Non, il ne s’agit pas de bricoler. Tant que l’UE est l’Europe des lobbys il ne peut pas y avoir d’amour de la part des citoyens. Il serait enfin temps de mettre l’Europe sociale sur les rails, faire fi aux intérêts des groupes économiques en prenant tout d’abord en compte la détresse des plus démunis. Sinon nous courrons à la débâcle aux Européennes. L’alliance des archi-droites pourrait faire très mal. Elle imposerait le populisme comme solution miracle et ferait ensuite tout pour faire sombrer le continent dans « la préhistoire ». Ce serait ouvrir la porte sur une Europe des guerres, de la haine. Il ne peut pas faire de doute que c’est là que nous aboutirons si un coup de barre à gauche n’est pas donné. Mais cette dernière vacille, n’arrive plus à prendre pied. Toutes les sonnettes d’alarme devraient sonner, mais j’ai l’impression que c’est avant tout l’indifférence qui paralyse la politique. Dans un tel contexte, le déclin d’Emmanuel Macron serait un désastre, comme l’a précisé Martin Schulz, l’ancien président du parlement européen, candidat malheureux à la chancellerie en Allemagne. Macron le sait parfaitement, c’est la raison pour laquelle il tente de redresser la barre. Il veut donner à l’UE les moyens de s’affirmer dans les domaines qui secouent actuellement l’Union. Que ce soient les problèmes dus à l’immigration sauvage ou les répercussions dues au Brexit. Mais il ne parle pas, tout au moins pour l’instant, du défi social. Je pense que ce n’est que dans ce domaine qu’il sera possible de gagner des points. Le reste n’est pour la plupart des citoyens européens qu’une question plus ou moins d’intendance. Les politiciens au cour des décennies ont négligé cet aspect, avant tout parce qu’il pourrait être astreignant pour le développement économique. Ils ont oublié que « le profit » devait être partagé entre tous les citoyens, ne pas seulement profiter qu’à des trusts. Weiterlesen
Schlagwort: Europe sociale
À quand l’Europe sociale ?
Il ne faut pas passer de midi à quatorze heures pour dresser un nouveau plan pour l’UE. Il suffit de réaliser enfin ce que la plupart des citoyens espèrent, la réalisation de l’Europe citoyenne, où chacune et chacun puissent se retrouver. Un système qui apporte enfin son déni aux lobbys au profit de l’intérêt général des populations qui composent l’UE. Cela serait l’occasion pour Emmanuel Macron de se démarquer par rapport à tous ceux qui soutiennent l’immobilisme. Peu de jours avant sa mort, Rainer Barzel, un politicien de premier plan de la CDU allemande, me confia, que sans le développement de conditions sociales adéquates pour une démocratie moderne, l’UE s’enlisera. Cela se passa en 2006 à Munich. Une thèse qu’il avait élaborée avec son ami intime, Helmut Schmidt, l’ancien chancelier SPD. Les deux hommes eurent du mal à comprendre pour quelles raisons des revendications élémentaires puissent avoir tant de peine à s’imposer. Il y a eu depuis le début de l’union une erreur de base, celle de donner la priorité absolue à l’économie sans lui adjoindre le social. C’est d’autant plus mystérieux que dès sa création en 1948, la République Fédérale avait axé toutes son évolution sur un développement parallèle de l’évolution économique liée étroitement à une amélioration de l’ordinaire de tous ceux qui contribuent à son succès. Ceci est resté unique dans les anales de l’Europe d’après-guerre. Son secret a été sans aucun doute la participation au sein des entreprises, où le personnel est représenté à 49 % au sein des conseils de surveillance. Ces conseils qui nomment les PDG et leurs adjoints. Une ingérence directe des représentants des travailleurs en ce qui concerne avant tout le personnel de pointe. Mais cela n’est pas tout. Il en va aussi des visées économiques qui sans une infrastructure solide, iraient à la dérive. Weiterlesen
Lettre au président : Le travail détaché
Monsieur le Président,
Comment ne pas vous donner raison en ce qui concerne l’injustice que représente la directive de l’UE du travail détaché ? D’une part il y a les personnes concernées qui sont dans l’obligation de travailler dans des conditions sociales dignes du temps du capitalisme dur et pur de Manchester ; de l’autre la concurrence déloyale envers les entreprises locales ne pouvant pas tenir tête au dumping des offres proposées venant de nations plus pauvres. Le salaire-horaire et la couverture sociale sont ceux des pays, où est sise la société qui envoie ces travailleurs chez nous. Ce sont tout d’abord des membres de l’Est européen comme la Slovaquie, la Roumanie la Bulgarie et j’en passe. Des endroits connus pour leur niveau de vie modeste. Cette pratique est insupportable et doit être éradiquée au plus vite.
