus vite pour assurer une meilleure répartition des requérants d’asile, car les autorités locales se trouvent face à une saturation de lits. Recevoir en une semaine environ 60.000 migrants n’est plus gérable pour l’administration municipale et les organisations caritatives. Weiterlesen