Yanis Varoufakis a rendu visite au FMI à Washington, où il a vu Christine Lagarde. Il s’est engagé à rembourser les 460 millions d’euros dus à cette institution internationale. Il rencontrera lors de son voyage une conseillère de Barak Obama pour évoquer les difficultés financières de son pays. Alexis Tsipras serrera ces jours-ci aussi la main de Vladimir Poutine dans l’espoir de recevoir de la Russie un coup de collier. Martin Schulz, le président du Parlement Européen n’apprécie guère cette initiative, qui perturberait la politique engagée contre Moscou dans le conflit ukrainien. Une fois de plus la Grèce essaie par tous les moyens « le sauve qui peut ». Elle me fait penser à un nageur qui est en train de se noyer et qui cherche par tous les moyens de garder surface. La politique de son parti, le Syriza, a précipité le pays dans une situation encore plus précaire, que celle où il se trouvait avant sa victoire aux élections parlementaires. Pour ne pas se désavouer auprès de ses électeurs, le premier ministre a tout remis en question. Il veut faire face à la précarité qui touche de plus en plus de personnes, aussi celles de la classe moyenne. Une initiative compréhensible, mais qui remet en question les réformes engagées avec l’aide de l’UE. Une vrai danse de Saint Guy qui accentue le malaise dans lequel il s’est fourvoyé. Il promet un jour monts et merveilles, peu après il remet tout en question. Cela fait désordre !

Et pourtant nous avons affaire à des personnes qui devraient bien connaître les règles des marchés financiers. Le pire poison est l’insécurité. Tant que cette dernière règne, la confiance ne peut pas être rétablie. Cela à pour conséquences d’accentuer encore la dette, ce qui serait fatal pour tout rééquilibrage de la situation actuelle. Monsieur Tsipras devrait être conscient que de nouveaux créanciers n’accepteront certainement pas de prendre des risques, à moins qu’ils puissent satisfaire leurs vues politiques. Il est évidemment dans l’intérêt du Kremlin d’affaiblir l’UE, qui lui impose des sanctions dont il aurait bien pus de passer. En soutenant la Grèce, Poutine sème la zizanie et pourrait s’établir dans la Méditerranée. Du point de vue stratégique un avantage pour lui. Il pourrait se servir d’Athènes pour installer une tête de pont pour sa flotte de la mer morte. Et de là il aurait plus de facilités d’augmenter son influence sur les pays limitrophes. Je pense en particuliers à la Libye qui a des réserves de pétrole considérables. Ne nous leurrons pas, ce qui se passe actuellement ne peut pas servir nos intérêts. Alexis Tsipras le sait et peut ainsi exercer une pression sur Bruxelles. Je comprends parfaitement bien le malaise occasionné par de telles démarches et souhaiterais que la Grèce retrouve un peu de raison. Vladimir Poutine à lui seul ne pourra jamais sauver ce pays, d’autant plus qu’il se trouve lui-même dans une situation précaire, occasionnée par les sanctions et la chute du prix du brut. Il serait temps que le gouvernement grec arrête de se conduire comme un adolescent en pleine crise de puberté. Il devrait peser le pour et le contre de tout ce qu’il annonce à la presse internationale. Une chose est néanmoins claire, en agissant ainsi il s’embourbe de plus en plus. La priorité absolue serait de trouver un compromis supportable avec l’UE. A-t-il oublié que ce n’est que grâce à son aide que son peuple ne coule pas complètement. Il serait urgent d’être un peu plus pragmatique.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/06/la-grece-s-engage-a-honorer-ses-obligations-aupres-du-fmi_4610017_3214.html

Pierre Mathias

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