Cette année je n’ai pas de peine à supporter la chaleur. Pourvu que cela dure. Je la préfère au froid, mais je sais aussi quels méfaits elle peut entraîner avec les feux de forêts. À deux reprises j’ai été pris par les flammes. La première fois c’était dans la région de Grasse, où nous étions en vacances ma femme et moi. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me sentais attiré par le feu. Au lieu de rester loin de l’incendie, je me suis décidé de me rendre en voiture près du drame. Sur la petite route de campagne, je fus tout à coup pris au piège. De toute part l’enfer. Si je n’avais pas réagi, je ne serais pas en mesure des décennies plus tard d’écrire cet article. Je mis les gaz et traversai à toute vitesse le rempart de feu qui se dressait devant nous. C’est lorsque je me retrouvai dans une zone non boisée que je me rendis compte à quel point cela avait été de la folie. Le deuxième incendie que je vécus directement, a été dans un village de Corse lors d’un tournage. Le village, où je me trouvais était comme pris dans un étau. Inutile de vouloir le quitter. Nous profitions pour tourner ce qui s’y passait. Les pins calcinés en quelque seconde, la fumée qui se propageait dans les rues. Les regards angoissés des habitants, la lutte presque vaine des pompiers pour sauver ce qu’il y avait encore à sauver. Quelle désolation. Je dois penser à la Grèce, où il y a eu jusqu’à présent 82 victimes. Je suis malheureusement sûr que ce nombre augmentera. Une fois de plus ce drame a été causé par la faute des hommes. Un grand nombre de villas, de cabanons ont été construits au noir, dans des zones non compatibles, sans infrastructure. Souvent des rues en terre battue qui aboutissent dans des culs-de-sac. Des pièges mortels pour tous ceux qui veulent s’échapper. Un phénomène malheureusement courant autour de la Méditerranée. Weiterlesen

La Grèce réclame 269,5 milliards d’Euros à l’Allemagne pour les dommages occasionnés lors de l’occupation nazie du pays. La République Fédérale refuse d’y donner suite en argumentant que lors de la réunification ce problème avait été réglé. Les représentants d’alors du côté grec, avaient accepté de passer outre. Peut-être une erreur fondamentale de leur part, mais ce qui a été signé, ne peut être remis en question. Il est néanmoins compréhensible de vouloir ne pas accepter l’accord d’antan dans la situation plus que précaire que connaît ce pays. Si Athènes obtenait satisfaction, une grande partie de sa dette publique serait payée. D’où l’acharnement du gouvernement d’Alexis Tsipras de faire pression. C’est un problème délicat que celui des réparations après une guerre. Je n’en veux que pour preuve les revendications exorbitantes des alliés envers l’Allemagne après la première guerre mondiale. Le traité de Versailles a été à l’origine de la prise du pouvoir d’Hitler et des conséquences que nous connaissons. La raison pour laquelle en 1945 les vainqueurs ont préféré de suivre un autre chemin, avec succès comme on peut le constater. En ce qui concerne les revendications grecques, je ne vois pas d’autre issue que de boucler le dossier. Ce que j’écris là peut être considéré comme étant injuste, mais je ne vois pas d’autres solutions. L’Allemagne d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le 3ème Reich. La RFA a payé avant 1989 des sommes considérables à tous ceux qui ont été spoliés. Je pense qu’il faudrait se retrouver à mi-parcours. L’Allemagne ferait bien de montrer un peu plus de flexibilité concernant une remise partielle de la dette grecque. Cela fait peut-être mal, mais correspond bien à l’état actuel des finances publiques. Toutes personnes censées ne peuvent pas s’attendre à des remboursements. Il faudrait avant tout faire démarrer l’économie, donner à ce pays les moyens de subsister sans pour autant être dépendant des finances mondiales. Si cela avait été le cas jusqu’à aujourd’hui, je pense que la question des réparations ne prendrait pas une telle dimension. Weiterlesen

Comme il était à prévoir, Alexis Tsipras a présenté sa démission au président de la république grecque. Des élections auront lieu en septembre. Pour le peuple une fois de plus l’occasion de montrer son désarroi. Le premier ministre espère ainsi marquer des points et de se débarrasser de ses « alliés » les plus extrémistes. Depuis qu’il suit une voie pragmatique, bien des députés de son parti lui montrent leur désaccord. Il n’a pu que recueillir 118 voix au sein de son groupe parlementaire au lieu des 120 exigées par la loi. La tentative de trouver une autre majorité est formelle et n’a aucune chance d’aboutir. Il ne lui restait donc rien d’autre à faire. Cela ne m’étonnerait pas que Tsipras se retrouve après les élections à la tête d’un gouvernement de centre-gauche. Ce serait probablement la meilleure solution pour parachever les décisions drastiques prisent ces derniers jours. Une expérience-phare au sein de l’UE. Le sauvetage financier d’un pays, dans les conditions que nous connaissons, est une première. Il serait plus qu’opportun que cela se traduise par un succès. Mais cela ne restera qu’un vœux pieu si le peuple ne contribue pas à son succès. Le scrutin nous démontrera de quelle manière la mainmise des créanciers est perçue en général, si la volonté de marquer un tournant est réelle. Si c’était le cas ce serait un défi pour les mouvements de gauches partout en Europe. La preuve que le réalisme a toujours le dessus lorsqu’il s’agit d’économie. Ses règles ne sont pas visionnaires comme certains papiers pourraient le stipuler. Il ne reste plus grand chose de l’utopie des manifestes électoraux. Dans un marché mondialiste tout est imbriqué. La marche de manœuvre s’est réduite comme une peau de chagrin. La volonté politique ne peut plus que se soumettre au diktat des places financières. Weiterlesen

