La Grèce réclame 269,5 milliards d’Euros à l’Allemagne pour les dommages occasionnés lors de l’occupation nazie du pays. La République Fédérale refuse d’y donner suite en argumentant que lors de la réunification ce problème avait été réglé. Les représentants d’alors du côté grec, avaient accepté de passer outre. Peut-être une erreur fondamentale de leur part, mais ce qui a été signé, ne peut être remis en question. Il est néanmoins compréhensible de vouloir ne pas accepter l’accord d’antan dans la situation plus que précaire que connaît ce pays. Si Athènes obtenait satisfaction, une grande partie de sa dette publique serait payée. D’où l’acharnement du gouvernement d’Alexis Tsipras de faire pression. C’est un problème délicat que celui des réparations après une guerre. Je n’en veux que pour preuve les revendications exorbitantes des alliés envers l’Allemagne après la première guerre mondiale. Le traité de Versailles a été à l’origine de la prise du pouvoir d’Hitler et des conséquences que nous connaissons. La raison pour laquelle en 1945 les vainqueurs ont préféré de suivre un autre chemin, avec succès comme on peut le constater. En ce qui concerne les revendications grecques, je ne vois pas d’autre issue que de boucler le dossier. Ce que j’écris là peut être considéré comme étant injuste, mais je ne vois pas d’autres solutions. L’Allemagne d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le 3ème Reich. La RFA a payé avant 1989 des sommes considérables à tous ceux qui ont été spoliés. Je pense qu’il faudrait se retrouver à mi-parcours. L’Allemagne ferait bien de montrer un peu plus de flexibilité concernant une remise partielle de la dette grecque. Cela fait peut-être mal, mais correspond bien à l’état actuel des finances publiques. Toutes personnes censées ne peuvent pas s’attendre à des remboursements. Il faudrait avant tout faire démarrer l’économie, donner à ce pays les moyens de subsister sans pour autant être dépendant des finances mondiales. Si cela avait été le cas jusqu’à aujourd’hui, je pense que la question des réparations ne prendrait pas une telle dimension.

Recevoir des crédits pour rembourser ses dettes ne me semble pas être une panacée. Il serait à long terme plus opportun d’investir dans l’industrie, le tourisme et dans les infrastructures. Il y a encore un autre aspect, celui de l’importance stratégique de la Grèce depuis que les relations avec la Turquie ne sont plus au beau-fixe. Grâce à la politique répressive de Recep Erdoğan, il est probable que le rôle joué par les grecques prenne de l’importance. Le flan Est de l’UE et aussi de l’Otan, se trouve dans un état d’incertitude. La raison pour laquelle il faudra éviter le plus possible les tensions. Dans un tel contexte je crois, qu’un compromis sera trouvé. Et ceci au détriment d’une politique rigide de remboursement des dettes. Ce qu’il faut à tout prix éviter c’est une défection de la Grèce. Plus que jamais elle joue un rôle stratégique. Le gouvernement le sait et veut en tirer le maximum d’avantages. Les réparations ne sont qu’un volet, la remise de la dette un autre, qui dans le contexte actuel aurait des chances d’aboutir. Une fois de plus nous sommes acculés et devront réagir en conséquence. Pas de quoi pavoiser.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/08/16/la-grece-demande-le-paiement-de-reparations-pour-l-occupation-nazie_4983602_3214.html

Pierre Mathias

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