Le compromis est une nécessité dans la vie, mais ce qui est nécessaire n’est pas forcément une bénédiction. C’est la mort de toute spontanéité, comme c’est le cas chez Angela Merkel, lorsqu’il s’agit de l’UE. Hier elle a dû faire comprendre à Emmanuel Macron, jusqu’où elle avait l’intention d’aller en ce qui concerne l’Europe, c’est à dire jamais aussi loin que les idées du Président de la République, ce qui est absolument regrettable. Une politique ringarde, où le porte-monnaie joue le premier rôle. Il est évident que l’Allemagne, comme grand argentier de l’Union, se croit obligée dans un premier pas, de freiner l’ardeur encore juvénile de Macron. Jusqu’à cet été des négociations intensives auront lieu, pour voir de quelle manière le rapprochement franco-allemand puisse avoir lieu. Mais ne nous faisons pas d’illusions, je pense que l’enthousiasme qui avait été perceptible juste après le discours de la Sorbonne, sera bien plus nuancé. Je pense que pour réussir à bâtir quelque chose, il faut avoir l’esprit pionnier, qui tente de réaliser l’impossible. Je ressens évidement de la grogne contre de tels tâtonnements, mais personne ne réussira de changer la mentalité de la Chancelière, qui fait avant tout attention, où elle met les pieds. Une attitude qui me frustre, moi un individu qui en a marre d’être mis sous cloche. Je brûle évidemment de voir du neuf, mais il ne faut pas s’attendre qu’une politicienne sur le retour, prenne le risque de se fourvoyer dans des terres minées, comme celles de l’UE. Il y a résistance dans ses rangs, elle le sait. Des militants ont pris leurs distances et sont allés même grossir les rangs de l’AFD, l’extrême-droite. Weiterlesen

Même s’il s’agit de Marine Le Pen, dont je n’approuve pas ses vues politiques, je condamne toutes attaques indignes de la démocratie. Je trouve vil de répandre de fausses informations pour diffamer l’adversaire, peu importe où il se trouve sur l’échiquier politique. Nous avons vécu le mal que peut provoquer le mensonge et la diffamation au cours de la campagne électorale américaine. Un exemple plus que nocif, si on est adepte de l’État de droit. Au cours de ma carrière de journaliste, j’ai rencontré à maintes reprises des néonazis et étais confronté à des idées d’une telle absurdité, que j’avais de la peine d’entrer dans un débat. Malgré cela je n’ai jamais hésité de proposer le dialogue, mais s’il paraissait vain. La seule condition était un débat non-violent. Je pense que tant qu’on parle, il est possible de calmer les esprits. Je dois avouer que c’est souvent très difficile lorsque les sentiments s’en mêlent. Il est presque impossible de parler calmement lorsque la colère est en jeu. Et c’est souvent le cas chez des personnes d’extrême-droite. Ce qui leur manque le plus c’est la faculté d’écouter, de réfléchir à d’autres arguments que ceux de leur dogme. Et comme on sait, un dogme ne se discute pas en principe. C’est du moins ce que les personnes se trouvant en face de moi voulaient me faire comprendre. Malgré cela, je n’ai jamais hésité à me lancer en avant. Tout d’abord j’ai dit ce que j’avais l’intention de faire. Il ne me serait jamais venu à l’idée de faire un filme avec une caméra cachée, tout au moins dans ce contexte. Lorsque je l’ai dit à mon rédacteur, il m’a dit : « Tu n’obtiendras rien d’eux ! » C’est le contraire qui est arrivé. Ils ont trouvé réglo que je me soumette à des règles qui pour moi sont le fondement même de l’éthique. Je ne me suis donc pas caché. Je suis même allé un pas plus loin. Je leur ai dit ce que je pensais d’eux refusant tout clientélisme, ce qui est parfois courant dans mon métier. Puis je leur ai parlé de mes grands-parents qui sont morts dans un camp de concentration. Ils n’en croyaient pas de leur yeux et m’ont accepté à cause du courage que j’avais de proférer de tels faits en leur présence. J’étais presque mal à l’aise d’avoir été ainsi adopté par eux. Weiterlesen