Lorsque les Grecs réclament une Europe sociale, moins dépendante des aspects financiers et économiques, je leur donne raison. La crise actuelle est due en partie à un manque d’empathie des technocrates envers le peuple. L’UE ne peut que subsister que si les citoyens voient en l’Union leur avenir. Pour l’instant ce n’est pas le cas. La méfiance gagne du terrain, car les gens se sentent souvent abandonnés par l’administration bruxelloise. Sans une Europe sociale, il ne faut pas à s’attendre qu’ils s’identifie à l’UE et c’est justement là que le bât blesse. Lorsqu’un pays se trouve en détresse, il faut à tout prix éviter que ses ressortissants tombent la précarité comme c’est le cas en Grèce. Je ne veux aucunement dire par là que le peuple ne porte pas une responsabilité en ce qui concerne le déclin d’une économie provoqué en partie à cause de la corruption d’une administration inamovible. Son clientélisme l’a amené à faire des cadeaux de part et d’autre. Le financement des privilèges qui ont été accordés n’était pas assuré. Pas étonnant que les gouvernements successifs ont fait des dettes.

Et il y aussi la question de la justice fiscale. Encore maintenant, sous l’égide de l’extrême-gauche, les riches sont épargnés. On leur a donné tout le temps nécessaire de transférer leurs fortunes à l’étranger sans qu’ils soient forcés de s’acquitter de leurs impôts. Un scandale ! Si on veut assurer le bien-être, il faut le financer. Sans entrée suffisante d’argent, ce n’est pas possible. Revenons à la revendication de créer enfin un outil social au sein de l’UE. Cela ne peut qu’être possible que dans le cadre d’une harmonisation des lois. Chaque nation, tant qu’il n’y a pas d’intégration communautaire, est livrée à elle-même. Les départs à la retraite devraient être identiques de Bucarest à Dublin. Il en va aussi des règles régissant la législature du travail ou des assurances maladies. Sans un peu plus d’ordre dans le domaine social, des dérives comme celles de la Grèce sont inévitables. Mais je crains que presque personne n’est prêt à abandonner ses prérogatives dans un tel contexte. Quelles en sont les raisons ? Pour les politiciens, qui veulent être élus, le rôle du Père Noël est une nécessité absolue. Ce sont eux qui veulent distribuer les cadeaux, non la Commission Européenne. La proximité joue un rôle essentiel. Et si ils ne peuvent pas assurer une certaine pérennité, ils ont fait appel avant l’introduction de l’euro à la planche à billets. Ce n’est plus possible sans monnaies nationales. Dans ce cas bien précis, rien ne peut plus marcher sans la participation des banques. L’argent qu’elles mettent à disposition coûte et doit être remboursé, ce qui peut plonger un pays dans le besoin. L‘ Europe sociale, comme beaucoup la souhaite, assurerait le nécessaire sans réclamer en contre-partie de l’argent. Un tel modèle est remis en question par les nations plus riches qui devraient financer toutes celles qui ont de la peine à se gérer elles-mêmes. Qui serait prêt à accepter un tel déséquilibre ? Personne ! Mais ce qui se passe actuellement, en ce qui concerne les prêts, n’est pas meilleur. Que nous le voulions ou pas, les uns financent les autres, c’est le prix de la sauvegarde de l’UE. Je crains fort que nous arrivions un jour à un crash, parce que l’égoïsme primera. C’est malheureusement humain !

pm

http://www.liberation.fr/monde/2015/07/02/grece-nous-voulons-l-europe-des-peuples-pas-l-europe-des-banquiers_1342133

Pierre Mathias

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