« Je suis de gauche ! » « Non tu ne l’es pas ! » « Et si je dis que je le suis ! ». Non, nous ne sommes pas dans la cour d’une école, mais sur la scène « nationale » des élections présidentielles. Benoît Hamon dit : « Il ne veut pas de moi ! ». Il est question de Jean-Luc Mélenchon qui n’apprécie pas que le candidat du PS lui fasse un appel du pied. Se mettre en ménage avec un fossoyeur de l’UE serait abandonner l’option européenne du socialisme démocratique. Ce serait faire le jeu de Marine Le Pen. Pour ne pas sombrer complètement, on semble prêt à tout, même de flirté avec quelqu’un qui jusque-là n’était pas très fréquentable. Lorsque j’entends cela, je frémis d’indignation. Le programme de Jean-Luc Mélenchon ne correspond en aucune manière aux buts que le PS s’est fixé depuis des années. Camarades, il serait temps de remettre les pieds sur terre. Même si je peux approuver les vues écologiques et la volonté de sortir du nucléaire évoqués par la « France insoumise », je retrouve dans d’autres domaines une marinade qui me fait penser à… Bref du populisme d’une gauche qui ne réalise pas, que les réformes sont aussi une question de sous. Tout autant qu’au FN, Mélenchon plane dans du délire. Celui d’une société issue du passé. Weiterlesen

Lorsqu’on voit ce qui se passe dans le paysage politique de la France, il est permis de se dire que tout est en marche. La gauche, qui a su se rassembler sous François Mitterrand, est profondément divisée, que ce soit à sa gauche comme à sa droite. Et de l’autre côté il en est de même. Est-ce le signe d’un profond désarroi ? D’une rupture dans la société française ? Où êtes-vous les enfoirés? Fixé sur votre I-Phone vous n’avez plus le temps de prendre note de notre présence. On préfère faire cavalier seul comme Jean-Luc Mélenchon qui refuse les appels du pied d’un certain Benoît Hamon. Malgré les sondages qui sont favorables au premier, le deuxième voudrait qu’il se soumette à lui. La raison : le PS a encore une majorité à l’Assemblée Nationale mais pour quelques jours seulement. Ce qui se passe là démontre qu’il est horriblement difficile en France de se soumettre aux lois d’une coalition. Chacun a peur de perdre la face, ce qui peut rendre à l’avenir le pays ingérable. C’est justement ce que cherche Emmanuel Macron à faire. Essayer de se retrouver autour d’un projet peu importe sa sensibilité. C’est dans la pluralité qu’on pourra aller de l’avant. Le monde virtuel de l’internet nous démontre que les frontières ne devraient plus exister. Peut-être faudrait-il que Marine Le Pen rédige une 145ème proposition : celle d’interdire aux Français de communiquer avec des étrangers qui auraient le toupet de ne pas parler la langue de Molière. Vous me dites que ce n’est pas possible ? Tout l’est dans notre République ! Même le nuage radioactif de Tchernobyl s’est arrêté pile au milieu du Rhin ! C’est cette absurdité que j’avais entendu à la radio lors d’un tournage à Poitiers. Champion n’est-ce pas ? Les chauvins trouveront bien les moyens d’ériger des murs virtuels qui se dresseront jusqu’à la lune. Weiterlesen

