Emmanuel Macron est revenu à Oradour-sur-Glane pour le 73ème anniversaire de cette tragédie. La division SS « Das Reich » massacra le 10 juin 1944, 642 villageois. Parmi eux une majorité d’enfants et de femmes. Le Président y a fait un discours hier, où il a évoqué l’avenir. Ce terrible événement devrait être bien marqué dans l’esprit de la jeune génération. C’est un appel à appliquer à la lettre les articles de la charte des droits de l’homme, à lui donner la liberté dont il a tant besoin. Lorsqu’on suit ce qui se passe actuellement en Syrie, en Irak ou ailleurs, cela ne laisse présager rien de bon. Il est à craindre que les leçons du passé n’aient pas été entendues. C’est le rôle d’un chef de l’État de veiller constamment à ce que de telles horreurs, telles celle d’Oradour ne se répètent pas constamment. Je pense qu’en France trop de gens ne veulent pas prendre conscience de l’histoire contemporaine. Pour la projeter sur demain, il faut d’abord en prendre connaissance et ceci sans tabous. Il serait néfaste d’oublier la Collaboration au temps de l’Occupation. De se rendre compte qu’il y avait dans le pays une extrême-droite qui étend ses tentacules jusqu’à nos jours. Son but est de propager un nationalisme malsain, qui perverti les esprits en désignant de soi-disant ennemis, qu’il faut éliminer avant tout. Ce sont en général les étrangers et les personnes de races différentes. Weiterlesen
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Présider, ne pas gouverner?
Lorsque Emmanuel Macron a parlé hier soir du rôle qu’il jouerait s’il était élu président. Si je l’ai bien compris, il voudrait esquisser les grandes options de sa politique en donnant le soin au gouvernement de les mettre en pratique. Serait-ce la volonté de renforcer le pouvoir des ministres, qui devraient assumer personnellement les mesures qu’ils sont appelés à prendre ? Ce serait plus de coopération entre l’Élysée et Matignon que c’est le cas aujourd’hui. François Hollande a par ses hésitations freiné l’action des personnes qu’il a mis en place. Au lieu de s’emparer effectivement des problèmes à résoudre, le gouvernement a donné l’impression de faire du sur-place. Je pense que Macron en a pris la leçon. Il a dû faire une analyse sérieuse du quinquennat qui arrive à son terme. Sur le plateau de France 2 il a été plus précis qu’auparavant sur les mesures qu’il voulait prendre et du rôle qu’il serait appelé à jouer. Ce serait celui d’un timonier donnant un champ d’action élargi à ses officiers et finalement aussi aux matelots. Il a bien stipulé que le Président devait être une personne exceptionnelle et qu’il devait se montrer plus rarement au public que c’est le cas actuellement. Il ne voudrait en aucun cas provoquer un nombre accru de nouvelles n’ayant aucun rapport avec sa politique. L’impression prévalait hier soir que nous avions affaire à un homme déterminé, qui par une certaine poigne veut refaire l’avenir. Et c’est cela qu’il s’agit de pratiquer en premier lieu. Il est un homme qui semble être respectueux des gens qui l’entourent. Il dit vouloir appeler au gouvernement des personnes issues de la société civile, qui dans leur majorité ne sont pas liées au système traditionnel des partis. Auront-ils ainsi plus d’indépendance ? Il a présenté les premiers candidats qui se présenteront sous la dénomination « En marche ! » au législatives qui auront lieu après la nomination du nouveau président. Et ce sera là qu’il devra prouver si son mouvement est un feu de paille ou la base d’une nouvelle France ? Weiterlesen
« Je suis vertueux ! »
Je ne peux pas concevoir qu’un politicien puisse dire de lui qu’il est vertueux. Avec l’affaire Fillon on voit ce que peut déclencher une telle déclaration. J’essaie d’être correcte, mais je sais aussi que je ne peux pas être parfait comme le candidat des Républicains voudrait l’être. Il est tombé dans le piège. J’attends de toutes personnes ayant la prétention de briguer de hauts postes, qu’ils soient plus habiles. Je ne suis de loin pas un apôtre de la vertu, mais je demande un peu plus de doigté. Lorsque François Fillon a déclaré que deux de ses enfants l’avaient secondé en tant qu’avocat, il s’est à nouveau fourvoyé dans des explications bidons, ceux-ci n’étant qu’étudiants. Je peux très bien m’imaginer qu’il a depuis des insomnies. C’est moins les faits eux-mêmes que je lui reproche, bien plus sa manière de gérer la crise. Même s’il arrivait à prouver que tout s’est déroulé dans la légalité, les sommes (500.000 €) dont il est question sont indécentes lorsqu’on sait que bien des familles vivent dans la plus grande pauvreté. Aussi le salaire de 5000 € de sa femme payé par une maison d’éditions, où elle n’a que livré deux entrefilets en deux ans, se passe de commentaires. Je ne vais pas revenir là-dessus. Mais une chose est claire, il n’est dorénavant aux yeux des Français plus Monsieur Propre. Je ne peux pas éprouver de la satisfaction car tout prouve que le monde politique se comporte vraiment de travers. J’ai toujours essayé de décrire le travail des députés comme étant très astreignant et demandant bien des sacrifices. Les salaires qu’ils touchent sont parfaitement justifiés ainsi que les sommes allouées à leurs conseillers, aux secrétaires ou aux attachés de presse. Mais l’État est en droit d’exiger d’eux, qu’ils aient une gestion plus que transparente. Toutes activités doivent être documentées. Weiterlesen
En marche!
