Emmanuel Macron a osé dire que la colonisation avait été un crime contre l’humanité en Algérie. François Fillon, lors d’un meeting à Compiègne, a jugé ces paroles indignes d’un candidat à l’Élysée. Celui qui se dit l’héritier du Général de Gaulle, qui a eu le courage de décoloniser avant tout l’Afrique, devrait être dans ce cas bien précis un traître. S’il lisait ces lignes, il prétendrait que l’indépendance des anciennes colonies a été fait sous la contrainte, ce qui n’est qu’en partie exacte. Un de mes plus vieux amis a rencontré avant la libération de l’Algérie de Gaulle et s’est entretenu plus d’une heure avec lui. C’était peu de temps avant la libération de l’Algérie. Il y voyait aussi une chance pour la France. Celle d’une coopération privilégiée dépourvues de contraintes colonialistes. Ne mâchons pas les mots, je suis de l’avis d’Emmanuel Macron, car la présence musclée des Français n’avait en fin de compte qu’un but : l’exploitation. Je serais le dernier à prétendre qu’il n’y ait pas eu de développement. Des routes, l’électricité mais aussi des écoles ont été mises en place. Mais ce n’était pas par charité. C’était la condition pour mieux exploiter les ressources existantes. De Gaulle l’avait bien compris dans l’analyse qu’il fit lors de la rencontre avec mon ami. Il était d’avis qu’il fallait rendre leur dignité aux autochtones. À force de les traiter de Français de deuxième classe, comme cela avait été le cas en Algérie, il n’était à ses yeux pas étonnant qu’il y eut une rébellion. Comme chef de la Résistance, il pouvait très bien comprendre que les colonisés pouvaient ressentir. Weiterlesen

Je ne peux pas concevoir qu’un politicien puisse dire de lui qu’il est vertueux. Avec l’affaire Fillon on voit ce que peut déclencher une telle déclaration. J’essaie d’être correcte, mais je sais aussi que je ne peux pas être parfait comme le candidat des Républicains voudrait l’être. Il est tombé dans le piège. J’attends de toutes personnes ayant la prétention de briguer de hauts postes, qu’ils soient plus habiles. Je ne suis de loin pas un apôtre de la vertu, mais je demande un peu plus de doigté. Lorsque François Fillon a déclaré que deux de ses enfants l’avaient secondé en tant qu’avocat, il s’est à nouveau fourvoyé dans des explications bidons, ceux-ci n’étant qu’étudiants. Je peux très bien m’imaginer qu’il a depuis des insomnies. C’est moins les faits eux-mêmes que je lui reproche, bien plus sa manière de gérer la crise. Même s’il arrivait à prouver que tout s’est déroulé dans la légalité, les sommes (500.000 €) dont il est question sont indécentes lorsqu’on sait que bien des familles vivent dans la plus grande pauvreté. Aussi le salaire de 5000 € de sa femme payé par une maison d’éditions, où elle n’a que livré deux entrefilets en deux ans, se passe de commentaires. Je ne vais pas revenir là-dessus. Mais une chose est claire, il n’est dorénavant aux yeux des Français plus Monsieur Propre. Je ne peux pas éprouver de la satisfaction car tout prouve que le monde politique se comporte vraiment de travers. J’ai toujours essayé de décrire le travail des députés comme étant très astreignant et demandant bien des sacrifices. Les salaires qu’ils touchent sont parfaitement justifiés ainsi que les sommes allouées à leurs conseillers, aux secrétaires ou aux attachés de presse. Mais l’État est en droit d’exiger d’eux, qu’ils aient une gestion plus que transparente. Toutes activités doivent être documentées. Weiterlesen

Je ne peux que donner raison à Jean-Marc Ayrault lorsque ce dernier déclare qu’il faut à tout prix soutenir le candidat de la gauche qui aurait le plus de chances d’être présent au second tour. Si on en croit les sondages actuels, ce ne serait sûrement pas un des candidats du PS, ni Jean-Luc Mélenchon. Il faudrait éviter un affrontement Le Pen – Fillon dans la situation actuelle en Europe, où le populisme gagne de plus en plus de points et que ses ténors prennent parfois des positions néonazies, comme c’est le cas de Björn Höcke, le leader de l’AfD du Land de Thuringe. Il a traîné dans la boue, lors d’un discours tenu à Dresde, le holocauste et a exprimé son opposition par rapport au mémorial en souvenir des victimes des camps de la mort à Berlin. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres ce qui nous pend au nez, si continuons à faire de la popote électorale. J’ai souvent exprimé l’opinion que comme homme de gauche j’avais certaines réticences par rapport à Emmanuel Macron, mais je dois reconnaître que son programme m’est devenu assez proche. Bien plus que ce que j’ai pu entendre lors des débats des primaires de la gauche. Je pense qu’elle devrait sauter par dessus son ombre afin de ne pas laisser la France livrée à ceux qui prônent l’intolérance. N’oublions pas qu’un certain Monsieur Trump sera investi demain à Washington. Il n’est un secret pour personne qu’il est plus proche de l’extrême-droite que beaucoup de présidents avant lui. C’est bien lui qui a reçu Nigel Farage, l’ancien chef de l’UKIP, le parti nationaliste anglais. Si nous voulons contrecarrer l’influence des USA nouvelle mouture, nous serions bien conseillés de ne pas emprunter la même voie. Weiterlesen