Ouf, après trois heures quinze de débats, la confrontation des cinq meilleurs placés d’après les sondages dans la course à l’Élysée, se sont séparés. À part quelques poussées de fièvre entre Madame Le Pen et Monsieur Macron, une certaine monotonie s’en est dégagée. Les candidats avaient le devoir d’exposer en deux minutes tel ou tel sujet. Pas le temps de vraiment développer l’arrière-plan d’un programme, que chacun peut lire sur internet. TF1 a voulu passer tous les sujets au crible, ce qui à la fin a pris l’aspect d’un catalogue. À part les diatribes nationalistes de Marine Le Pen, j’avais de plus ou moins du mal à garder mon attention. Ce qu’on nous a servi était une sorte de cocktail, où les ingrédients donnés par les uns et les autres y figuraient. Certes, François Fillon a attaqué Angela Merkel au sujet de sa politique migratoire, qu’il a qualifiée comme étant inadmissible. La leader du FN s’est donnée cœur-joie de taper du sucre sur les étrangers. D’après ce qu’on peut en déduire, ce sont eux qui sont à l’origine de tous les maux qui frappent la nation. D’où sa volonté d’ériger des murs virtuels à la Trump, afin d’isoler ses chères compatriotes et de les protéger contre la très vorace UE, qu’elle veut quitter au plus vite. Elle prit toutes les occasions qui lui étaient offertes pour chanter louange de l’isolationnisme. Dans cette forme de débat, il n’a pas été possible de lui répliquer, d’où elle prendrait l’argent pour arriver à ses fins ? En entendant tout cela je suis resté sur ma faim. Il serait à mon avis plus convainquant d’organiser des joutes thématiques de plus courte durée. Je pense que l’électeur est en droit de savoir, ce que telle ou telle décision peut avoir comme impacte sur sa vie personnelle et celle de sa famille. Weiterlesen

Manuel Valls ne soutient pas Benoît Hamon et brise ainsi une tradition qui veut qu’un militant se plie aux recommandations du parti. Et ceci parce qu’il a de forts doutes que le programme du candidat soit efficace dans les temps qui courent. Il a fait la même démarche que moi, sans dire jusqu’à ce jour qui il soutiendra lors du premier tour des élections. D’après certains bruits, il serait enclin à vouloir créer un mouvement social-démocrate. Celui-ci pourrait se prononcer ensuite pour Emmanuel Macron aux législatives. Cet épisode démontre à quel point le socialisme à la français est fracturé. Je ne crois pas qu’il y ait une autre solution, mais est-elle vivable ? L’avenir le dira. Mais il y a un fait objectif : la gauche n’a jamais pu tellement sympathiser avec un modèle issu des pays du Nord. Le SPD ne correspond pas du tout à ses visées plutôt révolutionnaires, que le parti a abandonné depuis l’avènement de François Hollande à la tête de l’État. Il s’est trouvé sur un terrain aux contours mal définis. C’est probablement de là que provient la crise. Les socialistes ont viré de plus en plus à droite, ce qui au bout du compte ne leur a pas servi. Mais pouvaient-ils garder leur identité d’antan ? Probablement pas car elle est ringarde. On peut l’approuver ou non, mais la mayonnaise ne prend plus. Comme tout est mouvant à l’heure actuelle, il est difficile de jauger le succès que pourrait avoir un parti social-démocrate. Je pense qu’il aurait un certain mal à maintenir le cap. Il est à prévoir que la gauche se radicalise encore plus si c’était le cas. Mais ceci dans un volume restreint. Il me paraît évident que dans un tel cas de figure, il serait plus difficile que jamais d’obtenir des majorités, que ce soit dans les communes ou à l’échelle nationale. Cela donnerait encore plus de vent au FN ; s’il reprenait à son compte une certaine idéologie d’un populisme de gauche. Weiterlesen

Jean-Luc Mélenchon veut dépenser en cinq ans 173 milliards pour l’infrastructure et le fonctionnement de l’État. Dès qu’il sera à l’Élisée il veut prendre un crédit de 100 milliards afin de financer ses projets. Il espère faire redémarrer ainsi l’économie en assurant des recettes supplémentaires de 55 milliards provenant avant tout des impôts. Il veut réduire le chômage actuellement de 10% à 6%, augmenter le taux de croissance de 2% à partir de 2018 et baisser en conséquence la dette publique. Avec un nombre accru des places de travail, il croit pouvoir faire entrer bien plus de revenus dans les caisses de l’État. Pour assurer un équilibre plus grand des finances, il luttera contre la fraude fiscale, augmentera le taux des prélèvements obligatoires de 45% à 49,2 % du PIB en 2022, mettra en place un impôt sur le revenu plus progressif qu’il fusionnera avec CSG, dont la tranche supérieure de 33.000 Euros sera taxée à 100%. Une fois de plus il saignera tous ceux qui gagnent le plus, dont les industriels. Les investissements dans la construction de logements sociaux est importante et donnera pour un temps limité du travail aux entreprises de construction. Mais dans ce que j’ai lu jusqu’à présent, il n’est pas question de l’essor des entreprises, du financement de leur infrastructure. En voulant augmenter de près de 6% les salaires et le Smic net de 173 Euros par mois et d’accorder l’indemnisation chômage dès le premier jour, ce qui concernerait 500.000 personnes, il y aurait des dépenses supplémentaires de 2 milliards. Sans parler de l’allocation d’autonomie pour les jeunes (21 milliards) et de la revalorisation de l’agriculture écologique en créant plus de 300.000 nouveaux emplois jusqu’en 2022 (9,1 milliards). Weiterlesen