Emmanuel Macron a tenu un meeting hier après-midi au Parc des Expositions de Paris. Il a pu réunir bien plus de personnes qu’il y a une semaine au lancement de la primaire des socialistes. Ce qu’il a exposé est un programme social-démocrate qui ressemble par bien des points à l’Agenda 2010 de Gerhard Schröder. Ce qui est caractéristique c’est la présence des jeunes. Il est indéniable qu’il les attire parce qu’il ne ressemble en aucune manière à un zombie de la politique politicienne. Le mouvement « En marche ! » compte 120000 militants, tendance ascendante. Il se présente comme étant le candidat du travail et préconise le dialogue au sein des entreprises entre les patrons et les employés ou les ouvriers. Une de ses taches principales sera de diminuer les charges sans pour autant toucher au social. Il faut aider d’une manière plus efficace tous ceux qui vivent dans la précarité. Il respecte les lois actuelles concernant l’emploi, comme les 35 heures, le salaire minimum et l’égalité entre les femmes et les hommes, mais voudrait qu’il y ait des accords au sein des différentes entreprises et évidemment aussi dans l’administration. En clair cela veut dire qu’il y aura moins d’État. Comme outre-Rhin « le contrat d’entreprise» aura la priorité. Il parle de la suppression des cotisations maladie et chômage des salariés qui seraient transférées sur la CSG. Les revenus du capital auront une imposition plus élevée que celle du travail, de même que les prélèvements chez les retraités aisés. En réponse à la suppression de 500 000 emplois du service public proposée par François Fillon, il veut tenter bien plus de décentralisation. Il faut libérer les énergies, non pas couper des têtes. Avec plus de proximité il entend être plus efficace. En ce qui concerne la sécurité il veut augmenter les rangs des services de l’ordre de 10 000 nouveaux fonctionnaires. Il se réfère à Lionel Jospin et à Jean-Pierre Chevènement lorsqu’il s’agit de la police de proximité. Finalement il a clôt son meeting en parlant de l’Europe qu’il faut absolument renforcer par les temps qui courent. Ce sera elle qui nous sauvera en fin de compte ! Weiterlesen
Rassembler au lieu de diviser
Emmanuel Macron a participé à la réunion des réformistes européens. Un colloque qu’il a organisé en partie et qui marque le lancement de sa campagne des présidentielles, même s’il ne l’a pas dit officiellement. Il s’efforce de recevoir des soutiens de la gauche et du centre. Je ne sais pas trop ce que je dois penser de sa démarche ? Veut-il devenir le nouveau Tony Blair et réformer l’échiquier politique en France ? Au lieu de rassembler, il est en train de diviser. C’est mon impression. Je n’aurais pas d’objections s’il réussissait à redonner de l’élan à une gauche plus ou moins moribonde. Mais est-ce la démarche de cet homme plutôt smart ? A-t-il le charisme de convaincre tous ceux qui sont découragés, qui seraient enclins à jeter l’éponge ? Je ne le crois pas. Mais si mes sentiments s’avéraient être exacts, il y aurait stagnation. Je dois avouer que je suis un peu désemparé et que je ne sais pas trop ce qu’il y aurait lieu de faire. Lorsque j’entends ce qu’il a dit à Lyon au sujet de l’UE, j’ai l’impression de goûter une soupe qu’on a réchauffé. Où sont les idées qui pourraient électriser un certain électorat pour l’instant complètement obnubilé par le populisme, quelle que soit sa couleur ? Il devrait comprendre que nous sommes arrivés dans un temps où les simplificateurs ont le haut du pavé. Ce n’est évidemment pas le cas d’Emmanuel Macron. Mais aurait-il assez d’énergie de contrecarrer des Sarkozy et des Le Pen ? Seul il n’y arrivera pas. Je regrette qu’il n’essaye pas d’apporter des réformes au PS et qu’il ne participe aux primaires. Ce serait plus opportun que la division qui fait les belles heures de la droite musclée et vengeresse. Je pense qu’il surestime ses compétences électorales. Il connaît sûrement parfaitement ses dossiers, sait manier comme énarque l’administration. Weiterlesen
Ni droite, ni gauche, du néant ?