Tout cela ne serait pas arrivé si l’UE s’était dotée d’un programme qui aurait pour but d’harmoniser à la longue le niveau des salaires, leur imposition et tout particulièrement le niveau et la forme des prestations sociales. Sans une telle initiative l’UE s’écroulera. Depuis des années je lutte comme citoyen pour une Europe sociale, mais je dois malheureusement constater que Bruxelles fait la sourde oreille, car cela ne correspond en aucune manière aux intérêts des lobbys. Il est bon, comme vous l’exigez, que dans un premier temps chaque salariés soit payé au niveau des conditions des pays où il est envoyé en mission. Cela inclut aussi les cotisations sociales. Dans un tel contexte il serait impossible de faire des offres de soumissions « dumping ». L’équité serait garantie, tout au moins sur le papier. Mais tout cela n’est qu’un premier pas pour éviter d’autre dérives. Où veux-je en arriver ? Je souhaiterais, Monsieur le Président, que vous exigiez des partenaires européens qu’ils mettent enfin le chantier d’une Europe citoyenne en route. Vous savez comme moi qu’il ne faut pas s’attendre à une prise de conscience identitaire tant que l’UE ne tient pas compte des besoins personnels de chacun. Tant qu’il n’y aura pas d’initiatives allant dans cette direction, il aura rejet. C’est regrettable mais c’est la réalité.
Ne nous faisons pas d’illusions, la liberté de circulation au sein de l’UE des biens et des personnes ne pourra que fonctionner efficacement en appliquant les revendications énoncées. Comme vous l’avez évoqué à maintes reprises, l’avenir de l’Europe ne nous tient pas seulement à cœur pour des raisons géopolitiques, mais est la condition absolue de notre essor économique et social. Sans elle l’avenir serait plutôt sombre. On ne peut exiger de personne de l’aimer, mais il faut absolument éviter que bon nombre de personnes déteste l’UE à cause des injustices qu’elle génère. Votre démarche concernant le travail détaché pourrait peut-être mettre en branle tout un processus rénovateur. Je suis d’avis que la France devrait risquer un éclat pour faire avancer les choses. Ce serait en premier lieu d’interdire de telles pratiques sur le territoire national. Je pense que ce serait un immense service rendu à la construction européenne, un changement drastique des mesures appliquées jusqu’à ce jour. Une telle crise, s’il y en a une une, donnerait lieu à de nouvelles négociations. Je trouverais souhaitable que le couple franco-allemand fasse au plus vite des propositions pour relancer l’Europe.
Je suis tout à fait conscient du travail que cela représente, mais je pense que vous êtes à la hauteur du défit. Le but escompté est de remettre l’UE sur les rails. Mais pour y arriver il faudra soutenir efficacement les pays connaissant le marasme économique. Je suis partisan de considérer chaque pays de l’Union comme faisant partie intégrante de notre société. Cela implique une égalité des chances qui ne peut que passer par plus de solidarité. La raison pour laquelle je trouve légitime que chacun d’entre nous s’implique plus pour aider nos frères et sœurs européens qui ont du mal à assumer leur quotidien. Le déséquilibre actuel peut nous mener à notre perte. Qu’on se le dise.
Bon vent Monsieur le Président ! Je souhaite que vous vous fassiez entendre.