François Fillon déclare qu’il est à la fois gaulliste et chrétien. C’est son droit le plus absolu, même si cela peut me paraître problématique. En soi je suis aussi dans un mouvement de pensée proche de ces deux notions, mais suis de gauche. Le catholicisme comme il le conçoit n’est pas ma tasse de thé. Je n’appartiendrai jamais aux légions des fondamentalistes de la foi. Je soutiens de ce fait l’action du Pape François, mais en aucune manière celle des intégristes. De ce fait je me sens un peu floué. C’est ici qu’il est dangereux de vouloir tout mettre dans un seul sac. Ce sont souvent les nuances qui comptent. Parfois plus qu’un aspect général. Et lorsque la politique s’en mêle, cela devient délicat. Inutile de préciser encore une fois que je suis pour la séparation de l’État et de l’Église. En se situant ainsi, François Fillon a un devoir de perfection, ce qui est impossible a réaliser comme simple mortel. Il devrait réconcilier les uns et les autres, se modérer. Vaporiser de l’eau bénite n’est pas une méthode miracle. Personne ne peut garantir qu’il gagnera ainsi les élections. Je doute que le modèle qu’il présente puisse enthousiasmer les foules. N’est ce pas du Le Pen édulcoré ? Je ne le pense pas totalement lorsque je prends l’UE comme exemple. Il ne recourra pas à des solutions coups de poing, au contraire. Dans une ambiance feutrée, il essaiera de faire revivre un conservatisme édulcoré, emprunt de complaisance à première vue. Mais dans le fond c’est autre chose qui se trame et risque de perturber le climat politique en France. Nous avons vu où le piétisme américain nous a mené. À Donald Trump, un opportuniste qui est très loin des vues de l’Évangile. C’est une porte ouverte vers la droite extrémiste, qui montre des valeurs morales que lorsque elles pourraient lui être bénéfiques. Weiterlesen

Je fais partie du peuple sans être populiste. Donc je ne veux pas être assimilé à un mouvement que je considère comme parfaitement rétrograde. À force de tout vouloir remettre tout en question, les chantres de la l’extrème-droite se retrouvent devant des problèmes insolubles, en particulier ce qui concerne l’économie. Le FN, en voulant quitter l’UE, la zone Euro du même coup, l’OCDE et le FMI, sans parler, dans un autre domaine, de l’OTAN, isolerait complètement le pays. Mais peu importe, tant que les électeurs gobent tout, on peut promettre n’importe quoi. Cela ne m’étonnerait pas, afin de contrecarrer le programme rigide et néo-libéral de François Fillon, que Marine Le Pen se roulera dans de la farine et présentera un programme social. Elle ne réduira pas de manière si drastique le nombre des fonctionnaires et baissera évidemment les impôts. Un conte de fée ! Personne ne peut dire comment financer tout cela, d’autant plus que dans l’isolationnisme il n’est guère possible de faire des profits. Il serait bon de demander la recette au maître absolu de la Corée du Nord. Comme on le sait il sait comment donner des coups de fouets à l’économie. Trêve de plaisanterie. Ce que je viens d’esquisser peut sembler outrancier, mais il y a une part de vérité. Le programme du candidat du PR est peut-être réaliste dans l’optique des nantis, mais la potion est amère pour les plus démunis d’autant plus que leur nombre augmente de plus en plus. Ce sont eux qui viennent élargir les rangs du FN, à part ceux qui sont restés fidèles à la gauche. Si François Fillon n’en tient pas compte, il risquera d’avaler le bouillon de minuit contre Marine Le Pen au second tour des élections. S’il veut empêcher l’extrême-droite de gagner la présidentielle, il sera forcé de mettre de l’eau dans son vin. Sans un appui de la gauche traditionnelle, la France ira au désastre. Weiterlesen