Emmanuel Macron veut avoir le profil d’un rassembleur. Avec son nouveau mouvement « En marche ! », qui devrait tout aussi bien recruter des camarades socialistes et des membres du centre bourgeois, il désire avant tout se profiler. C’est un avis personnel que j’émets là. Le patron du Medef, Pierre Gattaz, s’est empressé de saluer cette initiative ainsi que l’ancien premier-ministre Jean-Pierre Raffarin. Ce n’est pas le premier essai d’attirer dans son giron tous ceux qui sont plus ou moins dégoûtés par la politique politicienne. Il y a de quoi, mais il serait illusoire de croire, que par de tels artifices le système soit réformable. Cela me rappelle la démarche de Valérie Giscard-d’Estaing lorsqu’il a réussi le temps d’une investiture à regrouper un grand nombre de modérés. Les réformes qu’il a voulu mettre en place, ne changèrent en aucune manière la société française. L’électorat l’avait bien compris et hissa ensuite à la présidence François Mitterrand. Son programme avait avant tout le mérite d’être clair. Ce n’était pas du flou, des paroles bien intentionnées qui ne peuvent qu’aboutir dans le néant. Je crains qu’Emmanuel Macron soit otage d’une utopie en croyant ratisser large. Vouloir plaire à tout le monde n’est pas forcément une garantie de succès. Je trouverais bien plus opportun, dans la situation déplorable que nous vivons, de redéfinir la gauche. De revoir notre copie sans à priori, d’être honnête et de reconnaître les erreurs faites. Il est malheureusement évident que la mayonnaise ne prend plus. Ce n’est pas un phénomène typiquement national. Le SPD est en ce moment plus ou moins en chute libre. Nombre d’électeurs traditionnellement de gauche, rejoignent l’AfD, comme c’est le cas chez nous avec le FN. Weiterlesen
Adieu les 35 heures !
Lorsque j’entends parler de la société de loisirs, j’ai des démangeaisons. J’ai des amis qui considèrent la semaine de travail comme insupportable et qui vivent que pour les fins de semaines ou les vacances. Cela m’effraye. Je me suis toujours refusé de suivre un telle voie. La vie est trop belle pour agir ainsi. La recette pour moi a été de faire un travail qui me plaisait. Chaque jour a de la valeur. Le travail n’est pas une charge, plutôt une porte ouverte à de nouveaux horizons. Et en ce qui concerne les 35 heures, je les ai trouvé restrictifs. Lorsque Martine Aubry les a présentées comme une bonne option pour créer des emplois, j’ai eu des doutes. Cela a été un échec. Mais personne ne voulait s’attaquer à cette vache sacrée, qui en fin de compte n’a apporté que des restrictions. On a hissé le temps libre sur l’autel de la liberté. Mais si c’est de passer la journée à envoyer des courriels ineptes sur son ordinateur, c’est une preuve de pauvreté éclatante d’ennui. Ce qui manque le plus aux uns et aux autres, ce sont les rencontres qui ne sont pas virtuelles. Si on restreint le travail à une corvée, il ne faut pas s’étonner que nous nous trouvions dans une situation économique plus que précaire. En ce sens je donne raison à Emmanuel Macron de refuser de faire des tabous. Si la prospérité de tous consiste à mettre la main à la pâte, il ne faut pas hésiter à le faire, même si cela pouvait restreindre un peu les heures de loisirs. Qu’il faille payer les heures supplémentaires est une évidence pour le syndicaliste que je suis. 10% de majoration est une bonne option, pas les 25% qui paralysent l’essor des entreprises. Weiterlesen