Pas reluisante l’attitude de Yanis Varoufakis, le grand argentier grec lors de la réunion des ministres des finances de l’UE. C’est comme si les autres pays de la communauté portaient la responsabilité de la mauvaise gestion des affaires de l’État et de la corruption à Athènes. Un comble ! Je ne vois pas la raison, en tant que contribuable, de leur faire des cadeaux. Mais je dois aussi reconnaître que sans une relance économique, même une partie des dettes ne pourront pas être remboursées. Il est à prévoir que les points de vue se rapprocheront, pour la simple et bonne raison que personne a intérêt de saborder la zone euro.

Un départ de la Grèce signifierait, quoique qu’on en dise, un échec pour l’Europe toute entière. Ce serait la preuve que le mécanisme communautaire ne fonctionne pas comme il le devrait. Alexis Tsipras le sait et prend un malin plaisir à faire mariner ses collègues. Il ne veut en aucune façon donner l’impression qu’il se plie sans résistance au dicta de Bruxelles. Il le doit à ses électeurs qui l’ont plébiscité. Lui, le grand magicien, qui par des coups de gueule donne l’illusion d’avoir la situation bien en main. Mais il devrait faire bien attention de ne pas tirer trop sur la corde. Il se pourrait bien qu’elle cède. Il lui resterait alors pas d’autres solutions que de revenir au drachme. Son peuple n’a pas encore vraiment compris ce que cela pourrait signifier. Ce ne serait pas une mesure pouvant rétablir la confiance envers son pays, au contraire. Les investisseurs chinois ou russes se feraient tirer l’oreille pour qu’il place leur argent dans un tonneau sans fond. Pourquoi le feraient-ils ? La position stratégique de la Grèce ne lui confère pas une importance vitale. Alexis Tsipars aurait tout intérêt de mettre de l’eau dans son vin. Ce n’est pas dans la confrontation verbale qu’il atteindra son but. Personne ne lui demande de faire allégeance à la Commission, mais il y a une manière de négocier. Je trouve que sa manière de faire est contradictoire. Il passe sans vergogne du compromis à une opposition fondamentale, qui pourrait être comparée à une forme de dogmatisme. Ce n’est que le réalisme qui devrait le guider, afin qu’il obtienne quelque chose. D’exiger de l’Allemagne, plus de 70 ans après la fin de la guerre, des réparations, est une provocation, d’autant plus que cela a été fait par le passé. Je nommerais cela du populisme dur et pur ! Une manière de présenter au peuple un bouc émissaire, à ses yeux le grand responsable du déclin grec ! Il est toujours aisé de rendre les autres responsables ! Même en étant un homme de compromis, je souhaite que l’Europe reste stricte, qu’elle refuse tout chantage de la part des dirigeants d’Athènes, quitte a provoquer une rupture ! Il en va d’une certaine moralité. Donner à nos enfants l’impression que seul le toupet peut être bénéfique, ne serait pas le bon message. Qui s’endette en porte la responsabilité, que l’on veuille ou non ! Alexis Tsipras peut s’estimer heureux qu’on l’écoute encore. Aura-t-il la grandeur d’esprit de reconnaître que lui aussi fait des erreurs ?

pm

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