Le débat entre Benoît Hamon et Manuel Valls s’est en particulier occupé du revenu universel que prône le vainqueur du premier tour. Comme je l’ai déjà écrit, je me préoccupe de savoir si un tel pas serait vraiment une panacée. Je dois reconnaître que l’idée me plaît assez, car elle écarte d’emblée certaines injustices. Tout le monde serait à la même enseigne, peu importe ses moyens financiers ou son statut social. Cela concernerait les handicapés, les retraités, les chômeurs… tous ceux qui vivent dans la précarité. Je peux très bien m’imaginer ce qui a mené Benoît Hamon à suivre une telle démarche. Je suis de son avis que la nouvelle génération numérique et que l’utilisation de robots dits intelligents pourraient tuer pas mal d’emploi. Je trouve positif qu’il anticipe dans ce domaine, mais ne vois pas comment l’État pourrait financer un tel projet. Tant que nous sommes soumis aux règles actuelles du commerce international, nous devons rester compétitifs. Dans la perspective d’un financement colossal, comme celui du revenu universel, nous serions en état de faiblesse par rapport à nos concurrents. Et puis, il y a encore un point essentiel, celui de la psychologie. Je peux très bien m’imaginer que certains, pas des moindres, préfèrent se reposer sur leurs lauriers au lieu de se battre pour des revenus décents. Ce serait probablement un frein à l’esprit d’entreprise qui devrait animer chacun de nous dans une époque sans pitié pour ceux qui préfèrent rêver. Je le déplore mais c’est la réalité. D’autre part je crois que c’est pour l’instant le faux message à faire passer. Weiterlesen

Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2017. Il n’a pas attendu qu’il y ait des primaires. Son programme sera anti-européen et aura un relent de populisme. On est loin du temps où les formations de gauche réussissaient à parler d’une même voix. Ce qui se passe là est désolant, parce ce que une telle attitude ne tient pas compte de la situation actuelle, où l’intolérance devient étouffante. Au lieu de nous tirer dans les pieds, une démarche commune serait vitale. Cela ne veut pas dire de vouloir tout aplanir. Les partis doivent garder leur personnalité, se battre pour leurs convictions, mais dans un contexte qui encourage la discussion, non pas la division. François Mitterrand l’avait bien compris. L’union de la gauche a été réalisée au niveau institutionnel. Il a été possible de former un gouvernement dans lequel aussi les communistes avaient leur place. Les valeurs sociales étaient mises au premier rang d’une démarche commune. Lorsqu’on voit les problèmes auxquels sont soumis les citoyens dans un contexte économique tendu, il serait temps de se poser des questions fondamentales. Comme celles de savoir comment faire redémarrer la machine industrielle, sans pour autant étouffer les ouvriers et les employés, lutter contre un chômage qui gagne en particulier les jeunes ? Ce sont des questions fondamentales qui ne peuvent pas être répondues à coups de gueule. Cela demande une indépendance d’esprit, que n’a pas le dogmatique Mélenchon. Il se situe encore dans une politique ringarde qui n’a plus lieu d’être. Ses solutions sont d’un autre temps. Il ne s’agit pas de pénaliser une partie de la population au profit d’une autre. De faire payer un peu plus les riches est une chose, de les mettre sous tutelle une autre. C’est le débat actuel aux USA, où le démocrate Bernie Sanders a le vent en poupe en sommant les plus privilégiés à partager leurs bien avec tous ceux qui vivent dans la précarité. Je suis certes pour une telle démarche, mais à condition qu’elle n’étouffe pas la poule aux œufs d’or. Weiterlesen