Non, elle ne changera pas d’avis au sujet de l’immigration, c’est ce qu’a déclaré hier la chancelière devant le parlement. L’éthique ne se discute pas, telle son opinion. Il ne sera pas question d’instituer des cotes en ce qui concerne le nombre de réfugiés à recevoir. N’a-t-il pas diminué ces derniers temps ? C’est-ce que ses détracteurs dans ses propres rangs ne veulent pas savoir. Ils semblent se complaire dans une psychose protectionniste, qui pour l’instant tout au moins, n’a pas de raisons d’être. Comme l’orateur des verts l’a déclaré, ce mouvement de panique apporte de l’eau sur le moulin de l’AfD, le parti d’extrême-droite qui est arrivé en deuxième position après le SPD dans le Mecklembourg-Poméranie. C’est évidemment un coup de semonce. Angela Merkel le reconnaît et le dit franchement. Mais à son avis, la montée de l’intolérance, même dans son propre parti, est l’affaire de tous les démocrates, quelle que soit leur étiquette. Le rôle joué par Horst Seehofer, est un signe évident de la reconnaissance de l’AdD. Au lieu de minimiser ses déclarations incendiaires, il y adhère en quelque sorte, suivi d’une frange majoritaire de sa formation. Comme Nicolas Sarkozy, c’est un homme de la surenchère. Peu à peu il essaie de mettre en pratique dans son propre Land les préceptes des racistes de droite. Sans aller aussi loin, il se laisse porter sur leur vague et récolte un succès dans les sondages. S’il y avait élections, l’AfD ne recueillerait en Bavière que 8%. C’est peu par rapport aux chiffres actuels ailleurs en Allemagne. Son manque de solidarité envers la chancelière pourrait mener à la rupture. Il n’est pas impossible que le CSU se sépare de son grand-frère, que sont les chrétiens démocrates. Il se pourrait même qu’un candidat des Bavarois soit nommé. Ce serait une entrave de taille et transformerait le paysage politique de la RFA.

Dans de telles conditions une défection d’Angela Merkel devrait éventuellement être prise en compte. Comme en France, le personnel politique est plus que faible chez la CDU. Depuis des années, tous ceux qui avaient des ambitions, ont été écartés plus ou moins brutalement de la tête du parti. Ceci pour assurer la suprématie de la chancelière. Même si le résultat a été bénéfique pour elle, c’est une tare pour le pays tout entier. Ceux qui sont restés ont un profil plus ou moins bas. Des personnes de bonne volonté mais manquant totalement de charisme. Tous ceux qui montre un peu de jugeote sont obligés de reconnaître qu’il n’y a pas d’alternatives. L’AfD en profite et ne montre aucun complexe à passer à des attaques personnelles, ceci dans la meilleure tradition de l’extrême-droite. N’oublions pas que dans son sein des anciens néonazis y ont cherché refuge. Cela revient à dire qu’une partie des membres de ce parti vient du NPD, une formation propageant l’exclusion et la violence. Des adeptes d’Adolf Hitler qui aimeraient que l’Allemagne ait à nouveau un dictateur. En sachant tout cela, Rolf Seehoder devrait tout faire ce qui est en son pouvoir afin de trouver un compromis valable avec la cheffe du gouvernement fédéral. Il ne le fait pas par ambition individuelle. En tous les cas il y a un fait que personne ne peut ignorer : le flux migratoire a fortement diminué.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/09/07/angela-merkel-met-en-garde-contre-la-montee-des-extremismes_4994180_3214.html

Pierre Mathias

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