Angela Merkel évite tout triomphalisme en ce qui concerne l’accord de Bruxelles. La Grèce a dû se plier à des conditions draconiennes en ce qui concerne son redressement et le remboursement de sa dette. Sans un nouvel apport de 81 milliards d’euros, ce ne serait pas possible. Un petit pays s’est incliné devant la détermination de ses créanciers. L‘ Allemagne traîne derrière elle un boulet : celui de son histoire. En particulier celle du nazisme où des millions de personnes ont été humiliées. Je prends comme exemple les « rencontres » du führer à l’Obersalzberg, où il imposait à ses vassaux étrangers des conditions de « coopération » inhumaines. Il n’est pas étonnant que des grecs se souviennent de cette époque et essaient de comparer leur situation à celle d’alors. C’est évidemment totalement injuste. Pour une majorité les faits d’antan se répètent. La chancelière n’a pour eux que du mépris, disent-ils. Elle veut leur imposer par la force des conditions avilissantes et prend un malin plaisir à le faire. Le sale boche n’a qu’une chose en tête, les fouler du pied. Que de porcelaine cassée! Pour les Allemands ce genre de diatribes sont des coups-bas qui atteignent de plein fouet leur honneur. Les générations d’après-guerre ont tout fait pour effacer les traces indélébiles des crimes de guerre et de l’extermination industrielle, avant tout celle des juifs. Et ceci en endossant la pleine responsabilité de ces actes. Aucun pays n’est allé aussi loin. Le dogme de la responsabilité collective est ancré jusqu’à ce jour dans les esprits. Même dans ceux qui n’étaient pas nés à l’époque du nazisme. Weiterlesen

Les grec ont voté non à plus de 61% contre les mesures d’austérité, non pas contre l’euro. Personne n’y comprend plus rien. Les zigzags d’Alexis Tsipras et de son ministre des finances me donnent le tournis. Je n’arrive pas à trouver une logique pragmatique à ce référendum qui n’a eu qu’un seul but, celui de plébisciter des aventuriers. Ont-ils pour autant une nouvelle légitimité par rapport à leurs partenaires de la zone euro ? Si on s’en prend aux règles démocratiques, on ne peut dire que oui. Mais en considérant la porcelaine qu’ils ont cassée depuis 5 mois, je n’arrive pas à les prendre au sérieux. Ils nous ont mené au bout du nez, voulant à tout prix arriver à une remise tout au moins partielle de la dette. Et ceci en refusant de revoir leur copie ! Je peux parfaitement concevoir qu’un pays,qui a réduit depuis 5 ans considérablement ses dépenses, ne puisse pas aller plus loin. La misère touche un tiers des habitants, le chômage est omniprésent, les retraités ne peuvent plus se nourrir correctement et se payer les médicaments dont ils auraient besoin. Des arguments objectifs que je ne peux pas remettre en cause. Mais il aurait des mesures à effectuer qu’ils refusent à prendre, comme une fiscalité déficiente qui avantage les riches – ceux-ci ont entreposé des milliards, notamment en Suisse -, une administration corrompue où le clientélisme est de mise et finalement une structure étatique qui ne fonctionne pas. Weiterlesen

Yanis Varoufakis a rendu visite au FMI à Washington, où il a vu Christine Lagarde. Il s’est engagé à rembourser les 460 millions d’euros dus à cette institution internationale. Il rencontrera lors de son voyage une conseillère de Barak Obama pour évoquer les difficultés financières de son pays. Alexis Tsipras serrera ces jours-ci aussi la main de Vladimir Poutine dans l’espoir de recevoir de la Russie un coup de collier. Martin Schulz, le président du Parlement Européen n’apprécie guère cette initiative, qui perturberait la politique engagée contre Moscou dans le conflit ukrainien. Une fois de plus la Grèce essaie par tous les moyens « le sauve qui peut ». Elle me fait penser à un nageur qui est en train de se noyer et qui cherche par tous les moyens de garder surface. La politique de son parti, le Syriza, a précipité le pays dans une situation encore plus précaire, que celle où il se trouvait avant sa victoire aux élections parlementaires. Pour ne pas se désavouer auprès de ses électeurs, le premier ministre a tout remis en question. Il veut faire face à la précarité qui touche de plus en plus de personnes, aussi celles de la classe moyenne. Une initiative compréhensible, mais qui remet en question les réformes engagées avec l’aide de l’UE. Une vrai danse de Saint Guy qui accentue le malaise dans lequel il s’est fourvoyé. Il promet un jour monts et merveilles, peu après il remet tout en question. Cela fait désordre ! Weiterlesen

Pas reluisante l’attitude de Yanis Varoufakis, le grand argentier grec lors de la réunion des ministres des finances de l’UE. C’est comme si les autres pays de la communauté portaient la responsabilité de la mauvaise gestion des affaires de l’État et de la corruption à Athènes. Un comble ! Je ne vois pas la raison, en tant que contribuable, de leur faire des cadeaux. Mais je dois aussi reconnaître que sans une relance économique, même une partie des dettes ne pourront pas être remboursées. Il est à prévoir que les points de vue se rapprocheront, pour la simple et bonne raison que personne a intérêt de saborder la zone euro. Weiterlesen