Comme on le sait le programme de François Fillon est assez radical dans son intégrisme, que ce soit dans le domaine économique ou dans celui d’une société judéo-chrétienne. Je ne veux pas revenir sur ce que j’ai écrit cette semaine concernant son refus d’accepter un contexte multiculturel ou le dégraissage massif de l’administration. Devant de telles revendications et le danger que représente aussi Marine Le Pen et le FN, la gauche doit se réformer de fond en comble. Il est effectivement très tard pour le faire, mais sans une initiative réformatrice, ce pourrait être le naufrage absolu. Même comme il est à prévoir que les socialistes et leurs alliés se retrouvent dans l’opposition, ce serait fatal qu’il y ait une situation identique à celle de la Hongrie, où le gouvernement peut faire presque n’importe quoi. Tout d’abord il s’agira de rassembler tous ceux qui refusent de se soumettre au conservatisme, tel que le préconise le candidat du PR. Ce ne seront plus obligatoirement les ouvriers ou les petits employés, dont beaucoup d’entre-eux ont rejoint le Front National. Il sera plutôt question de tous ceux pour qui les valeurs sociales ne sont pas seulement un filet de retenue, mais une manière d’aborder la société, de lui donner des valeurs humaines. Parmi eux des intellectuels qui se rendent parfaitement compte des dangers qu’un revirement à droite peut engendrer. Le thème de la liberté de pensée se retrouvera au premier plan. Tous ceux qui refusent à se soumettre aux dogmes du capitalisme dur et pur, préféreront opter pour une solution intermédiaire et c’est justement là où le bât blesse. Les cinq dernières années ont démontré que le modèle socialiste était en fait rejeté par une majorité de la population. Des réformes courageuses n’ont pas pu être menées à bien, car il y aurait eu résistance. Weiterlesen

Manuel Valls n’a pas encore déclaré à Rouen s’il se présentait aux primaires de la gauche en janvier ou pas. Il attend la décision du président de la république, qui d’après les rumeurs voudrait bien y prendre part. S’il faisait le pas, le premier ministre se trouvera confronté à Emmanuel Macron qui s’est auto-nommé candidat. Il en ira aux présidentielles que l’on veuille ou non du néo-conservatisme. Il est presque certain que les Français s’opposeront dans leur majorité au progressisme. Ils essaieront de trouver leur bonheur dans l’immobilisme qui leur semble plus rassurant. Un réflexe pervers qui leur causera certaines désillusions. Manuel Valls aura beau prétendre que l’avenir d’un pays réside dans le changement, il est guère probable qu’il soit suivi dans une telle démarche. Il paraît presque évident que le scrutin sera une joute entre Marine Le Pen et le candidat du PR. Ils feront l’article en se faisant passer pour les apôtres d’une droite pure et dure, comme François Fillon l’a fait. Peut-être le souhait de se voir gouverné par la force, peu importe si les conséquences personnelles font craindre le pire. Dans le contexte actuel le discours social ne prend pas. Plutôt l’esquisse d’une société menée à coup de fouet. Comment expliquer ce phénomène ? L’option d’une société autogérée est rejetée par une majorité parce qu’elle implique une grande part de responsabilité individuelle. L’échec de la gauche peut s’expliquer en partie ainsi. Il paraît dans un premier temps plus facile de se fier à un chef ou une cheffe. De les laisser décider pour soi-même en abandonnant certaines prérogatives. Il ne fait pour moi aucun doute que nombre de citoyens se mettront par commodité sous le joug du pouvoir. Pour moi c’est la raison principale pourquoi la gauche perdra, bien moins le bilan de son action. Weiterlesen

Personne ne pourra reprocher à François Fillon d’afficher sa foi. La liberté de croyance est une des constantes les plus importantes de la démocratie. Mais il est permis de s’opposer à une mainmise de la religion dans les affaires politiques. Pour que cela soit clair, je crois en Christ et suis prêt à l’affirmer malgré mes convictions de gauche. Mais je suis aussi conscient de la situation actuelle, où la foi est souvent manipulée à des fins étatiques. On ne peut pas reprocher à un islam militant de provoquer un déséquilibre dans une société et en même temps lui opposer un fondamentalisme chrétien dépourvu de toute tolérance comme c’est le cas aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle je suis un farouche partisan de la séparation de la religion et de la politique, tout au moins lorsqu’il s’agit du pouvoir. Porter la bannière de Jésus pour gagner des élections me rend mal à l’aise. Je ne dénie en aucune manière le droit à François Fillon de calquer ses vues sociétales sur ses convictions religieuses, mais je ne veux pas que cela touche la pluralité de la France. Vouloir opposer au terrorisme islamiste un catholicisme dur et pur, n’entrerait en aucune manière dans les vues du Pape François. Il s’opposerait probablement à ce que la croyance soit employée à des fins opportunistes comme celle de briguer un poste important. Weiterlesen