Pierre Berger
pm
L’UE la mal aimée…
Pourquoi l’UE est tellement mal aimée auprès des électeurs de tous les pays qui la composent? Parce que personne ne se sent concerné. Tout ce qui se passe à Bruxelles semble être plus ou moins abstrait. On ne tient pas compte des aspirations de chacun, de ses problèmes semble-t-il ? D’où l’urgence de mettre enfin sur les rails une Europe sociale. Depuis l’accord bancal avec David Cameron, on en est plus loin que jamais. Ne soyons pas dupes, sans une telle réforme, l’UE ne pourra pas se maintenir. Il faut absolument que l’union se préoccupe plus du chômage, des assurances maladies, des rentes pour arriver à plus de cohérence. On a l’impression que dans ces domaines tout le monde en fait à sa guise. Sans une coordination plus grande, il ne sera pas possible de stabiliser le continent. Mais cela ne suffit pas ! J’attends de l’UE qu’elle soit active et mette en route des lois communes. On en est plus loin que jamais, d’où mon malaise. Pour l’instant les citoyens ont l’impression que seules les lobbys profitent de Bruxelles. C’est à dire les grands trusts internationaux. Les négociations du TTIP, qui doivent aboutir à un accord commercial entre les américains et les européens, en sont la démonstration. Les préoccupations des peuples sont plus ou moins laissées de côté, que ce soit l’économie ou en particuliers l’écologie. On ignore les vrais aspirations des gens au profit du business. Des discussions menées arbitrairement. Il est probable qu’un tel accord, si les tractations aboutissent, ne trouvent pas la majorité au sein de l’électorat. Mais les négociateurs n’ont en rien à faire. Ils mènent de leur chef la barque, sans s’assurer de leur légitimité à procéder de la sorte. Là aussi le bât blesse. La preuve que la démocratie n’est qu’un leurre au sein de l’UE. C’est aussi une preuve pour expliquer le manque de sympathie de chacun d’entre-nous. Weiterlesen
Jean-Marc Ayrault
Hier a eu lieu un remaniement gouvernemental. Le nouveau ministre des affaires étrangères est Jean-Marc Ayrault, l’ancien premier-ministre. Il est de formation germaniste et parle parfaitement la langue de Goethe. Il s’est toujours intéressé aux relations franco-allemandes et les considère comme étant la pierre d’achoppement de l’Union Européenne. Avec sa nomination il serait souhaitable que des solutions soient trouvées pour sortir de la crise dans laquelle est plongée l’UE. Partout des euro-septiques qui menacent de faire bande à part, des populistes qui montrent leurs biceps, des détracteurs qui prônent le nationalisme. Avec Jean-Marc Ayrault nous avons affaire à un homme qui soutient de toutes ses forces le grand projet continental. Il ne fait aucun doute qu’il se lancera dans la mêlée, non seulement pour sauver ce qu’il y encore à sauver, mais pour faire évoluer l’Europe toute entière dans un esprit de solidarité. Il est personnellement un réaliste, mais pas seulement un pragmatique sans cœur. Il a des idées qu’il voudrait voir réalisées. C’est avant tout dans le couple franco-allemand, qu’il voit une chance de reprendre du poil de la bête. Ses relations étroites avec bon nombre de responsables germaniques peuvent être la clef de nombreuses solutions concernant l’UE dans son ensemble. Il est à prévoir qu’il mettra toute sa force afin de resserrer encore plus l’amitié existante. Cela permettrait aux partenaires de prendre des initiatives indispensables afin de faire bouger les choses. Il est un chaud partisan d’un système plus démocratique. Il a toujours condamné l’autocratie de Bruxelles et prôné plus de droits pour le parlement européen. L’arbitraire de la commission et des autres institutions est pour lui un frein, qui déboute bien des citoyens. Un grand nombre d’entre-eux rejettent le grand projet européen, parce en ce qui concerne le Brexit. Weiterlesen
À quand l’Europe sociale ?
Lorsque les Grecs réclament une Europe sociale, moins dépendante des aspects financiers et économiques, je leur donne raison. La crise actuelle est due en partie à un manque d’empathie des technocrates envers le peuple. L’UE ne peut que subsister que si les citoyens voient en l’Union leur avenir. Pour l’instant ce n’est pas le cas. La méfiance gagne du terrain, car les gens se sentent souvent abandonnés par l’administration bruxelloise. Sans une Europe sociale, il ne faut pas à s’attendre qu’ils s’identifie à l’UE et c’est justement là que le bât blesse. Lorsqu’un pays se trouve en détresse, il faut à tout prix éviter que ses ressortissants tombent la précarité comme c’est le cas en Grèce. Je ne veux aucunement dire par là que le peuple ne porte pas une responsabilité en ce qui concerne le déclin d’une économie provoqué en partie à cause de la corruption d’une administration inamovible. Son clientélisme l’a amené à faire des cadeaux de part et d’autre. Le financement des privilèges qui ont été accordés n’était pas assuré. Pas étonnant que les gouvernements successifs ont fait des dettes. Weiterlesen