48 millions d’enfants font parties des réfugiés. Un chiffre inquiétant publié par l’Unicef. Il m’est difficile de me mettre à la place des tous ces petits. Souvent ils ont perdu leurs parents ou sont obligés de vivre éloignés d’eux. Un nombre non négligeable parmi eux sont atteints de traumatismes. Ce qu’ils ont vécu tient parfois de l’inimaginable. Que ce soient les tortures ou l’exécution de leurs proches devant leurs yeux. L’accueil de ces enfants est plus que difficile, car ils souffrent de la peur. Parmi les élèves à qui ma nièce enseigne l’allemand dans une école à la périphérie de Genève, certains ont perdu pied. Les liens familiaux dont ils auraient tant besoin, n’existent pour ainsi plus. Ils sont voués à eux-même, même s’ils ont été accueillis par des familles. Pour une enseignante non formée psychologiquement, un problème de taille. Lorsque la profession fait partie intégrale de son éthique, il est impossible de fermer les yeux. Il est indéniable que les professeurs ont du mal à assumer de telles tâches, car le temps et l’expérience leur manquent. Mais ce n’est qu’en les stabilisant qu’il sera possible d’éviter l’échec scolaire. Il vient encore s’ajouter dans le lot des malheurs de ces enfants. Il ne faut pas s’étonner que ces derniers sont prédisposés à commettre des délits. De l’eau sur le moulin de ceux qui voudraient limiter l’immigration. Se sont-ils mis à leur place ? Tout en ignorant d’aucune manière les problèmes posés par les demandes d’asile, force est de constater les dommages causés par les expulsions. Ces chiffres démontrent que des mesures efficaces doivent être menées sur le terrain. Il faut arrêter la dérive des orphelins par tous les moyens que ce soient. Même si les conditions sont précaires, cela vaut probablement mieux que le voyage clandestin en Europe. Mais allez faire comprendre cela à des personnes refoulées de toutes parts.

Une fois que ces enfants sont sous notre latitude, ils doivent être assurés de pouvoir rester. C’est humainement la seule solution ; dans les faits cela se passe différemment. Déjà atteints au fond d’eux-mêmes, les voilà à nouveau soumis à des menaces. Ceux qui s’en occupent sont impuissants face aux décisions de l’État. Il est facile de promulguer des lois, lorsqu’on n’est pas continuellement confronté à cette misère. Nous nous trouvons politiquement embourbés dans un marécage, ce qui permet aux formations extrémistes d’avoir le vent en poupe. Nous sommes plongés ainsi dans une situation sans issues. Lorsque Angela Merkel refuse de fixer un barème concernant les migrants, elle a sûrement en tête le sort épouvantable des enfants. Comme nous l’avons constaté électoralement c’est un désastre pour les partis prônant l’humanisme et le respect des droits de l’homme. Il ne peut pas avoir des mesures restrictives s’il s’agit de montrer plus de solidarité. C’est probablement sur ce point d’achoppement que trébuchera la chancelière. Tant qu’elle sera au pouvoir, les enfants décimés pourront avoir l’espoir de trouver un nouveau chez soi. Mais les chiffres publiés par l’ONU ne peuvent faire que craindre le pire. Il s’est avéré exacte qu’il ne sera pas possible d’accorder l’asile à tous. On en est loin !

pm

http://www.lemonde.fr/demographie/article/2016/09/07/48-millions-d-enfants-migrants-ou-deplaces-de-force-dans-le-monde_4993616_1652705.html

Pierre Mathias

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