Le compromis est une nécessité dans la vie, mais ce qui est nécessaire n’est pas forcément une bénédiction. C’est la mort de toute spontanéité, comme c’est le cas chez Angela Merkel, lorsqu’il s’agit de l’UE. Hier elle a dû faire comprendre à Emmanuel Macron, jusqu’où elle avait l’intention d’aller en ce qui concerne l’Europe, c’est à dire jamais aussi loin que les idées du Président de la République, ce qui est absolument regrettable. Une politique ringarde, où le porte-monnaie joue le premier rôle. Il est évident que l’Allemagne, comme grand argentier de l’Union, se croit obligée dans un premier pas, de freiner l’ardeur encore juvénile de Macron. Jusqu’à cet été des négociations intensives auront lieu, pour voir de quelle manière le rapprochement franco-allemand puisse avoir lieu. Mais ne nous faisons pas d’illusions, je pense que l’enthousiasme qui avait été perceptible juste après le discours de la Sorbonne, sera bien plus nuancé. Je pense que pour réussir à bâtir quelque chose, il faut avoir l’esprit pionnier, qui tente de réaliser l’impossible. Je ressens évidement de la grogne contre de tels tâtonnements, mais personne ne réussira de changer la mentalité de la Chancelière, qui fait avant tout attention, où elle met les pieds. Une attitude qui me frustre, moi un individu qui en a marre d’être mis sous cloche. Je brûle évidemment de voir du neuf, mais il ne faut pas s’attendre qu’une politicienne sur le retour, prenne le risque de se fourvoyer dans des terres minées, comme celles de l’UE. Il y a résistance dans ses rangs, elle le sait. Des militants ont pris leurs distances et sont allés même grossir les rangs de l’AFD, l’extrême-droite.

C’est évidemment difficile à avaler pour elle, qui s’efforce constamment à vouloir calmer les esprits. Mais le chloroforme ne fait plus l’effet escompté. Il est évident que les démarches de succession jouent déjà un rôle. Le temps passe pour Angela Merkel. Elle n’est en fait plus qu’en sursis. D’un autre côté il n’y a aucune personnalité dans son parti, qui pourrait vraiment reprendre les rennes, tout au moins jusqu’à présent. Il est regrettable qu’une Chancelière plus ou moins sur le départ gère les affaires à une époque, où il faudrait avoir des gens de poigne comme Emmanuel Macron aux commandes. D’un autre côté le SPD, qui est sorti très affaibli des élections fédérales, soit en mesure de s’imposer. Là aussi on a l’impression qu’il y a réticence à vouloir prendre trop de risques. Le vice-chancelier et ministre des finances, Olaf Scholz, me donne l’impression de vouloir suivre les pistes que que Wolfgang Schäuble a déjà tracées. Il a repris une partie de son personnel, marquant bien son souhait de pas trop bousculer les choses. Je pense que c’est une grave erreur de vouloir se calfeutrer dans un nid déjà tout fait. À la longue cela causera encore plus de dommage, à son parti qui a déjà une peine infinie de retrouver son souffle. L’esprit Valium n’a jamais poussé à prendre des décisions courageuses. Je crois que le SPD doit s’impliquer plus dans le grand projet européen d’Emmanuel Macron. Madame Nahles, qui sera probablement élue dimanche à la tête du parti, ferait bien de tendre la main au Président de la République. Il serait temps !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/04/19/a-berlin-angela-merkel-prepare-emmanuel-macron-aux-compromis_5287905_3214.html

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