Angela Merkel évite tout triomphalisme en ce qui concerne l’accord de Bruxelles. La Grèce a dû se plier à des conditions draconiennes en ce qui concerne son redressement et le remboursement de sa dette. Sans un nouvel apport de 81 milliards d’euros, ce ne serait pas possible. Un petit pays s’est incliné devant la détermination de ses créanciers. L‘ Allemagne traîne derrière elle un boulet : celui de son histoire. En particulier celle du nazisme où des millions de personnes ont été humiliées. Je prends comme exemple les « rencontres » du führer à l’Obersalzberg, où il imposait à ses vassaux étrangers des conditions de « coopération » inhumaines. Il n’est pas étonnant que des grecs se souviennent de cette époque et essaient de comparer leur situation à celle d’alors. C’est évidemment totalement injuste. Pour une majorité les faits d’antan se répètent. La chancelière n’a pour eux que du mépris, disent-ils. Elle veut leur imposer par la force des conditions avilissantes et prend un malin plaisir à le faire. Le sale boche n’a qu’une chose en tête, les fouler du pied. Que de porcelaine cassée! Pour les Allemands ce genre de diatribes sont des coups-bas qui atteignent de plein fouet leur honneur. Les générations d’après-guerre ont tout fait pour effacer les traces indélébiles des crimes de guerre et de l’extermination industrielle, avant tout celle des juifs. Et ceci en endossant la pleine responsabilité de ces actes. Aucun pays n’est allé aussi loin. Le dogme de la responsabilité collective est ancré jusqu’à ce jour dans les esprits. Même dans ceux qui n’étaient pas nés à l’époque du nazisme.
C’est la raison pour laquelle bien des citoyens supportent mal qu’un Wolfang Schäuble, par exemple, soit comparé à un SS. Il est évident que la crise grecque exigera de la part du gouvernement allemand beaucoup de pédagogie. Il est indispensable que ce regain de haine soit peu à peu éradiqué. Il faut que les personnes comprennent, que les causes de leur désarroi, se trouvent chez eux. Chacune d’entre-elles porte une part de responsabilité. Ce n’est pas Berlin qui a dilapidé l’argent, qui a fait du clientélisme et encouragé la corruption. Le but était au contraire d’aider des amis à sortir de leur marasme et de les libérer de leur dépendance par rapport à leurs créanciers. L‘ Allemagne ne tire aucun avantage de la misère grecque, au contraire. Elle aurait pu s’en laver les mains, elle ne le fait pas! Ce serait le devoir d’Alexis Tzipras de mettre un terme à cette vague de diffamation et d’expliquer à son peuple, que c’est le droit légitime des créanciers de se faire du soucis par rapport aux sommes prêtées. Comme principal « donateur », c’est le bon droit de la République Fédérale de se poser quelques questions. Il est évident que le contribuable allemand devra payer les frais en cas de non-remboursement, ce qui est à prévoir. Les mesures entérinées hier matin ont été nécessaires. Elles restreignent la souveraineté de la Grèce, mais comment peut-il en être autrement dans une telle situation? Il en va de sa survie. Sans des actions draconiennes il n’y aurait pas de lendemains. D’accord, elles n’ont pas été prises par les Grec eux-mêmes, ce qui est regrettable. Le relent du « diktat » est omniprésent et lorsqu’on en parle, l‘ Allemagne revient à l’esprit. C’est parfaitement injuste!
pm